Mes chères impertinentes, chers impertinents,
La situation économique est très compliquée et c’est le moins que l’on puisse dire. Il ne s’agit pas d’être alarmiste, mais de voir la réalité telle qu’elle est. Pas pire qu’elle n’est, mais telle qu’elle est.
Or, lorsque l’on écoute les grands médias, nous ne faisons jamais qu’effleurer les grands sujets, nous prenons rarement le temps d’aller dans les détails et l’on nous donne rarement les informations les plus importantes, qui, pourtant existent et sont parfaitement accessibles.
Les Etats-Unis font des rapports dans tous les sens, et vous en avez un sur le PIB, qui bien évidemment sont longs et fastidieux à lire.
Je vous traduis les passages les plus importants de cet article de l’agence financière américaine de référence MarketWatch (source ici)
Il y a un grand trou dans la théorie de l’inflation de la Fed – les revenus chutent à un taux record de 10,9 %.
Si l’inflation est due à un gouvernement fédéral trop généreux qui donne trop d’argent à ses citoyens, alors notre problème d’inflation est sur le point de disparaître.
L’inflation est privée de son oxygène. Le pouvoir d’achat du revenu des ménages après impôt a chuté de 10,9 % l’année dernière.
Le plus inquiétant dans le rapport de jeudi sur le produit intérieur brut américain pour le premier trimestre n’est pas que la première ligne du premier tableau montre que le PIB réel a baissé à un taux annuel de 1,4 %.
C’est la nouvelle peu remarquée de la ligne 34 qui montre que les revenus disponibles réels ont diminué pour un quatrième trimestre consécutif.
Les revenus sont peut-être le facteur le moins apprécié de la croissance économique, car c’est là que tout commence.
Le retrait des mesures de relance
Au cours des quatre derniers trimestres, le pouvoir d’achat des revenus des ménages après impôt a chuté de 2 200 milliards de dollars (en dollars de 2021). Il s’agit d’une baisse de 10,9 %, de loin la plus importante dans les statistiques remontant à 1947.
Bien sûr, la baisse des revenus n’est que l’arrêt de l’aide massive que les ménages ont reçue du gouvernement en 2020 et 2021 via les paiements directs de relance en cas de pandémie, le crédit d’impôt pour enfant, et les prestations améliorées pour l’assurance chômage, les coupons alimentaires et Medicaid, et plus encore.
Mais cela signifie que la Fed court après une ombre. Car si notre pic d’inflation actuel est entièrement dû (comme beaucoup le prétendent) à un gouvernement fédéral trop généreux qui donne trop d’argent à ses citoyens, alors notre problème d’inflation est sur le point de disparaître.
Comme le concluent les économistes Yeva Nersisyan et L. Randall Wray du Levy Economics Institute du Bard College, un organisme non partisan, dans un article publié ce mois-ci avant le rapport sur le PIB : “La plupart des aides publiques au revenu ont déjà disparu, de sorte qu’à l’avenir, elles ne contribuent pas de manière importante à la demande dans l’économie.”
Le robinet a été fermé. Sans tout l’argent supplémentaire de l’Oncle Sam, les ménages américains devront à nouveau vivre selon leurs moyens. La demande ralentira, et l’inflation aussi, conformément aux lois économiques inébranlables de l’offre et de la demande.
L’inflation serait privée de son oxygène.
Mission de destruction de la demande
Si la demande des consommateurs – alimentée par l’argent gratuit de Washington – a fait surchauffer l’économie, alors notre problème d’inflation est résolu avant même que la Fed ne s’y mette vraiment. “Il n’y a plus de revenus excédentaires pour pousser l’économie au-delà de ses capacités”, affirment Nersisyan et Wray.
Mais la Fed est déterminée à étouffer la demande. C’est l’objectif de la hausse des taux d’intérêt : ralentir la demande dans une économie en surchauffe en augmentant les coûts d’emprunt.
Nous voyons déjà des signes que même la promesse de taux d’intérêt plus élevés réduit la demande d’achat de logements. La hausse des taux d’intérêt pourrait également faire baisser la demande de véhicules automobiles et d’autres gros achats de consommation (bien qu’en dehors des prêts hypothécaires, les ménages américains se sont très peu endettés au cours des deux dernières années).
Des taux d’intérêt plus élevés affecteraient également les décisions d’investissement des entreprises (bien qu’une fois encore, la sagesse conventionnelle ignore les preuves que les entreprises fondent leurs décisions d’investissement presque entièrement sur les coûts nets (bénéfices) plutôt que sur les coûts bruts (paiements d’intérêts). Et les profits sont élevés, surtout si les entreprises peuvent augmenter leurs prix.
La Fed a un vrai problème
Les dépenses de consommation (en dehors du logement) ne sont pas très sensibles au niveau des taux d’intérêt, pas plus que les investissements des entreprises. Mais les marchés financiers sont très sensibles aux taux d’intérêt. La Fed pourrait continuer à augmenter les taux d’intérêt, pour se rendre compte que la seule chose qu’elle a accomplie c’est de créer un marché boursier baissier.
L’histoire montre que la Fed doit généralement augmenter suffisamment les taux d’intérêt pour détruire les emplois, et pas seulement la demande. Les atterrissages en douceur sont des oiseaux rares.
Et si notre problème d’inflation n’était pas dû à une demande trop forte mais à d’autres forces ? Dans ce cas, la Fed pourrait faire une grosse erreur en ralentissant la demande.
Les vraies causes
Quelles pourraient être ces autres forces ?
Il s’agit probablement d’une combinaison de facteurs, à commencer par les pénuries d’approvisionnement. La pandémie et maintenant la guerre en Ukraine perturbent les chaînes d’approvisionnement précisément dans les domaines où les prix ont le plus augmenté : le carburant, les denrées alimentaires et les biens durables, en particulier l’électronique.
La hausse des taux de la FED est sans doute une mauvaise idée !
Cet article de MarketWatch analyse de manière fort pertinente la réalité économique de l’inflation actuelle.
Les excès d’argent et de pouvoir d’achat viennent d’être “repris” puisque les aides viennent de cesser.
Alors si l’inflation perdure malgré la hausse du pouvoir d’achat des ménages c’est qu’il y a d’autres facteurs et ces autres facteurs nous les connaissons parfaitement et cela fait des mois que je vous en parle. Transition écologique et énergétique, mondialisation qui n’est plus déflationniste, puis pandémie, puis confinement et rupture dans les approvisionnements puis guerre en Ukraine. Rien que la transition écologique en elle-même est largement inflationniste, et enfin, la raréfaction des ressources naturelles.
Augmenter les taux ne fera strictement rien contre l’inflation actuelle, sauf à les monter tellement haut que nous casserons toute demande possible et toute consommation. Ce sera donc au prix d’une récession d’anthologie surtout que si les taux sont trop élevés, alors, il y aura des risques d’insolvabilité généralisée.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »
Mais sans récession d’anthologie, la transition écologique et énergétique seront des échecs eux-aussi d’anthologie. Donc quelles priorités?
C’est ben vrai ça, comme disait la mère Denis. Nous entrons dans le cycle essorage après avoir subit le cycle rinçage et avoir une bonne apnée semble nécessaire.
Le secours populaire du Finistère lance un appel face à la hausse des prix qui touche les plus précaires et font un constat alarmant inédit.
En effet, en 2022 des personnes avec enfants et ayant un salaire demandent de l’aide alimentaire, des retraités, du jamais vu mais le constat est là.
Ce n’est pas en donnant des cacahuètes de temps à autre pour faire bonne figure que cela va régler le problème au contraire, il faut absolument que les revenus suivent l’inflation, ils trouvent bien de l’argent pour aller guerroyer.
Votre analyse est claire Charles et j’ajouterais dans les années 70 nous avions l’inflation mais les revenus suivaient et surtout nous n’étions pas aussi dépendants dans bon nombre de domaines, et surtout nous n’étions pas dans l’Europe qui devait nous protéger entre autre de la guerre !!
Il est beau le constat nous glissons dans la misère.
Et ils veulent étendre l’Europe aux pays de l’Est qui sont encore plus pauvres et à qui il faudra apporter de l’aide, mais ils marchent sur la tête.
On voit déjà les dégâts avec ces peuples qui se déplacent et qui nous volent, il n’y a jamais eu autant de cambriolages et on en parle pas, du reste l’origine des voleurs est toujours cachée.
Une Europe restreinte oui avec des conditions d’accès strictes aurait élevé notre pays tel le coq emblème de notre pays dressé et fier sur ses ergots au lieu de cela nous mettons des pommes pourries dans notre panier pour contaminer le reste.
Pauvre France, pauvres français, il est déjà trop tard.
Mais…..où passe l’argent ?
Ce pays a 30.000 Mds de dette, pille la planete entiere, n’est pas fichu de fabriquer des armes qui marchent, et les habitants se nourrissent avec des bons d’alimentation….
Bonjour,
Tout d’abord :
# Merisier
vielen Dank für die Korrektur, der Deutschunterricht ist weit weg
——-
Ensuite, à mon sens, the question is : Veulent-ils, ou non, solutionner les problèmes ?
Les solutionner sur quelques années (mois…?) pour…….revenir à quelque chose qui ressemble à hier ? Avec juste une pincée de Cinéma Écologique en plus !?
Ou bien passer à LEUR suite ? Suite qui n’a rien à voir avec hier..
J’opterai pour la version hard.
Ceux qui tirent les ficelles des marionnettes qui s’agitent et vers lesquels nous tournons, plus ou moins, nos colères ont un agenda globaliste. Et ces gens se foutent éperdument des conséquences individuelles de la mise en place de LEURS objectifs.
Ils ont décidé qu’il était l’heure d’aller de l’avant et ils y vont « à marche forcée »…! Peu importe les conséquences à court terme. Peu importe la « grogne » des Nouveaux GJ 2.0 qui montera…
Détailler le menu des festivités vous placera dans la peau d’un affreux complotiste…Et de plus, la majorité de cette populace n’est qu’un ramassis d’abrutis inapte à comprendre.
Tout est déjà écrit dans le scénario prévu et ré-adapté en fonction des circonstances momentanées. L’Agenda 2030…arrivera avant…!
Les marionnettes sont des crapules avides de gloriole et de fric. Ceux qui tirent leurs ficelles ont une « weltanschauung » diabolique.
Préparons nous aux chocs…
VG
exact la France c’est déjà la fin ??
un sursaut a venir de notre classe dirigeante !!
nous somme a peine au début de la descente
Et si le but était justement une récession d’anthologie qui permettrait le reset financier (monnaie numérique de banque centrale et effacement de la dette) ?
Une bonne assise exige 3 pieds : prenez l’entourloupe du covid avec le confinement, l’entourloupe du réchauffement soi disant anthropique avec tout le chamboulement de nos industries, puis la guerre en Ukraine avec les “sanctions” mafieuses qui font surtout du tort à ceux qui les décrètent, et vous obtenez l’arme de destruction massive tournée vers notre civilisation. Les tirs ont commencé, le retour vers l’âge de pierre est en bonne voie.
Dieu seul sait comment va évoluer la guerre en Ukraine et surtout ce que vont faire nos dirigeants, malgré leur feuille de route déjà toute tracée. Rien n’est inéluctable.
Faut-il en fin de compte se fier aux prophéties, comme celles d’Aloïs Irlmayer ??? Ou à l’Apocalypse de St Jean ???
Ça risque de finir façon Sri Lanka cette histoire là
Dans votre édito vous avez justement écrit :
“Les excès d’argent et de pouvoir d’achat viennent d’être « repris » puisque les aides viennent de cesser.”
Est-il nécessaire de préciser que la dette afférente, aux excès d’argent, reste et sera comptabilisée avec intérêts, dus aux instituts financiers qui l’ont consolidée par création de monnaie ?
La dette fédérale US a atteint 30’400 milliards/23’600×100= 129% du PIB sans oublier les dettes publiques sub-fédérales de 14% soit 143% du PIB.
Prêter de l’argent facile, à taux d’intérêts bas, puis augmenter les taux pour faire choir une bonne partie de la classe dite moyenne.
Plus heureux, quand encore plus d’humains n’auront plus rien ?
en effet l’inflation n’est due qu’au manque de biens disponibles, qu’aux pénuries, la loi de l’offre et de la demande restant la même : si il y a plus de candidats pour des biens qui sont disponibles pour l’échange, alors la valeur du bien va mécaniquement augmenter pour arriver à un seuil où ils trouverons preneur par le meme nombre d’acteurs economiques. Les acteurs économiques qui n’ont pas les moyens financiers de payer le nouveau prix de marché devront soit chercher un produit de substitution moins honéreux ou manger leur poing….. jusqu’à un moment où ce ne seront pas les cryptos monnaies qui seront rackettées mais les baguettes de pain à la sortie de la boulangerie….
Et dans le meme temps la révolte se libèrera comme au Sri Lanka (politiciens et domiciles de députés, ministres incendiés)
11% c’est pour l’Américain des villes ou l’Américain des déserts. Car j’ai appris récemment qu’il y avait plusieurs taux d’inflation voire un par ménage !
– Les faillites retardées vont arriver avec celles des petites boîtes qui ne trouveront plus de marchés solvables.
– Chômage.
– Pression fiscale inévitable s’ajoutant à la perte du pouvoir d’achat suite à l’inflation …
Il reste la débrouille, le travail non déclaré, le système D … rien de bien, rien qui ne redressera le pays…
Le temps de la disette se profile à l’horizon pour tous .
Et fi des bourses , des actions ,des obligations , du capitalisme ,mais aussi des aides sociales des dons et des subventions …
La solidarité retrouvera quelques couleurs et la rapine va fleurir .
“Tristes tropiques “
Bonjour/bonsoir à toutes et à tous,
Je reviens juste sur les pénuries chinoises…
Je rappelle que la chine a donné son aval à poutine avant action.
Les dirigeants chinois qui sont loin d’être des ravis de la crèche ont peut être après analyse des premières vagues de covid constaté que faire des confinements créait des pénuries handicapantes pour l’Occident.
Ce constat les a peut être amené à poursuivre les confinements dans un autre but que la lutte anticovid. Tout en se servant du covid comme prétexte…
Pourquoi faire ? Créer les pénuries qui empêchent les occidentaux de produire les armes nécessaire au conflit ukrainien…
Ce faisant les chinois se servent peut être des russes pour affaiblir les réserves d’armes occidentales pour ensuite déclancher l’invasion de Taiwan voire des les eaux territoriales chinoises…
Tout ceci n’est que pure conjecture, mais reste probable. Donc à garder dans un coin de la tête.
L’avenir nous le dira.
Réfléchir est un délit !
Bonne journée à toutes et à tous.
“Oui le peuple Français n’a pas prolongé le mandat qui s’achève commencé le 14 Mai 2017, ce peuple nouveau différent d’il y a cinq ans, a confié à un président nouveau, un mandat nouveau”.
Ce sont les mots exacts prononcés par Manu II ème lors de son investiture dans son palace . Étonnant non ?
Et la nouveauté pour le peuple qui l’a élu c’est qu’il risque d’avoir les poches aussi vides que les ricains, d’ici peu !
Bonjour Charles,
Dans votre texte : “Alors si l’inflation perdure malgré la hausse du pouvoir d’achat des ménages c’est qu’il y a d’autres facteurs …” ce ne serait pas plutôt : “Alors si l’inflation perdure malgré la BAISSE du pouvoir d’achat …”
Merci dans tous les cas pour vos analyses !
Bonne journée
Excellente question de Michel Papon.
La réponse se cache peut-être dans cette histoire de 10% des américains qui détiennent 90% des richesses. Ou 1% qui détiennent 99%… Peu importe.
Quand la planche à billets fonctionne en Occident c’est toujours pour sauver les banques.
Je serai curieux de savoir combien possèdent les 90% les plus pauvres, sur leurs comptes.
Si ça se trouve, on aurait pu et on aurait du laisser chuter les banques.
Ensuite on les aurait toutes nationalisées et la planche à billets n’aurait servi que pour remettre les sous sur les comptes des 90%.
Mais non ! Qui commande ? Les francs-macrons !
Alors on fait marcher la planche à billets, officiellement pour que les gueux gardent leurs miettes.
Mais en fait les milliards déversés ne vont que sur les comptes des 10% les plus riches.
Depuis que la BCE existe, aucun euro n’a atterri accidentellement sur mon compte. Je ne dois mes économies qu’à mes salaires de fonctionnaire militaire donc corvéable au maximum.
Ce genre d’analyse est hypocrite car tout le monde sait quel est le problème.
Ils ont multiplié la quantité de dollars par 2 ou 3.
Donc les prix vont finir par faire x2 ou x3.
Sur les salaires et les comptes bancaires des plus pauvres, ça ne change rien.
Par contre les 10% les plus riches sont 10 fois plus riches qu’avant.
Vraiment, ils ne comprennent pas d’où vient le problème…?
Peut-être que les soucis viennent du fait que la planète rechigne de plus en plus à accepter du PQ en guise de paiement pour les matières premières, l’alimentation, les puces électroniques,….
A moins que ce soit de surcroit une maniere d’acceler le reset global. Il semble que chaque crise est une opportunite pour les elites.
Kim Jong Hun, l’empereur qui put régner sur le monde en faisant faire la guerre plutôt que de la faire.
Charles parle des USA . L’Ukraine en guerre est tout bénéf pour les States : Vente de leurs armes, affaiblissement de l’Europe et de la Russie, fourniture de gaz de schiste etc au prix de l’or . On voit mal comment faire mieux pour assurer la puissance de l’Amérique aux dépents de l’Europe. Le pire est notre complicité