Mes chères impertinentes, chers impertinents,
Pour le FMI, et c’est sans surprise pour nous, “la pandémie de COVID-19 a eu un impact négatif plus important que prévu sur l’activité au cours du premier semestre 2020″…
Je me souviens encore des prévisions de notre Bruno national à Bercy qui nous parlait d’un impact de 0.1 % sur le PIB. Je m’en marre encore !!!
Aujourd’hui c’est le FMI qui nous sort cette sempiternelle phrase “plus que prévu” ou “moins que prévu”. Vous aurez droit à la variante autorisée par la novlangue à savoir “contre toute attente”. Des formules toutes faites qui impliquent que celui qui en prend lecture va comprendre “on ne pouvait pas savoir”, alors que, si, on pouvait savoir. D’ailleurs si vous lisez régulièrement ces éditions vous le saviez depuis fin janvier même que cela allait être grave, très grave. Pour ceux qui ne l’auraient pas vu, vous trouverez tout en bas de cet article la vidéo du grenier du 26 janvier qui annonçait à peu près tout de la façon dont les événements allaient se dérouler.
Je suis en retard pour mettre en ligne le numéro de Juin sur la seconde vague, car je vous peaufine également les prévisions pour que vous ayez quelques bons éléments de réflexion et d’anticipation pour ce qu’il va se passer pour la seconde partie de l’année 2020.
Le FMI découvre que la dynamique de la crise sanitaire est loin d’être figée et que la crise sanitaire n’est pas terminée. L’épidémie est en pleine explosion en Amérique du nord comme latine. L’Afrique est un trou noir médical. L’Inde vacille sous les cas et les infrastructures hospitalières saturées. Partout où cela semblait aller mieux, le FMI s’inquiète du déconfinement qui confine au reconfinement en Allemagne, comme en Israël. En suisse aussi les cas commencent à augmenter significativement.
Le FMI découvre que la reprise est plus lente que prévu en raison des mesures d’hygiènes et de distanciation sociale nécessaires et la baisse de productivité que cela induit.
Le FMI explique également, très justement, que “il est supposé que les conditions financières, qui se sont assouplies après la publication des PEM d’avril 2020, resteront globalement les mêmes qu’aujourd’hui. D’autres issues que celles du scénario de référence sont tout à fait envisageables, et pas uniquement en fonction de l’évolution de la pandémie. L’ampleur de la récente embellie sur les marchés financiers semble décorrélée de l’évolution des perspectives économiques, comme indiqué dans la Mise à jour du Rapport sur la stabilité financière dans le monde (GFSR) ; il est donc possible que les conditions de financement se durcissent davantage que prévu dans le scénario de référence”. En clair ? Si le dollar et l’euro pourront résister au choc économique (pour l’euro le choc politique sera autrement plus dangereux), les économies émergentes et les monnaies de second rang, risquent de beaucoup souffrir, et pour beaucoup de pays les fluctuations monétaires risquent de devenir erratiques lorsque les marchés comprendront que la crise est partie pour durer.
Le scénario central qui est le mien depuis le départ est de partir sur une crise d’une durée minimale de 24 mois. Je parle là de la crise sanitaire.
La crise économique, elle, et je suis navré de le dire sans ménagement, va durer a minima une décennie.
Oui, 10 ans. C’est long 10 ans, mais mieux vaut le savoir maintenant, car un agent économique informé peut décider, peut faire ses choix, en fonction du contexte et de son évolution. Si vous partez pour 10 ans de crise, pour un chômage durablement élevé, si vous prenez en compte l’inévitable réforme monétaire qui viendra au bout des dettes que nous ne paierons jamais, alors vous prendrez de meilleures décisions pour vous et vos proches.
Il ne s’agit ni d’inquiéter et encore moins de faire peur. La peur ne vous avancera à rien, mais de vous brosser un tableau aussi objectif que possible d’une situation hors du commun qui nécessitera des mesures gouvernementales et économiques hors du commun qui changeront la valeur des actifs, mais aussi la valeur de l’argent que vous utilisez.
La crise de 2007/2008 ne s’est pas encore totalement terminée que nous subissons ce deuxième choc absolument effroyable. Nous avions mis 10 ans pour stabiliser l’économie après la crise des subprimes. Je vous laisse imaginer le temps qu’il faudra pour absorber celle que nous vivons.
Pour autant, ne soyez pas pessimistes, il y a toujours, et il y aura toujours des opportunités. Et pour aller plus loin, il n’y a jamais eu autant d’argent en circulation dans le monde. Chaque jour les autorités monétaires impriment encore plus d’argent que la veille.
Le monde croule en réalité sous l’argent.
Le problème c’est de réussir à capter quelques gouttes de ce ruissellement, ou de protéger ce que vous possédez!
Voici le résumé de l’étude du FMI.
Une crise sans précédent, une reprise incertaine
“Selon les projections, le PIB mondial devrait se contracter de 4,9 % en 2020, c’est-à-dire de 1,9 points de pourcentage de plus que ce qui était prévu dans les Perspectives de l’économie mondiale (PEM) d’avril 2020. La pandémie de COVID-19 a eu un impact négatif plus important que prévu sur l’activité au cours du premier semestre 2020, et la reprise devrait être plus progressive que ce à quoi on s’attendait. En 2021, la croissance mondiale devrait atteindre 5,4 %. Globalement, le PIB de 2021 devrait donc se retrouver quelque 6½ points de pourcentage au-dessous du niveau envisagé par les projections établies en janvier 2020, avant la pandémie de COVID-19. L’impact négatif sur les ménages à bas revenus est particulièrement sévère, et pourrait compromettre les progrès considérables qui ont été accomplis en matière de réduction de l’extrême pauvreté dans le monde depuis les années 90.
Comme pour les projections des PEM d’avril 2020, la présente mise à jour est marquée par un degré d’incertitude plus élevé que d’habitude. Le scénario de référence repose sur un certain nombre d’hypothèses de base concernant les répercussions de la pandémie. Dans les pays qui enregistrent une baisse des taux d’infection, la reprise plus lente qui est attendue tient à la persistance des pratiques de distanciation physique au cours du second semestre 2020, aux séquelles plus importantes (pour le potentiel d’offre) de la baisse plus marquée que prévu de l’activité pendant la période de confinement au cours des premier et second trimestres 2020, ainsi qu’à une perte de productivité liée aux mesures prises par les entreprises toujours en activité pour renforcer la sécurité et l’hygiène au travail. Dans les pays où les taux d’infection ne sont pas encore maîtrisés, un confinement prolongé aura des conséquences d’autant plus néfastes sur l’activité économique. Par ailleurs, il est supposé que les conditions financières, qui se sont assouplies après la publication des PEM d’avril 2020, resteront globalement les mêmes qu’aujourd’hui. D’autres issues que celles du scénario de référence sont tout à fait envisageables, et pas uniquement en fonction de l’évolution de la pandémie. L’ampleur de la récente embellie sur les marchés financiers semble décorrélée de l’évolution des perspectives économiques, comme indiqué dans la Mise à jour du Rapport sur la stabilité financière dans le monde (GFSR) ; il est donc possible que les conditions de financement se durcissent davantage que ne l’a prévu le scénario de référence.
Tous les pays, y compris ceux qui semblent avoir dépassé le pic épidémique, doivent veiller à ce que leurs systèmes de santé disposent de moyens suffisants. La communauté internationale doit soutenir bien davantage les initiatives nationales, notamment en apportant une aide financière aux pays dont les capacités en matière de soins sont limitées et, à mesure que les essais cliniques progressent, en acheminant des fonds destinés à la production de vaccins, afin que des doses suffisantes soient rapidement mises à la disposition de tous les pays à un prix abordable. Là où des mesures de confinement s’imposent, la politique économique doit continuer à compenser les pertes de revenus des ménages par des dispositifs à la fois ambitieux et ciblés, ainsi qu’à soutenir les entreprises qui subissent les conséquences d’une baisse de leur activité en raison des restrictions en vigueur. Dans les pays ayant décidé une réouverture de leur économie, les dispositifs de soutien ciblé doivent être progressivement désactivés à mesure que la reprise se dessine ; la politique économique doit alors viser à relancer la demande et à réaffecter les ressources disponibles vers les secteurs autres que ceux dont le poids dans l’économie est appelé à diminuer durablement au lendemain de la pandémie.
Une étroite coopération multilatérale demeure indispensable dans de multiples domaines. Les pays confrontés à des crises sanitaires et à des déficits de financement extérieur ont un besoin impérieux de liquidités, notamment par le biais d’un allégement de leur dette et d’un recours au dispositif mondial de sécurité financière. Indépendamment de la pandémie, les dirigeants doivent travailler de concert afin de résoudre les tensions commerciales et technologiques qui pourraient compromettre la reprise après la crise de COVID-19. De plus, en s’appuyant sur la baisse sans précédent des émissions de gaz à effet de serre pendant la pandémie, ils doivent mettre en œuvre leurs engagements en matière d’atténuation des changements climatiques et s’associer pour mettre en place à plus grande échelle des systèmes équitables de taxation du carbone, ou des dispositifs équivalents. Enfin, pour éviter qu’une telle catastrophe ne se reproduise, la communauté internationale doit agir dès maintenant en constituant des stocks mondiaux de biens essentiels et d’équipements de protection, en finançant la recherche et en consolidant les systèmes de santé publique, et en mettant en place des dispositifs permettant d’aider efficacement les populations les plus démunies”.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
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