Voilà ce que nous rapporte le magazine Challenges : “Les professionnels de l’immobilier s’extasient sur l’année exceptionnelle qu’ils ont connu en 2017 : 968 000 ventes de logements dans l’ancien selon les Notaires, soit 120 000 de plus que le précédent plus haut enregistré en 2016, et 140 000 appartements neufs selon la fédération des promoteurs, soit 30 000 de plus qu’une année moyenne. Sans se douter que le marché a déjà commencé son retournement. En témoignent les statistiques publiées par Les Prix de l’Immobilier (LPI), une association d’une quinzaine de très gros acteurs de la transaction : au cours des trois derniers mois, le nombre de compromis de ventes signés a baissé de près de 11 %. Ces chiffres, publiés dans le cadre d’un baromètre élaboré avec le site Seloger, sont considérés comme très fiables. Mais ils ont jeté un froid, notamment chez les professionnels. Acheter un logement prend du temps, il faut visiter, signer un compromis, obtenir son crédit, signer devant notaire puis celui-ci doit faire enregistrer la transaction. Au total, il faut compter entre quatre et cinq mois entre le début et la fin de l’opération. Le problème, c’est que les statistiques, et notamment celles des Notaires, sont réalisées à partir des transactions définitives. Autrement dit avec un sacré retard. Cela ne remet pas en cause les chiffres : ils sont fiables. Mais ils reflètent une réalité déjà lointaine, vieille d’au moins quatre mois. Or, un marché comme celui de l’immobilier, surtout lorsque les prix atteignent des sommets, cela doit s’observer comme le lait sur le feu.”
Alors est-on en plein retournement du marché immobilier ?
Les Français ont beaucoup acheté de “pierre” et d’immobilier. Il serait assez logique que la demande se tasse au moins momentanément, faute de combattants et d’investisseurs.
Pourtant, si retournement il y a, il ne pourra pas être durable et violent tant que les taux restent historiquement bas et proches de zéro.
Le véritable problème, sur le marché immobilier en Europe en général et en France en particulier, se posera quand la BCE, la Banque centrale européenne, montera à son tour les taux d’intérêt d’ici deux ans en gros. Pour le moment, et en cas de krach boursier ou obligataire, on peut même penser que l’immobilier repartira à la hausse, les épargnants ne sachant pas quoi faire d’autre qu’encore un peu plus d’immobilier !
Charles SANNAT