Mes chères impertinentes, chers impertinents,
L’actualité est de plus en plus croustillante. Je dois vous dire, que je prends quelques éclats de rires plusieurs fois par jour, tant, nous nous enfonçons dans un délire progressito-bien-pensant aussi débile que stupide et aussi contre-productif. Du capitalisme inclusif à la théorie du genre sans oublier l’écriture inclusive et toutes les joyeusetés quotidiennes de cet acabit, je vous propose que nous nous arrêtions sur cette dernière tentative bien luisante et suintante de bien-pensance capitaliste et démagogique à souhait de Véolia.
Oui, plus de gonades en or pour les salariés lyonnais du groupe qui vont être payés en Gonette, une monnaie locale à utiliser chez Gérard le maraîcher bio… hahahahahahahahahahaha
C’est fort sympathique, mais c’est de la foutaise et en plus, les paradoxes et les désaccords explosent publiquement.
Explications.
Des salariés lyonnais de Veolia pourraient bientôt être payés en “Gonette”
“Ce serait une grande première, autant pour les employés d’Eau du Grand Lyon que pour la “Gonette”. Car à en croire Le Figaro lundi 15 mars, la filiale du groupe Veolia réfléchirait à payer une partie du salaire de ses employés avec cette monnaie locale afin de mettre en avant le côté local justement, et écologique. Le but aussi, pour Eau du Grand Lyon, serait de mettre en avant un outil “supplémentaire d’intégration régionale”, le groupe se targuant d’avoir 65 % de fournisseurs locaux. Et selon Le Figaro, la filiale ne compte pas s’arrêter là puisqu’elle aimerait à terme payer ses fournisseurs avec la Gonette et permettre aux clients également de régler les factures d’eau avec.
Mais, parce qu’il y a toujours un mais, la volonté d’Eau du Grand Lyon n’est pas forcément en phase avec les adhérents de la Gonette qui seraient réticents à l’idée d’intégrer un groupe du CAC 40 dans leur réseau. Ce dernier se veut “alternatif, écologique et démocratique”, et les acteurs de la grande distribution notamment, ne sont pas tolérés dedans. Pour certains, intégrer une filiale de Veolia, qui aurait surtout l’objectif “de verser le plus de dividendes à ses actionnaires”, n’est pas en adéquation avec leur philosophie. Mais pour d’autres, cela permettrait aussi de faire connaître la Gonette.
Autre écueil, notent nos confrères, le fait que le réseau est aujourd’hui restreint avec seulement 1 200 utilisateurs et 340 partenaires. Il a en outre été créé pour les petits commerces à l’origine. Une consultation a donc été lancée au sein du réseau pour recueillir tous les avis, avec une possible adhésion complète et une autre limitée dans le temps. Car comme l’ont fait remarquer certains acteurs, la mairie écologique arrivée à Lyon a écarté Veolia de la gestion de l’eau à compter du 1er janvier 2023, ce qui pour certains, serait rédhibitoire. La réponse à la consultation est attendue en début de semaine, tout comme Veolia qui doit aussi étudier si le projet est viable“.
Bon, les gentils membres de la Gonette ne veulent pas voir arriver Véolia, qui fait évidemment de la communication et n’ont pas l’intention de remplir les gonades du groupe avec leurs petites gonettes.
Pas dit non plus que les salariés du groupe soient ravis de se faire rémunérer en Gonette.
Je rappelle tout de même que l’on paye ses impôts et la cantine de ses gosses en Euros. Pas en Gonettes.
Les monnaies locales sont d’aimables initiatives, mais c’est du vent.
La monnaie, la vraie, c’est celle des Etats.
Les monnaies locales ne sont que de gentils hochets pour rendre plus douce la misère des pauvres.
Si elles étaient franchement utiles, libres et partagées elles seraient tout simplement interdites!
Il ne faut pas s’y tromper.
L’enjeu n’est pas les monnaies locales.
L’enjeu c’est la répartition juste des richesses.
Ce n’est pas du tout la même chose.
En attendant, je ne suis pas prêt à me faire des gonettes en or.
Restez à l’écoute.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
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Faut pas tout dégoner d’un revers de main, l’avantage résulte sur le fait que la gonette n’est pas imposable ni taxable. C’est du black!
Bonjour Charles,
Il serait intéressant pour vos lecteurs que vous développiez votre idée : “Les monnaies locales ne sont que de gentils hochets pour rendre plus douce la misère des pauvres.”
Merci,
Sans être juriste, cela me semble totalement illégal: l’employeur se permet de retreindre l’utilisation que le salarié peut faire de son salaire ! Un total déni des libertés fondamentales mais on sait que c’est le moteur de l’écologie politique et les électeurs sont assez myopes pour ne pas le voir: ils applaudissent les objectifs sans analyser les moyens d’y arriver aux dépens de leur libre arbitre
On pourrait en rire, sauf que le progressisme délirant s’inscrit quasi en temps réel dans le droit et puis dans les mœurs.
Une idée ne met plus que quelques mois ou années avant d’être transcrite en droit puis appliquée de manière globale.
Alors qu’il fallait des décennies pour arriver au même résultat il n’y a encore pas si longtemps.
Les jeunes générations intègrent tout ça naturellement, d’ici dix ou vingt ans ce sera la norme.
Peut être qu’un enfant de 8 ans qui ne se questionnera pas sur son genre de préférence ,en écriture inclusive, sera considéré comme “autiste” ?
De gentils hochets pour rendre plus douce la misère des pauvres, c’est une façon de formuler un peu lapidaire à mon goût.
La cantine se paye en euros parce que les municipalités font appel à des sociétés de restauration collective industrielle, qui ont des dizaines de clients. Il y a qq exemples de cantines municipales qui ont fait le choix de l’approvisionnement par des circuits courts et locaux, où les repas sont cuisinés sur place, pas uniquement réchauffés au micro-ondes après livraison. C’est assez vertueux, ça fait vivre les producteurs locaux, ça crée de l’emploi (un peu), ça contribue à l’éducation (des papilles, mais pas uniquement) de nos petits, et ça joue sur le moral de petits vieux, qu’ils soient en maisons de retraite ou livrés à domicile, qu’on a privé du plaisir d’un repas digne en les mettant sous la coupe de Tricatel.
La bonne nouvelle dans tout ça, c’est le passage en régie municipale de la gestion de l’eau à Lyon en 2023.
Je préférerais être payé en bitcoin. On peut le convertir en n’importe quelle monnaie.
Pour rappel, le PDG de Danone s’est débarquer pour avoir confondu entreprise et ONG. La chance pour la société ? Un fond d’investissement qui partait du principe que toute peine ou tout risque mérite salaire.
Chez Véolia, le 1er actionnaire est la Caisse des Dépôts. Autant dire du capitalisme de copinage.
Faut vraiment fuir les actions des boites dans lesquelles l’Etat détient des parts
Bonjour
Je vais payer mes factures d’ eau en coucougnettes!
Même avis sur les monnaies locales: c’est lancé et tenu par des bobos ruraux, anciens cadres parisiens ou non…
Instrument “culturel” plus qu’ économique; les pauvres ont besoin d’euros…effectivement.
Grains de sel, etc, échanges de services, pourquoi pas: encore faut il avoir un savoir ou savoir faire à échanger…
Quid des taux de change à terme entre les deux “monnaies” (gonettes vs euros)
Autant leur donner des chèques-vacances, chèques-cadeaux ou des bons cadeau, bons de réduction et/ou d’achat qui existent déjà et dont les réseaux sont déjà en place (même que ça referait de l’emploi pour gérer les nouveaux venus et montants importants !) ; via QR Code possible aussi 😉
Hé oui, ça y est : on y est bien revenus ….. aux tickets de rationnements https://fr.wikipedia.org/wiki/Ticket_de_rationnement
Véolia veut plaire à la nouvelle mairie de Lyon, en se lançant dans une opération “icoulougiste”. C’est une opération de communication d’entreprise pour valoriser leur image.
Bonjour,
Je considère la gonette comme étant du flan complet.
Chaque gonette est mis en circulation à la suite d’un dépôt en euros. Donc la gonette est indexé sur l’euro… Donc si l’euro est dévalué, la gonette l’est tout autant : Cette monnaie est loin d’être indépendante.
En réalité, cette monnaie local est plus un problème qu’une solution. Alors qu’elle ne permet pas de préserver sa valeur (qui est tout de même un principe pour une monnaie), elle force son détenteur à ne consommer que dans un cercle restreint et cela fait du détenteur quelqu’un de moins compétitif (j’achète peut-être plus chère parce que seul untel accepte cette monnaie).
J’ai déjà essayé de signaler ce problème lors d’un forum mais j’entendais grincer des dents sous les insultes…
Un grand merci Charles pour tes infos quotidiennes. Je rejoins le rang de tes abonnés prochainement.
Yacine
jolie phrase
Les monnaies locales ne sont que de gentils hochets pour rendre plus douce la misère des pauvres.
je la citerai…
Bonjour Charles,
Je ne suis pas vraiment d’accord avec vous, des monnaies locales permettant d’acheter de produits locaux et payer des entreprises françaises ont à mon sens l’avantage de permettre de lutter contre les importations, chinoises en particulier.
Et tant qu’on y est, pour faire travailler des Français et éviter de flinguer notre balance commerciale, ne pourrait-on pas distribuer les allocations en monnaie locale ?
Dixit Charles : “Si elles étaient franchement utiles, libres et partagées elles seraient tout simplement interdites!”
N’est-ce pas justement l’esprit (sinon la lettre) des cryptocoins ?
Le dénigrement de ces monnaies est la preuve d’une certaine incompréhension de leur fonctionnement.
L’objectif des monnaies locales est assez simple. Il ne s’agit pas de remplacer l’euro ou de créer de la monnaie ex nihilo (par construction, il y a parité avec un montant identique en euro, mis en réserve).
Il s’agit de conserver et faire circuler la monnaie dans l’économie locale. Lorsque vous achetez en euro, votre achat paie un peu l’employé de commerce habitant dans le coin et beaucoup de gens qui ne sont pas nécessairement sur place (le propriétaire de la boutique, l’entreprise qui a conçu le produit et l’ensemble des acteurs de la chaîne logistique), et ne vont donc pas redépenser cet argent sur votre territoire.
Une monnaie locale, pour autant qu’elle soit bien pensée, peut renforcer le tissu économique local.