“Fabriquer des Bitcoins requiert une puissance de calcul de plus en plus phénoménale, et donc des machines particulièrement énergivores. Un impact sur l’environnement qui commence à devenir préoccupant.
Quelque chose de totalement virtuel peut aisément être aussi polluant qu’un pays tout entier.
Car, contrairement aux billets et aux pièces qui sont dans notre poche, le Bitcoin n’a pas d’existence physique, c’est une devise virtuelle, c’est-à-dire qu’elle n’existe que sur Internet, décrypte ce spécialiste. “Elle repose sur un réseau informatique décentralisé de machines, dont le rôle est de valider les transactions entre deux parties, comme le ferait une banque ou une autorité centrale.” Sauf qu’on ne parle pas d’une poignée d’ordinateurs, mais d’une batterie de machines électroniques survitaminées, qui tournent 24h sur 24h, 7 jours sur 7 et 365 jours par an. Et, à mesure que le cours du Bitcoin progresse, avec l’explosion des connexions et des transactions sur le réseau, la facture électrique de la cryptomonnaie, elle, grimpe en flèche.
La consommation électrique de l’Irlande
Bien qu’il existe depuis 2009, le Bitcoin est, depuis quelques semaines, sous les feux des projecteurs (sa valeur a été multipliée par 4 au cours des trois derniers mois). Au point que l’industrie mondiale de cette cryptomonnaie pourrait rapidement se hisser au premier rang des technologies les plus néfastes pour notre planète, comme l’a récemment fait remarquer Alex de Vries sur son blog Digiconomist. “Le Bitcoin consomme une énergie phénoménale”, s’inquiète ce spécialiste, analyste au cabinet PricewaterhouseCoopers. “Si nous l’utilisons à l’échelle mondiale, il va tuer la planète”, prévient-il.
Le Bitcoin est-il véritablement aussi polluant ?
Comme souvent, le problème est nettement plus complexe. Personne ne trouve rien à redire au fait d’éclairer des millions de vitrines dans le monde la nuit, y compris quand tout le monde dort… Pourtant, ces millions de magasins éclairés consomment chaque année autant que les USA !
Personne ne trouve rien à redire ou presque à l’organisation d’une coupe du monde de foot dans des stades climatisés au Qatar.
Personne ne dit que pour imprimer des billets, il faut… de l’électricité pour les imprimantes, du pétrole pour les transports de fonds, des millions de kilowatts pour faire fonctionner aussi bien les TPE dans vos commerces (les terminaux à CB) que les distributeurs à billets dans les banques…
Bref, le Bitcoin est une évidente crétinerie de par l’engouement absurde qu’il suscite mais il n’est pas le diable en personne ni incarné, et surtout, il y a plein de choses tout aussi polluantes.
Il n’est simplement pas aussi vertueux que cela.
Charles SANNAT