Les prix bas d’aujourd’hui, les faillites que cela entraîne et donc au bout du compte le manque d’investissements et aussi la baisse de la production, préparent les pénuries de demain et donc la hausse des prix qui sera très forte à venir.
Reste l’hypothèse évoquée d’une baisse structurelle de la demande parce que nous passerions à des économies décarbonnées.
Dans les faits, hélas, nos voitures fonctionnent toujours avec des carburants fossiles, et les véhicules électriques sont un échec commercial monumental, en particulier pour Renault qui a investi des milliards d’euros pour ne pas vendre de véhicules ou presque. Alors que les ventes de Dacia au diesel bien polluant explosent, les véhicules électriques tombent dans les oubliettes.
Avec un prix du baril aussi bas, presque aucune énergie alternative n’est rentable.
Les prix du pétrole repartiront à la hausse et ce mouvement sera aussi violent que la chute a été forte.
Charles SANNAT
L’analyste en chef dans le domaine énergétique de la société américaine Price Futures Group a nommé quatre raisons qui tendent à prouver que la crise dans le secteur pétrolier est terminée.
Le journal en ligne américain The Fiscal Times a indiqué les raisons de la croissance future du prix du pétrole.
“Réjouissez-vous, les producteurs de pétrole ! La pire crise de l’histoire, liée à la surabondance de l’offre, sera bientôt terminée”, rapporte le journal américain.
L’optimisme du journal se base sur les arguments de David Flinn, analyste en chef dans le domaine énergétique de la société américaine Price Futures Group, qui estime que les prix de l’or noir atteindront 70 dollars le baril en juin 2016.
Selon M.Flinn, la première cause de cette hausse est la baisse de l’exploitation du pétrole par les producteurs américains. La quantité de pétrole exploité aux États-Unis peut baisser cet été de 9 à 8 millions de barils par jour, constate l’analyste.
Quand les prix de l’or noir augmenteront dans les mois à venir, les compagnies américaines ne pourront pas “simplement relancer la production et utiliser de nouveaux puits de pétrole”.
Ces sociétés ont dû réduire leurs dépenses de développement pour de tels projets. À présent, elles sont criblées de dettes et la plupart d’entre elles vont faire faillite.
La deuxième raison mentionnée par M.Flinn est la volonté de plusieurs membres de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et d’autres pays de geler la production du pétrole. L’analyste cite les propos du ministre russe de l’Énergie Alexandre Novak, qui a déclaré le 1er mars que les pays qui contrôlent 73 % du marché avaient accepté de geler la production de l’or noir.
La troisième raison invoquée par M. Flinn est que l’apparition du pétrole iranien n’aura pas beaucoup d’impact sur le marché pétrolier.
Le fait que les sanctions internationales contre l’Iran soient levées a incité de nombreux pays à augmenter leur production d’or noir pour ne pas perdre d’argent.
Les compagnies ne sont pas actuellement prêtes à investir dans le pétrole iranien, bien qu’il soit déjà présent sur le marché. “L’augmentation de la production du pétrole en Iran sera plus lente que prévu”, souligne l’expert.
La dernière raison de la hausse des prix de l’or noir est liée à la Chine. “Le ralentissement de la croissance économique de la République populaire de Chine, l’un des plus grands importateurs de pétrole dans le monde, ne portera pas un grand préjudice au secteur pétrolier”, explique l’analyste.
Tout le monde s’attendait à l’effondrement du marché et à la baisse de la demande en pétrole, mais la situation est stable et les importations de pétrole restent à un niveau record.
Néanmoins, il est probable que la situation économique de la Chine s’aggrave. “Si l’économie chinoise continue sa chute, tout est possible”, ajoute M. Flinn.
Le 16 février dernier à Doha (Qatar), la Russie, le Venezuela, l’Arabie saoudite et le Qatar se sont mis d’accord pour geler leur production de pétrole à son niveau de janvier. D’autres pays producteurs ont ensuite rejoint le groupe. Le Koweït a notamment affirmé sa détermination à geler sa production de pétrole à son niveau actuel. L’Équateur, l’Algérie, le Nigeria et Oman ont également approuvé cette décision.
Le gouvernement iranien s’est pour sa part opposé à l’initiative de la Russie et de plusieurs pays membres de l’OPEP. Téhéran n’entend pas réduire sa production de pétrole et l’aurait même augmentée en février.
Depuis le milieu de l’année 2014, le cours du baril de pétrole est en chute libre (environ -75 %), frappé par une conjoncture défavorable : surabondance de l’offre, demande en baisse et ralentissement de l’économie mondiale, en particulier de l’économie chinoise, première consommatrice d’énergie au monde.