On commence à voir poindre les inquiétudes concernant l’arrivée d’une seconde vague qui nécessiterait des confinements.
Comme l’a déclaré le nouveau premier ministre, “il n’y aura pas de reconfinement général comme en mars car le pays ne le supporterait pas socialement ni économiquement”… c’est à la fois vrai et faux. Vrai dans la mesure où c’est l’idée générale. Il s’agit de commencer à progressivement s’habituer à vivre avec le virus en se disant, qu’après tout, les plus fragiles sont déjà morts pendant la première vague, et que donc la suivante, devrait être moins mortelle. C’est d’une grande logique “darwinienne”. Les plus fragiles meurent plus vite. Quand il ne reste plus que les forts, alors l’épidémie peut s’éteindre soit par immunité collective, soit parce que les effets du virus sont nettement moins forts sur les survivants.
Lorsque l’on regarde les chiffres avec attention, on peut espérer qu’un tel phénomène soit à l’oeuvre, car le taux de létalité du virus semble baisser ce qui est une bonne nouvelle dans tous les cas.
Le gouvernement veut donc jouer les confinements locaux, dans les clusters où les capacités hospitalières sont saturées ou en passe de l’être, ou encore pour ralentir la circulation du virus dans la population.
Mais, il y a un mais de taille… c’est que tout dépendra du virus, pas de nos souhaits, de nos envies ou de nos stratégies. Si nous saturons totalement nos capacités hospitalières parce que nous perdons le contrôle de l’épidémie, alors nous risquons le confinement général. Le gouvernement devra donc procéder dans les prochaines semaines à des confinements locaux, pour tenter de ralentir l’épidémie.
C’est d’ailleurs, souvenez-vous ce qui s’était passé avec l’Oise ou l’Est qui avaient été confinés avant les autres parties du territoire.
C’est dans cette ambiance tendue que …
“Wall Street freinée dans son élan, le virus inquiète”
C’est le titre de cette dépêche de l’AFP qui nous rapporte que “la Bourse de New York s’est repliée mardi, enregistrant sa première baisse du mois de juillet, dans un marché qui avait jusqu’à présent ignoré la flambée des cas de contamination au coronavirus aux Etats-Unis et dans plusieurs autres pays”.
Alors que va-t-il se passer pour le crash à venir toujours prévu entre le 15 juillet et le 15 août ?
Et bien la logique est bien à l’oeuvre, et les marchés devront prendre en considération le fait que l’économie mondiale sera durablement perturbée, et donc les profits affectés, et donc les valorisations ajustées.
Nous ne sommes plus dans un monde normal, et les banques centrales sont à la manœuvre. Elles peuvent même se mettre à acheter directement des actions pour éviter l’effondrement des cours comme cela se fait au Japon et ne l’excluent plus ni en Europe, ni aux Etats-Unis.
Mais avant d’en arriver là, il serait logique de connaître une seconde jambe de baisse.
N’oubliez pas que la première jambe de baisse en début d’épidémie a mis du temps à se matérialiser alors que tout le monde avait déjà conscience de la gravité de la situation sanitaire et de l’extension de l’épidémie.
N’oubliez pas non plus, que les marchés peuvent rester irrationnels beaucoup plus longtemps que vous ne pourrez rester solvables, raison pour laquelle à titre personnel, les sous du ménage ne sont pas joués en bourse. Jamais. Je ne dis pas que c’est bien, je vous dis que j’ai peu d’actions dans mon épargne et uniquement sur la partie que je peux considérer dès le départ comme définitivement perdue.
Charles SANNAT
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