Si ces deux informations sont évoquées dans la presse elles ne sont pas mises en parallèle; pourtant la comparaison doit être faite, de même que le calcul du différentiel qui sépare la France de l’Allemagne.
D’un côté :
La France accuse un déficit commercial de 84,7 milliards d’euros en 2021, un record historique
“La France a enregistré en 2021 le pire déficit commercial de son histoire, à 84,7 milliards d’euros. L’aggravation du déficit s’explique “par un rebond plus marqué des importations (+18,8 % après -13 % en 2020) que des exportations (+17% après -15,8 %)”.La France a enregistré en 2021 le pire déficit commercial de son histoire, à 84,7 milliards d’euros, ont rapporté mardi les douanes. Le solde des échanges est plombé principalement “par l’énergie, et dans une moindre mesure, par les produits manufacturés”, précisent les douanes dans leur communiqué. L’aggravation du déficit s’explique “par un rebond plus marqué des importations (+18,8 % après -13 % en 2020) que des exportations (+17 % après -15,8 %)”, explique cette même source. Jusque-là, le déficit commercial le plus important avait été enregistré en 2011, avec 75 milliards d’euros”.
De l’autre côté :
Allemagne un excédent commercial de seulement 173.3 milliards d’euros en 2021
“Allemagne : 5e recul d’affilée de l’excédent commercial en 2021, freiné par les pénuries
L’excédent commercial de l’Allemagne a reculé en 2021, à 173,3 milliards d’euros, pour la cinquième année d’affilée, en raison de pénuries qui ont freiné les exportations en particulier d’automobiles, selon des données publiées mercredi par l’Office fédéral statistique. La première économie européenne a conclu l’année sur une hausse de 14 % des exportations par rapport à 2020, à 1 375,5 milliards d’euros, tandis que les importations ont grimpé plus vite, de 17 %, pour s’établir à 1 202,2 milliards d’euros, selon Destatis”.
Oui, l’excédent commercial allemand se réduit parce que l’industrie allemande est frappée de plein fouet par les pénuries, ce qui n’est pas le cas de l’industrie française, puisqu’il n’y a plus d’industrie en France ou si peu !
L’écart entre les deux c’est 258 milliards d’euros.
C’est considérable.
Cela matérialise la divergence de nos économies au sein même d’une zone monétaire unique.
La zone euro pourra-t-elle survivre à ces forces divergentes ?
Aucune certitude, si ce n’est que nous allons vers une nouvelle crise de l’euro.
Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »
Source Europe1.fr ici
Source Le Figaro.fr ici
Ce que fait l’Allemagne en matière d’excédents de la balance commerciale est interdit par les traités européens. Qui rappelle ça à ce pays., et d’autres aussi du reste, comme le Danemark les Pays Bas. Car comme pour les très riches leur accumulation se fait au détriment des autres. Les traité fixent à 6% sur trois ans je crois.
Il serait quand même temps de les faire appliquer et d’arrêter de stigmatiser les pays du sud justement la plus grosse part de leur marché.
Comme quoi l’economie est plus efficace que les panzers….
Tchuruk, l’ancien PDG d’ Alcatel, se réjouissait il y a une vingtaine d’ années d’ être à la tête d’une société sans usines !
Quelle myopie intellectuelle, on voit le résultat !
Il est vrai que seul lui importait probablement le cours de l’ action à la bourse et son propre portefeuille…
En n’oubliant pas que les besoins en énergie sont également présent en Allemagne. Ceci n’explique donc pas cela.
La France est un pays de petits rentiers qui vit de la vague des fameuses trente glorieuses où ce sont les entrepreneurs qui,après guerre, ont fait la richesse de ce pays par de multiples innovations et des choix judicieux en matière de planification : à l’époque les hauts fonctionnaires avaient encore le souvenir de la catastrophe de 1940…malheureusement sous Giscard, une nouvelle génération de hauts fonctionnaires a décidé de se servir en pratiquant le pantouflage et les ventes à la découpe du patrimoine industriel, rien n ‘à été fait pour protéger notre savoir faire : la génération “après nous, le déluge quoi !”
Le 4ème reich allemand continue sur sa lancée et nous en payons le prix avec la disparition de notre industrie voire de notre agriculture…Pauvre France!
ce qui est rassurant c’est que l’Allemagne est aussi débile que nous sur la gestion de la crise Covid
Et les colis importés via China Post sont compris dans les chiffres ? Ils ne figurent pas dans les “DEB” pour déclaration d’échange de biens.
Le déficit est largement sous estimé.
Si nous sommes un pays qui s’est désindustrialisé c’est tout simplement que nos produits ne répondaient pas à la demande en matière de qualité/prix. Il ne faut pas aller chercher plus loin. Le savoir faire c’est bien mais le faire savoir c’est mieux.
La grande différence entre l’Allemagne et la France, c’est que l’Allemagne a des usines et la France a des fonctionnaires.
Les règles européennes indiquent que l’excédent d’u pays membre ne doit pas dépasser 5 ou 6%. Or l’Allemagne n’est pas vertueuse sur ce plan- là.
Cet excédent commercial n’est pas forcément très sain pour l’Allemand moyen. Il ne profite pas de cette apparente prospérité :
–L’Allemagne sous-paye ses salariés et les petits boulots pullulent. La consommation intérieure est basse par rapport aux résultats commerciaux, ce qui ne contribue pas à ce que les entreprises investissent dans le pays. Le risque à plus long terme pour l’Allemagne, c’est que les travailleurs finissent par exiger une revalorisation de leur salaire, ce qui plomberait le commerce extérieur.
-La consommation intérieure n’est pas à la hauteur des capacités de production. Quant à la balance commerciale positive, elle est apparemment et essentiellement due à des produits phare (automobile, machines-outils, produits chimiques…), et très dépendante de la zone euro, ce qui fragilise l’Allemagne. Elle n’a donc pas intérêt à trop nous martyriser. Le prix de l’énergie et les éventuelles difficultés d’approvisionnement en matières premières et en composants (puces etc.), relativisent également la puissance économique de l’Allemagne (et des autres)
-Le flux des dividendes qui est également positif mais artificiel, est conditionné par la certitude de voir sa créance risquée rachetée par la BCE (Cf le QE qui agit comme une garantie pour les prêts à risque). La BCE jouera-t-elle toujours ce rôle ?
-Les Allemands et surtout les entreprises épargnent beaucoup, ce qui déséquilibre la balance commerciale de manière équivoque. Lorsque l’épargne est supérieure à l’investissement, le résultat est une balance commerciale positive
-L’Allemagne vieillit, ce qui n’est pas forcément une bonne chose à long terme (retraite etc.). Et cette faible dynamique démographique n’est pas compensée par une immigration plus ou moins bien tolérée.
Une solution pour les pays du sud de l’Europe, afin qu’ils retrouvent quelques plumes, serait peut-être l’adoption d’un Euro spécifique, à l’image du Franc CFA. Ce n’est pas très glorieux pour les intéressés, mais cela éviterait éventuellement l’éclatement complet de la zone Euro.
Envisageable ? Les économistes, cela ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît.
Bonsoir
Solde de la balance commerciale cumulé depuis 2004:
France = -900 milliards d’€
Allemagne= + 3400milliards d’€
De profundis morpionibus…..
Cordialement
Quand est-ce que ça a merdé ? ….
A la remilitarisation de la Rhénanie, peut-être …..
En volant vers Moscou, E. Macron a-t-il jeté un oeil au passage sur la Bérésina ? …. (et Münich au retour ….).
Tout cela a-t-il encore un sens ?
Toujours la même hargne contre l’Allemagne! C’est oublier qu’on a les chefs qu’on mérite. L’Allemagne est dirigée par les chefs d’entreprise, la France par la fonction publique, d’où la différence de résultats