Selon Oxford Economics qui publie des “briefing” quotidiens auxquels je suis abonné, les taux flambent en Italie mais il ne faut pas trop s’en inquiéter !!

Voilà ce qu’ils disent.

“Le changement de ton inattendu de la BCE a provoqué une réaction importante du marché, les rendements obligataires italiens à 10 ans augmentant de 55 points de base, à 1,95 %. Toutefois, nous ne pensons pas que la hausse des rendements en soi, associée aux politiques budgétaires à moyen terme, fera dérailler la dynamique de la dette italienne. Et si la hausse des rendements est arrivée plus tôt que nous l’avions prévu, la dette italienne à rendement plus élevé est depuis longtemps intégrée dans nos projections de base.

La situation actuelle est d’ailleurs différente des épisodes précédents, comme la crise de la dette de 2011-2012 ou les troubles politiques de 2018. Cette fois, la liquidation a commencé par la réévaluation du taux sans risque plutôt que par certains facteurs spécifiquement italiens. L’Italie n’est pas à la traîne de la zone euro et le taux d’intérêt effectif, à environ 2 %, est à son plus bas niveau. Et pour une fois, la politique ne s’en mêle pas, le gouvernement Draghi actuel pouvant se maintenir au moins un an de plus.

Mais avec une dette publique de plus de 150 % du PIB, des risques importants subsistent. Compte tenu de nos prévisions de croissance modérée à long terme, il est impératif que l’Italie retrouve un excédent primaire et réduise sa dette souveraine. Cela dit, si les risques négatifs se matérialisent et que l’Italie n’est pas en mesure de suivre une voie prudente sur le plan budgétaire, le pays dispose encore d’options qui n’existaient pas il y a dix ans. Ces options dépendent de la gravité et de la durée des tensions sur le marché et peuvent aller du soutien de la BCE à une intervention du MES”.

Pourquoi faut-il ne pas être inquiet ?

D’une part parce que les taux italiens sont déjà allés plus hauts ces trois dernières années, ce qui est vrai mais n’est à mon sens pas un argument, et d’autre part parce que la BCE peut imprimer de l’argent et racheter des obligations italiennes pour faire baisser les taux si nécessaire et que même que nous disposons d’un outil génial appelé MES qui est le mécanisme européen de stabilité.

Tout cela est vrai mais purement théorique. La réalité c’est que l’Italie va dépasser les 160 % de dettes sur PIB et que si les taux continuent à se tendre nous aurons un problème.

Il faudra effectivement utiliser la BCE et le sujet deviendra alors politique.

Rien ne dit que les pays vertueux seront d’accord pour continuer le financement illimité, et le MES est limité dans ses possibilités.

Or la seule chose que comprennent les marchés c’est le mode “sans limite”.

Comme dirait Darmanin, “tout va bien se passer” !!

Charles SANNAT

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