C’est un parcours et un profil intéressant que celui du Directeur Général d’Orpéa qui n’est pas un nouveau venu dans le groupe de maisons de retraite puisqu’il y est rentré en 1993 pour y faire la totalité de sa carrière.
Ce qui est très intéressant et éclairant à mon sens dans ce dossier lorsque vous lisez le parcours d’Yves Le Masne, c’est qu’il est formé dès son plus jeune âge au “contrôle de gestion”. En gros un contrôleur de gestion, et bien il contrôle la gestion. Il met des chiffres dans les cases des tableurs Excel et nous dit à la fin qu’il y a un écart de x pouièmes par rapport au prévisionnel et aux objectifs et qu’il faut donc gagner x points de dépenses dans la case 6 ou 7. Tant pis si cela tombe sur les couches. Ce sera maximum 3 par personne.
Puis il deviendra responsable du contrôle de gestion et du contrôle des cases Excel.
Ensuite il deviendra Directeur Administratif et Financier.
C’est donc une carrière totalement financière et de contrôleur de gestion.
Si j’étais l’avocat d’Yves Le Masne, je plaiderais le fait que lorsque l’on a qu’un marteau à sa disposition, tout ressemble à un clou. Quand on a qu’une vision de contrôleur de gestion, tout ressemble furieusement à une économie à faire.
La raison d’être d’une entreprise
Orpéa, et les enquêtes le diront, semblent avoir oublié sa raison d’être à savoir prendre en charge la dépendance de nos anciens. Il faut veiller aux équilibres économiques bien évidemment, mais ici il s’agissait surtout de veiller aux bons versements de dividendes aux actionnaires.
Est-ce que compter les biscottes ou les couches est choquant ? Non et oui !
Non, parce que si vous ne comptez pas, si vous ne gérez pas vous aurez des vols, des pertes, du gâchis. Il faut donc compter.
Oui c’est choquant quand vous avez des anciens qui sont malades (épidémie de gastro par exemple) et que les couches seraient en réalité rationnées selon certains témoignages rapportés.
Tout est une question d’équilibre, de bon sens, et surtout de raison d’être à savoir s’occuper des anciens.
L’objectif premier est de s’occuper des patients/pensionnaires. Le tout devant être fait dans un souci de bonne gestion financière et pas d’abord les bénéfices.
Les bénéfices sont la conséquence du travail effectué par l’inverse. Lorsqu’un ancien y est considéré comme un produit alors les dérives se produisent.
Il y a aussi une autre question qui est la compatibilité d’une activité de maison de retraite avec la bourse.
Les niveaux de rentabilité exigés par les marchés financiers sont-ils compatibles avec une telle activité ?
Si vous regardez la marge nette elle n’est “que” de 4.08 % en 2020, année de la pandémie. On y voit bien la baisse de 2 points sans doute liée aux coûts supplémentaires.
C’est surtout que pour réaliser cette marge, vous n’avez pas beaucoup de marge justement !
Il faut compter les biscottes, les cracottes et les couches. Et c’est parce que la gestion est essentielle que le DG était sans doute avant tout un excellent controleur de gestion.
L’activité de maison de retraite est-elle compatible avec les exigences de rentabilité des marchés financiers, la réponse est sans doute non.
Profil Linkedin officiel d’Yves Le Masne
Yves Le Masne est Directeur Général d’Orpea depuis 2010 et membre du Conseil d’Administration depuis 2006.
Après un diplôme d’ingénieur spécialisé en informatique de gestion avec une spécialisation dans le contrôle de gestion et la finance, Yves Le Masne a également décroché un DESS de Finance Comptabilité. Yves le Masne a aussi un diplôme de l’IAE Paris et de l’Ecole Supérieure d’Informatique.
Au cours de l’année 1993, Yves le Masne entre chez Orpea en tant que Contrôleur de Gestion. Ensuite, Yves Le Masne occupe le poste de Responsable du Contrôle de Gestion. C’est en 1998 que Yves Le Masne est nommé Directeur Administratif et Financier du Groupe. Il s’agit alors pour lui de mettre en place dans le groupe un contrôle de gestion rigoureux et de travailler à la structuration d’un siège administratif puissant, véritable levier de la croissance et du développement du groupe.
En 2006, Yves le Masne devient Directeur Général Délégué du groupe et devient membre du Conseil d’Administration d’Orpea.
En mars 2010, Yves Le Masne est nommé Directeur Général d’Orpea, poste qu’il occupe toujour actuellement.
Le 5 novembre 2014, le groupe a confirmé ses objectifs 2014 en annoncant une hausse de 29% du chiffre d’affaires au troisième trimestre 2014. Selon Yves Le Masne, toutes les zones géographiques des implatations du groupe sont en croissance, tant organique qu’externe. Le leader européen de la prise en charge globale de la dépendance continue toujours à investir et à prendre des initiatives de croissance rentable dans tous ses pays d’implantation, notamment en Allemagne (Silver Care) et en Suisse (Senevita) où le groupe affiche ses ambitions de croissance significative pour les prochaines années.
2015 marquera la première implantation du groupe en Chine. En effet, la première maison de retraite médicalisée ouvrira ses portes début 2015 à Nankin (Nanjing), à 300 km à l’Est de Shanghai, et bénéficiera d’une capacité d’accueil de 180 lits.
Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »
Une marge nette de 4% est très raisonnable mais ce chiffre cache une réalité sachant que des Ehpads qui facturent leurs services pour 2200€, somme toute de qualité dans nos campagnes s’en sortent et se permettent d’investir. Alors où vas le fric lorsque l’on facture ce service 6000€ mensuellement, il disparaît avant que la marge nette ne soit affichée.
Bonjour. Entre autres, les maisons de retraites devraient être gérées par le social. INCOMPATIBLE!!! avec la bourse! l’hôpital pareil…
Tout le monde voit midi à sa porte.
– Le client veut du service le moins cher possible
– Le contrôleur de gestion – comme vous le rappelez – veut contrôler ses coûts
– Les syndicats ne s’intéresse qu’à l’argent déversé sur le CE, au confort des délégués syndicaux, et accessoirement aux salaires des employés.
Celui qui a placé ses économies dans la société veut que son argent lui rapporte quelque chose (le méchant actionnaire)
La seule chose que je remarque, c’est que tout est fait pour rendre la concurrence la plus compliquée possible. Les normes sont telles qu’il est impossible à un particulier d’ouvrir une maison de retraite sans disposer d’une assise financière très large.
Il y a 40 ans, j’ai connu un type qui avait, avec sa femme et un autre couple, transformé un bâtiment dont il avait hérité en maison de retraite. Ça a fonctionné pendant presque 20 ans, et puis avec l’empilement incessant des normes, chaque année un nouveau gag inabordable l’obligeait à des dépenses inutiles, jusqu’au moment où il a dû mettre la clé sous la porte, alors que ça fonctionnait très bien, c’était à taille humaine, et les clients étaient contents.
Maintenant, seul un grand groupe est capable de suivre les normes, et les maisons sont de plus en plus un état aseptisé parfaitement inhumain, mais propre et conforme aux normes.
Plutôt crever dehors que dans un truc pareil…
C’est un des travers les plus odieux de la société dans laquelle nous vivons: absence totale d’empathie, remplacée par des normes pour garantir que l’environnement est bien désinfecté.
Définition d’une entreprise par la bpi
Il y a donc une différence fondamentale entre une entreprise et une startup :
L’entreprise optimise un business model (modèle économique) et en tire un maximum de profit pour supporter ses coûts et rémunérer ses actionnaires.
La startup expérimente son business model et teste son marché
L ‘ humanité évolue et suit son chemin vers sa fin : l’ être humain devient un objet à ” gérer ” comme chaque animal d’ un troupeau. l’ être humain émotionnel est remplacé par l’ être humain numérique, digitalisé….et Dieu, la-dedans ???
@ Pierre 82,
totalement d’accord, mais (il y en a toujours),
la population est elle prete à accepter moins de normes ?
donc potentiellement plus de risque…
nous sommes devenus une société de trouillards mais aussi de rancuniers, s’il y a un problème, procès immédiat.
et je remarque ça dans tous les domaines. exemple les sorties scolaires, avant on trouvait une poignée d’accompagnants et ho, c’était parti. maintenant des normes, des regles, des assurances, etc etc. et au moindre problème, de vrais problèmes pour le directeur de l’école (qui souvent n’est pas là car ce n’est pas lui sui organise la sortie).
Conclusion plus de sortie.
donc de ticket d’entrée pour monter un ehpad est élevé pour “au cas où”. et seules les tres grosses structures peuvent tenter l’aventure.
d’ailleurs je me demande si lesdites grosses structures ne font pas du lobbying pour plus de normes. en faisant ça , ça neutralise la petite concurrence.
Parait que le journaliste qui a révélé le poteau rose se serait vu offrir 15 millions qu’il a refusé…chapeau bas, comme quoi il reste des hommes intègres, tt le monde n’est pas corrompu jusqu’à la moelle comme les fabius, buzyn et van der liar…
La description du contrôleur de gestion d’Orpea se retrouve dans la gestion passée de l’industrie française.
En sus de la mise en place des normes zéropéennes et escrologistes (financées par la CIA), ceci explique pourquoi il n’y a plus d’industrie dans notre pays.
D’accord avec Pierre. On est de plus en plus dans une société de normes qui rassurent les technocrates et les organismes aussi divers que variés. Mais qui emmerdent tout le monde. Y a qu’a voir pour exemple l’automobile mais aussi bien d’autres domaines, permis de bâtir par exemple. Ce qui procure une société de plus en plus sclérosée mais rassurante pour le législateur
Et il en va de même pour les assureurs : est-on bien assuré chez un assureur facile à prononcer, côté en bourse et anciennement dirigé par un membre de la promotion Voltaire ?
Et il en va de même avec les néo-banques : l’argent est-il en sécurité dans des sociétés de droit privé extranational dopés aux levées de fonds des sociétés d’investissement ?
Quand il y a un antagonisme d’objectifs, il ne faut pas s’étonner après qu’il manque des couches, que les remboursements n’arrivent pas car c’était une ‘pandémie’ et non une ‘épidémie’ comme stipulé au contrat, ou que les comptes en banque soient purement et simplement fermés avec vos sous dedans.
Quiconque se pose des questions passe pour un rétrograde qui n’a pas compris. Ceci dit, dans le cas des EPHAD, le secteur privé apporte une solution à un défaut de puissance publique face au mur des baby boomers qui ont endetté le pays.
L’angoisse de ma mère née en 1908, partie en 1998, était de finir à l’hopital, aussi épaulée d’une aide soignante devenue une amie, elle s’est éteinte dans son lit, chaque semaine avec mes trois filles, avec un bon repas nous regardions Drucker, les 6 derniers mois furent difficiles, aussi l’infirmiere m’avait montré comment la porter de son lit à son fauteuil, de la changer le soir pour la nuit tous les WE ,j”étais heureux de respecter son souhait. et souvent je repense à ces moments ultra intime et j’en suis fier, elle me disait que j’étais son bâton de vieillesse.
Nous sommes depuis 20 ans une société, ou l’autre devient autre chose, à l’image du vieux photographe de 84 ans tombé sur le trottoir et il est resté dessous un banc plusieurs heures seul un SDF a essayé de le secourir mais trop tard
Bienvenue dans ce monde de fous à lier, il est vraiment trop tard Charles
Les normes sont en fait imposées par les groupes puissants qui font bien sûr du lobbying pour qu’elles soient appliquées. Pourquoi ? Pour se garantir un marché, voire un monopole, en éliminant la concurrence, non pas par une action violente, mas en mettant les “petits” dans l’impossibilité de s’aligner face aux contraintes mises en place “pour le bien” d’autrui.
C’est vrai aussi dans l’alimentaire. Si un agriculteur produit par exemple du fromage, les normes sont ahurissantes, tant pour la fabrication que pour la vente. Évidement il y a des limites pour ne pas produire n’importe quoi n’importe comment, mais ce sont bien les grands groupes qui poussent à la roue, car ils ont les moyens financiers, leurs propres labos avec vétérinaires etc. Tiens… si vous avez des poules, essayez d’aller vendre vos œufs sur le marché…. Vous allez rigoler !!!!!
Simple!
Votez Koenig!
Ce que je trouve hilarant dans cette histoire, à environ 8000€ par mois, ce ne sont pas des “pauvres” qui sont dans ces établissements. Ce sont surement des gens qui toute leur vie ont eu une vision ultra-libérale de l’économie. Je trouve très bien ce qu’ils leurs arrivent. J’espère pour eux qu’ils ont des actions chez Orpéa … LOOOL !
Se pourrait-il que l’on confonde la fin et les moyens ?
Peut-être même qu’il s’agirait là d’une confusion assez généralisable ?
Vu que je suis un sous citoyen, très âgé, que j’ai vu beaucoup de truc incompréhensible dans ma vie :
pourquoi avec la même somme d’argent , des responsables sont capables soi de gérer très bien et parfaitement des écoles, des cantines,des communes , des départements des casernes, des maisons de retraites des routes et tout ce qui va avec, etc…etc…
et que d’autres’ n’y arrivent pas, soit qu’ils sont incompétent et nul en gestion ! soit qu’ils demandent
un pourcentage alors profit sur tous les achats qu’ils réalisent et alors pour arriver à leur objectif ils tirent sur la qualité du service du produit etc..etc..et le client le citoyen,le client, etc.. est roulé volé arnaqué etc…
et je connais chez orpéa une petite maison de retraite à la campagne ou les vieux de mon sont très satisfait.
Bonjour à tous :
Ne sommes nous pas responsables de cette dérive ?
Seuls, 15 à 20 % des familles s’occupent réellement de leurs ainés quand ils sont en maison de retraite : c’est le résultat de l’analyse du cahier de visites d’une maison de retraite des anciens combattants dans laquelle étaient mes parents. Et cette étude a porté sur 13 ans. Je suppose que le cahier de visites existe encore.
Alors, pourquoi voulez vous que les politiques et financiers de tous bords fassent plus que ce que fait la majorité des individus ?
Bonjour,
Yves le mane n’est pas seul responsable. D’une part il y a eu l’ autre directeur d’exploitation du groupe et le créateur qui est devenu l’une des plus grandes fortunes de France. Tout cela avec la complicité de l’état puisque c’est l’état qui subventionne et contrôle tout les ans. En tirant le fil on va trouver beaucoup de personnes qui ont été payé pour leur silence.
Rappelez vous le film “Soleil vert”
On y arrive gentiment.
Même les personnes fortuné(e)s sont concerné(e)s
Les boomers deviennent l’or gris des investisseurs.
De toute façon, la tendance est à la marchandisation du vivant, quel que soit ce vivant, c’est hideux et méprisable..
Ou va le pognon de Dingue? Pour Orphée et korian , ce n’est pas moins de 1 million d euros versé par l ,’état, la région, le département. Ou va le pognon de dingue Encore? Des exonérations de charges sociales pour plusieurs millions d’euros , le PERSONNEL étant sous paye chroniquement .Pour rappel , le rendement net pour Orphée n ‘est que de 25 % par an pour korian encore mieux on atteint 125% , elle est pas belle la vie …!!! Qui profite de ces rendements faramineux , des fonds canadiens , le crédit agricole ( particulièrement discrete , banque foireuse libérale nazie)donc appauvrissement et spoliation de nos anciens , ainsi que de la France . Toujours prêt à voter macron? Certains lui donne des circonstances atténuantes, son jeune âge? Doit se poser une question existentielle, est ce qu’un individu peut se faire la main sur un Pays ,? la France est elle un jouet ou de la pâte à modeler juste bonne à subir les caprices d’un adolescent mal fini?.
Un bon directeur passe au moins une fois par semaine impromptu dans son entreprise (pas uniquement dans les bureaux) pour voir par lui-même ce qui s’y passe réellement et pour discuter éventuellement directement avec le personnel (cela est aussi vrai pour les cadres du comité de direction), les “pots” d’entreprise sont aussi très utiles pour cela en gommant la distance hiérachique.
Les entreprises les mieux dirigées ont un “homme produit” à leur tête : ingénieur pour une entreprise industrielle, médecin pour une clinique par exemple et non un financier. En revanche il lui faut des adjoints financiers et commerciaux (pas sortis de la même école évidemment) et les décisions importantes doivent être prises par consensus (lorsque vous savez que votre opposition déterminée fera abandonner la décision et que vous êtes attachés au bien et à l’avenir de l’entreprise, vous ne bloquez pas une décision par caprice).
Toutes les entreprises gérées de cette façon résistent aux crises dans la durée et ont aussi une bonne rentabilité.
Je rejoins pele , c est comme une personne qui gére une cafétaria , rien à voir avec un EHPAD, mais à plus ou moins grande échelle le système est le même , si cette personne fait ses courses personnelles sur le compte de la société , il faudra qu elle économise après sur la cafétaria pour ne pas dépasser le budget
En même temps, le fondateur d’Orpea n’était pas contrôleur de gestion….mais médecin!
Cela ne l’a pas trop gêné pour créer la “philosophie” de la boîte et en profiter grassement…
Les plus de 70 ans savent maintenant ce qui les attend; pour les autres (!) ce sera un peu plus long….
Bonjour à tous
C’est très bon pour l’économie nationale de faire des normes pointilleuses sur tout , quand une grande partie de notre PIB est “”créé”” par des services…….
Imaginez le nombre de personnes créant des normes , remplissant des tableaux Excel , contrôlant que ces tableaux sont bien remplis et que les résultats sont conformes aux prévisions ……..
La France va bientôt être riche !
Salutations