Mes chères impertinentes, chers impertinents,

Vendre au son du violon.

Acheter au son du canon.

Cet adage boursier est plus que jamais d’actualité, au sens propre comme au sens figuré.

Je peux parfaitement me tromper, et rater le rebond comme j’ai raté celui de la pandémie et d’avril 2020 après le plongeon de 30 % des bourses, mais je crois que nous ne sommes pas encore au bout de nos peines et que les marchés n’ont pas encore suffisamment corrigé pour que nous soyons sur un bon point d’entrée.

Pourquoi ?

Parce que pour le moment, alors que nous étions sur des plus hauts de tous les temps, les marchés commençaient déjà à hésiter en raison des craintes inflationnistes et de la nécessité pour les banques centrales de normaliser progressivement leur politique monétaire.

Arrivée sur ces inquiétudes de plus en plus fortes et qui avaient enrayé la dynamique haussière, cette guerre en Ukraine et l’invasion russe d’un pays d’Europe Centrale qui a saisi le monde qui pensait tout juste se sortir d’une terrible pandémie ayant laissé exsangue les finances publiques notamment des pays européens.

Le pétrole est ce soir à plus de 130 $ le baril alors même que l’euro ne cesse de baisser face au dollar qui sert de valeur refuge.

Cet effet “ciseau” entraînera mécaniquement une hausse très importante de l’inflation sur tous les produits, sur toutes les productions. Partout, des usines cessent de fonctionner. En Allemagne bien évidemment ou faut de faisceaux pour ses voitures Audi ne produit plus rien. En France, c’est une usine Michelin qui vient d’arrêter sa production faut de matière première.

Economiquement, comme militairement, la Russie peut tenir plus longtemps que nous ne pourrons rester solvables.

Cette hausse de l’énergie, comme en 2007 va entraner une très forte récession. Une récession avec de l’inflation. Ce n’est pas de la stagflation.

C’est de la récessflation.

C’est une contraction de l’activité économique avec une augmentation des prix, parce qu’il y aura une augmentation des coûts.

Aucune politique de banque centrale ne pourra inventer de l’énergie ou les matières premières manquantes.

Aucune politique de banque centrale ne pourra faire pousser le blé qui n’aura pas reçu sa bonne dose d’engrais.

Les banques centrales ne pourront que calmer la douleur. C’est un peu comme faire des piqure de morphine aux malades en phase terminale. On ne peut plus soigner. On peut juste atténuer la douleur. Chaque jour, il faut augmenter un peu plus la dose.

C’est dans ce contexte que l’or évidemment, se réveille.

L’or, LA valeur refuge quand tout va mal. 

Je voulais insister sur le rôle de valeur refuge de l’or. Comme à chaque crise importante, l’or joue ce rôle à merveille.

Vous pouvez toujours dire que c’est une relique barbare, que le métal jaune ne sert à rien, qu’il ne rapporte rien et aucun dividende, vous pouvez toujours me dire que ce n’est pas aussi moderne que le bitcoin-coin, il n’en reste pas moins, qu’il monte, et qu’il monte très vite en dollars, et encore plus vite en euro, pour la même raison de taux de change que le pétrole monte plus vite en euros qu’en dollars.

Il n’y a rien de mieux que l’or et ses 6 000 ans d’histoire monétaire avec l’humanité quand les temps sont aussi durs qu’obscurs.

Et vous savez pourquoi ?

Pour une raison simple.

L’or ne brule pas, l’or ne se noie pas, l’or se transporte facilement, l’or possède une valeur partout, l’or optimise le rapport poids/volume, et dans le volume d’un petit iPhone vous avez pour plus de 60 000 euros de valeurs. Vous pouvez partir avec votre or et recommencer votre vie ailleurs. L’or ne craint pas une coupure des câbles sous-marins. L’or ne risque rien en cas d’EMP (impulsion électro-magnétique) qui grillerait l’essentiel des appareils électroniques civils et donc tous les ordinateurs et autres serveurs. L’or n’a pas peur des missiles anti-satellites russes.

Alors, l’or monte quand le monde se sent fébrile et que tout le monde se met à vouloir assurer son patrimoine financier contre l’impensable.

L’or, c’est ce qui reste quand tout le reste a échoué.

C’est son rôle.

C’est ce que l’on attend de lui.

Rien de plus. Rien de moins.

Ayez de l’or.

N’est-il pas trop cher ?

Tout va dépendre de ce qu’il va se passer.

Si la tension monte encore, si la guerre s’amplifie alors l’or ira vers des sommets insoupçonnés pendant que la bourse s’effondrera. L’or, c’est ce qui reste quand tout le reste a échoué.

Si la tension baisse alors, l’or baissera simultanément et les marchés repartiront comme un seul homme à la hausse et fêteront la fin de la peur de la 3ème guerre mondiale comme ils ont fêté l’arrivée du vaccin.

Alors faut-il acheter de l’or ?

Tout va dépendre de ce que vous anticipez, mais dans tous les cas, je vous le dis et le redis, c’est toujours le moment d’acheter de l’or si vous le considérez comme la seule assurance de votre capital financier, dont vous pourrez toujours récupérer une partie de la prime versée ! En avoir un peu est toujours une bonne idée. L’or est cher aujourd’hui, mais à ce rythme il vous protègera aussi bien de l’inflation que de l’aggravation du conflit.

Quel prix êtes vous prêts à mettre dans une assurance incendie quand votre maison brûle ?

Forcément, si vous trouvez un assureur suffisamment couillon pour assurer votre maison de 500 000 euros pour 500 euros alors qu’elle brûle, il ne faudra pas vous en priver, mais il y a très peu de chance que vous en trouviez ne serait-ce qu’un.

On commence à avoir des tensions sur certaines pièces et sur certains produits or. C’est normal, et plus les tensions vont monter, plus les possesseurs d’or vont refuser de vendre et garder leur magot et moins il y aura d’or à acheter.

Si la situation s’aggrave, le problème sera identique à celui de l’été 2011 où les épargnants avaient peur d’une explosion non pas nucléaire mais d’une explosion l’euro ! Il n’y avait plus d’or à vendre. Tout simplement.

Il y avait pénurie.

C’est au moment de la pénurie, au pire moment de la crise. Là où les peurs sont les plus fortes qu’il faut vendre son or et acheter des actions qui seront au tapis.

Ce moment n’est pas encore venu, mais il semble arriver puisque personne ne semble vouloir céder. Pas plus Poutine que l’occident.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)

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