C’est un article du Figaro qui revient sur le « flop du recrutement de cueilleurs amateurs » puisque les producteurs n’ont pas trouvé les bras nécessaires malgré les 300 000 candidatures…

« « Ils ont été 20 à candidater, 10 à venir et 3 à finir la semaine.» Ce témoignage d’un fraisiculteur varois le confirme: un mois et demi après l’appel solennel du ministre de l’Agriculture, « l’armée de l’ombre de l’agriculture » n’aura pas déferlé dans les champs. L’idée était pourtant séduisante : faire venir des bras inoccupés par le chômage partiel pour prêter main-forte aux agriculteurs privés de leurs « récolteurs » habituels pour cause de crise sanitaire. Baptisée « Des bras pour ton assiette », cette occasion de s’occuper et de compléter un salaire tronqué, semblait être ouverte à tous. Mais c’était oublier les contraintes du métier.

Manque de productivité, contraintes administratives, crainte d’un manque d’assiduité ou de pratique préjudiciable à la qualité des fruits et légumes… Les producteurs en quête de profils disponibles toute la saison ne se sont pas rués sur cette main-d’œuvre locale. Les 300 000 candidatures se sont soldées par seulement 15 000 missions contractualisées, reconnaît-on ».

Ce sont des métiers manuels, des métiers difficiles, à faire dans des conditions de travail souvent pénibles parce qu’en extérieur ou sous serre. Au chaud, au froid, ou dans l’humidité.

Des métiers assez peu payés généralement parce que les marges sont mangées par les distributeurs et la grande distribution, et peu par les producteurs et leurs salariés.

Cette crise est salutaire car l’alimentation a un prix.

Elle a un prix parce que produire a un coût.

Lorsque l’on fait venir des mangues à pas cher d’un pays lointain par avion, aucun coût social, environnemental n’est réellement payé par le consommateur.

Manger des fraises doit coûter cher, et nous devons en manger peu, tout comme on ne doit pas pouvoir changer de smartphone chaque année, car il s’agit d’une gabegie écologique.

Dans une économie efficiente, il n’y aurait pas de problème de main-d’oeuvre parce que ramasser du maïs l’été serait payé 3 500 euros net par mois, parce que le producteur pourrait le vendre à ce prix, et que comme en Suisse le salaire moyen serait de 6 000 francs suisse… Pour cela il faut une frontière, une souveraineté et une vision économique de long terme, pour remettre les choses dans l’ordre et l’église au milieu du village.

Charles SANNAT

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Source Le Figaro ici

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