C’est un excellent article qui pose le débat concernant l’avenir du franc CFA, monnaie commune africaine utilisée par plus de 155 millions d’habitants.

Cette monnaie est liée à l’euro par un système de parité fixe.

Pour garantir cette parité, les États africains doivent déposer 50 % de leurs réserves de change auprès du Trésor français (ce qui n’est pas inintéressant pour la France).

Le problème pour les États africains est que ce système de change fixe, s’il est très utile pour assurer la stabilité de la monnaie et donc la confiance, reste comme toute monnaie commune (l’euro par exemple) très rigide et ne prend pas en compte les différences économiques ou de compétitivité entre chaque pays. C’est aussi pour les Africains une forme d’abandon de souveraineté, sujet toujours très sensible.

Enfin, le franc CFA est un outil d’influence de la France en Afrique, l’un des derniers qu’il nous reste. Alors va-t-on assister à la fin prochaine du CFA ? C’est fort probable et cela va de paire avec la perte d’influence de la France en Afrique ces dernières années et la montée en puissance américaine et chinoise sur ce continent.

Enfin, dites-vous bien que les problèmes que pose le franc CFA à ces pays africains aux économies divergentes sont exactement les mêmes que les problèmes que pose l’euro aux économies européennes tout aussi divergentes…

Charles SANNAT

“Anachronique, le franc CFA ? Réunis à Yaoundé, les ministres des Finances de la zone franc ont défendu samedi l’utilité de leur monnaie commune, présentée comme un “gage de stabilité” dans un contexte de turbulences liées à la baisse des cours des matières premières.

“Aucune structure monétaire n’est parfaite, nous en sommes conscients”. Mais le franc CFA “a fait ses preuves en termes de stabilité monétaire”, a déclaré le ministre camerounais des Finances, Alamine Ousmane Mey, à l’issue d’une rencontre consacrée à la situation économique de la zone franc.

“Les relations de coopération de la zone ne sont pas figées, elles ne sont pas statiques”, a-t-il toutefois ajouté, évoquant l’existence d'”échanges francs entre partenaires” sur cette question.

Échanges commerciaux, accords douaniers, problèmes fiscaux… Le sommet de la zone franc, qui réunit deux fois par an la France et les 15 pays africains de la région, est l’occasion de faire le point sur les réformes économiques à mener entre les pays membres.

Mais aussi, bien souvent, de discuter de l’avenir du franc CFA, objet d’interrogations persistantes depuis sa création voilà 70 ans, et pourtant toujours en place, malgré les critiques de certains économistes, qui prônent son abandon.

“Ce sont des questions qui reviennent souvent”, a reconnu Tiémoko Meyliet Kone, gouverneur de la Banque centrale des États ouest africains (BCEAO), en prenant lui aussi la défense de la monnaie commune.

“Si nous ne trouvions pas notre intérêt à cet accord de coopération, nous n’aurions aucune raison d’y rester”, a-t-il ajouté.”

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