Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Bruno Le Maire était hier sur France Inter. Ce qu’il a dit était fort intéressant.
Je retranscris ici le dialogue que j’ai pris en notes. France Inter, fidèle à sa ligne éditoriale qui consiste à faire du « pauvrisme », est donc allé nous sélectionner deux exemples de petits retraités, à la petite pension, petite pension qui vient de baisser !
Pourtant, il ne s’agit pas de savoir si c’est juste ou pas, enfin je parle pour nous, pour chacun de nous à titre individuel, mais de bien comprendre quelle est la nouvelle donne pour s’y préparer et au mieux et faire face… à la faillite larvée de la France, car c’est de cela dont on parle.
Les déclarations de Le Maire
Les deux auditeurs.
« Je m’appelle Agnès, je suis retraitée et je viens d’être ponctionnée de 50 euros sur ma pension du mois de janvier. Je refuse d’entendre à nouveau des couplets culpabilisant sur la solidarité alors que cette somme, elle va aller augmenter le pouvoir d’achat de gens qui gagnent plus que moi, 4 ou 5 fois. Je vais devoir renoncer à des travaux de débroussaillage dans mon jardin. »
« Jacques, un petit peu pareil, c’est mon pouvoir d’achat aussi, 626 euros 15, elle vient de tomber à 614,65 et j’ai l’impression qu’il y a un petit peu manque. »
Bruno Le Maire.
« Je voudrais faire plusieurs réponses.
La 1re c’est pour éviter tout malentendu sur la façon dont nous considérons les personnes retraitées, ceux qui ne travaillent plus, il n’y a d’insultes faites à personne et il y a de la considération pour tout le monde y compris ceux qui touchent leur retraite.
Il y a un choix politique qui a été fait et que j’assume complètement. Qui me paraît un bon choix pour la nation française qui est de dire que ceux qui travaillent doivent avoir une meilleure rémunération, et là où j’ai un point de désaccord avec Agnès c’est quand elle nous dit que cela va augmenter le pouvoir d’achat de ceux qui travaillent et qui gagnent 5 ou 6 fois plus que ce que peuvent gagner des retraités.
Ça n’est pas vrai.
Le SMIC, aujourd’hui, c’est 1 184 euros net par mois. Ça ne fait pas lourd quand il faut payer son logement, son loyer, ses courses, ou l’habillement de ses enfants. Ce n’est pas illégitime que l’on dise à tous ceux qui ont ce niveau de rémunération vous allez gagner un peu plus, grâce effectivement à l’aide des retraités.
Donc c’est un vrai geste de solidarité à l’égard de ceux qui travaillent. Et je comprends parfaitement les inquiétudes, parfois la colère de certains qui nous disent on nous prend 10 euros, on nous prend 20 euros, mais ce n’est pas de l’argent jeté par les fenêtres, ce n’est pas pour alimenter les caisses de l’État puisqu’au contraire, nous réduisons les dépenses publiques. »
Demorand, le journaliste présentateur.
« Vous comprenez que les auditeurs puissent penser ça comme une injustice. »
Bruno Le Maire.
« Je le comprends parfaitement, je dis simplement que c’est juste d’aider ceux qui travaillent et qui ont des salaires modestes à vivre mieux de leur travail.
Une réponse aussi puisque Agnès parlait des aides à la personne. Je rappelle aussi que nous avons fait un soutien très important sur les aides à la personne : nous avons mis en place un crédit pour l’emploi à domicile. Si pas d’impôt, alors on reçoit un chèque du Trésor public.
Nous allons garder le cap pour que le travail soit payé. »
Les couinements de ceux qui dépendent de la dépense publique !!
« Mais j’y ai droit, j’ai cotisé toute ma vie ! » C’est ce que j’entends le plus chez les retraités. Hélas, les promesses n’engagent que ceux qui y croient et certes, ils ont cotisé toute leur vie, mais ces fonds-là ont déjà été dépensés par d’autres retraités avant eux. Les caisses sont vides. Toutes. Celle de la Sécu, de la branche vieillesse, de l’État, ou des collectivités locales. Le déficit officiel est de 68 milliards d’euros. En réalité, il est au moins du double si l’on prend toutes les dépenses en considération.
La France est exsangue, et nous sommes arrivés à un stade où effectivement le travail ne paye pas plus que l’inactivité. Le problème c’est qu’il n’y a plus d’argent.
On peut couiner, hurler, c’est ainsi.
On peut pinailler sur le “yaka” augmenter les impôts et faire payer les “zautres”, les “zautres” s’en vont se faire taxer ailleurs, dans un monde libre et ouvert. Ces mêmes auditeurs bêlent sur l’Europe de la paix qui organise le dumping fiscal ou social. N’oubliez pas cette phrase remarquable : « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. »
Les plus fragiles, face à une telle situation, sont évidemment tous les bénéficiaires de la dépense publique. Cela va des fonctionnaires (qui travaillent mais dépendent de fonds publics) aux retraités, en passant par nos bénéficiaires des minimas sociaux.
Dans tous les cas, il y a une logique dans ce que dit le gouvernement.
Oui, il est logique que le travail rapporte plus que l’inactivité même si c’est une réalité oubliée et choquante parce qu’oubliée !!
Pourtant, c’est mathématiquement logique, à défaut d’être économiquement compris. Soit Pierre, Paul et Jacques. Pierre et Paul sont au SMIC et gagnent 100 euros chacun soit 2 000 euros à eux deux. Ils doivent financer la retraite de 3 000 euros de Jacques… Est-ce que vous voyez mathématiquement parlant le problème ? Eh bien à peu de choses près, le problème des retraites est sensiblement le même. Baisser que les pensions des riches ne suffira pas.
Il faudra toutes les baisser, et n’oubliez pas cette autre phrase remarquable : “Quand les riches maigrissent, les pauvres meurent.” Ce n’est certes pas réjouissant.
Après, dans les deux cas, ces retraités ont été ponctionnés par l’effet de l’augmentation de 1,7 % de la CSG et il eut été humainement préférable de n’appliquer cette augmentation de la CSG qu’à partir d’une pension par exemple de 1 200 euros par mois, équivalente au SMIC.
Mais il y a un grand principe légal. Nous sommes tous égaux devant la loi, alors c’est le même taux de CSG pour tout le monde ! C’est ce qui, techniquement, explique ces baisses, qui n’ont en aucun cas ému notre ministre de l’Économie.
Vous devez donc bien comprendre que l’État-providence va se réduire comme peau de chagrin et les aides sociales au sens large aussi. Ce sera progressif comme pour les APL, mais ce sera un mouvement bien réel et tous les ans, vous serez encore un peu plus « réduits ».
Prenez en compte cette nouvelle réalité. Le travail doit payer !
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
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Pour réécouter le 7/9 avec Bruno Le Maire, c’est ici