La Royal Bank of Scotland (RBS) vient d’expliquer à ses clients que l’année 2016 sera une “année cataclysmique” et qu’ils devraient “tout vendre”.
Cela ressemble à quelque chose que vous pourriez lire surle blog de l’effondrement économique, mais jusqu’à tout récemment, on aurait jamais pu imaginer entendre ce genre de message de l’une des vingt plus grandes banques au monde.
Malheureusement, c’est juste un autre signe qu’une crise financière mondiale majeure a commencé et que nous entrons maintenant dans un marché baissier.
La capitalisation de l’ensemble des sociétés cotées sur le S&P 500 a chuté d’environ 1000 milliards de dollars depuis le début de l’année 2016, et la panique se répand comme une traînée de poudre dans le monde entier.
Et bien sûr, lorsque la Royal Bank of Scotland (RBS) arrive et dit ouvertement que “les investisseurs devraient avoir peur”, cela ne va certainement pas arranger les choses.
Je suis étonné que la Royal Bank of Scotland ait dit exactement la même chose que ce que je répète depuis des mois.
Tout comme je l’ai dit à mes lecteurs, RBS a observé que les marchés mondiaux “lancent les mêmes signaux d’alerte que ceux d’avant la crise de Lehman Brothers en 2008”…
La Royal Bank of Scotland a conseillé aux clients de se préparer à une “année cataclysmique” et à une crise mondiale déflationniste, avertissant que les principaux marchés financiers pourraient chuter de 20 % et que le cours du pétrole pourrait atteindre 16 dollars le baril.
L’équipe crédit de la banque a déclaré que les marchés lançaient les mêmes signaux d’alerte que ceux d’avant la crise de Lehman Brothers en 2008.
Donc, que devrait être notre réponse à ces signes avant-coureurs ?
Selon RBS, la seule chose logique à faire est de “tout vendre” excepté les obligations de haute qualité…
“Tout Vendre sauf des obligations de haute qualité,” a averti Andrew Roberts dans une note cette semaine.
Il a expliqué que les signaux d’alerte lancé par la banque pour 2016 comme la chute du pétrole, la volatilité en Chine, la baisse du commerce mondial, la hausse de la dette, la faiblesse du marché du crédit pour les entreprises et la déflation avaient tous été observés dès la première semaine de cotations sur les marchés.
“Nous pensons que les investisseurs devraient avoir peur,” a-t-il dit.
Et bien sûr, RBS n’est pas la seule grande banque qui émet ces mises en garde inquiétantes.
La plus grande banque américaine, JP Morgan Chase, “exhorte les investisseurs à vendre des actions à chaque rebond”…
La JP Morgan Chase a tourné le dos au marché financier: Pour la première fois en sept ans, la banque d’investissement exhorte les investisseurs à vendre des actions à chaque rebond.
“Notre point de vue est que le rapport gain/risque s’est considérablement détérioré. contrairement aux sept dernières années où nous avions conseillé d’acheter au son du canon, nous pensons qu’il faut vendre à chaque rebond, “selon ce qu’a déclaré dans un rapport, Mislav Matejka, stratège actions chez JP Morgan.
Outre les indicateurs techniques, les perspectives de bénéfices anémiques des entreprises combinés à la trajectoire baissière de l’activité manufacturière américaine et avec une baisse continue du cours des matières premières sont autant d’autres signaux très négatifs.
Les grands banques n’ont pas parlé ainsi depuis la grande crise financière de 2008/2009. Il est clair que quelque chose d’énorme arrive. Des milliers de milliards de dollars de richesse financière ont disparu de la planète sur les six derniers mois de 2015, et des milliers de milliards de dollars supplémentaires ont disparu au cours des 12 premiers jours de l’année 2016. Comme je l’ai mentionné ci-dessus, la capitalisation de l’ensemble des sociétés de l’indice S&P 500 a chuté d’environ 1000 milliards de dollars à elle toute seule.
L’une des principales choses qui engendre toute cette panique est l’effondrement hallucinant du prix du pétrole. Les cours du pétrole sont brièvement tombés mardi à moins de 30 dollars le baril en séance à New York, ce qu’ils n’avaient plus fait depuis décembre 2003.
Inutile de dire que cet effondrement est en train de détruire absolument toutes les sociétés du secteur de l’énergie. Ce qui suit provient de USA Today…
Peu de choses vont aussi mal que les compagnies pétrolières. Mais l’implosion du prix du pétrole est à l’origine d’une baisse des bénéfices qui fait presque pitié.
Les entreprises du secteur de l’énergie composants l’indice S&P 500 devraient perdre collectivement 28,8 milliards de dollars au cours de l’année civile, soit une baisse de 95,4 milliards de dollars par rapport au revenu net gagné dans cette industrie au cours de l’année 2008, selon une analyse de USA Today basée sur les données de S&P Capital IQ. Voilà une perte de 124 milliards dollars pour les compagnies du secteur de l’énergie – dont vous êtes probablement en train de profiter à la pompe. L’analyse ne comprend que 36 entreprises du S&P 500 du secteur de l’énergie qui avaient déclaré un revenu net en 2008.
Si nous voulons éviter une crise déflationniste mondiale majeure, nous aurons désespérément besoin de voir un cours du pétrole revenir au-dessus des 50 dollars le baril. Malheureusement, cela ne semble pas être susceptible de se produire de sitôt. En fait, Robert Kaplan, le président de la Fed de Dallas a expliqué que le prix du pétrole va probablement rester à un faible niveau dans les années à venir…
On s’attend au moins à un certain optimisme artificielle lorsque le président de la Fed de Dallas parle du pétrole. Vous vous attendez à quelques gouttelettes d’espoir pour cette industrie cruciale au Texas. Mais lorsque Robert Kaplan, le président de la Fed de Dallas a parlé lundi, il n’y avait rien, rien pour 2016, rien pour 2017, et même pas plus pour 2018.
Le discours de grande envergure comprenait une petite partie sur le pétrole: l’avenir sombre du prix du pétrole, les raisons mondiales et américaines de la baisse continue du cours du pétrole, et ce que cela pourrait signifier pour l’industrie pétrolière au Texas: “plus de faillites, de fusions et de restructurations… “.
Le prix du pétrole chute depuis la mi-2014, avec d’énormes variations, ce qui était plutôt mauvais. Mais depuis la réunion de l’OPEP en Décembre, “le ton général dans le secteur pétrolier et gazier est amer, comme les attentes qui ont changé ” avec des niveaux attendus plus faibles en terme de prix pour une période plus longue.”
Dans des articles récents, j’ai souligné beaucoup d’autres signes qui indiquent que de gros problèmes se profilent, mais aujourd’hui, je veux juste en mentionner un autre rapidement qui vient de surgir dans les dernières nouvelles.
La quantité de marchandises expédiées au travers des États-Unis par voie ferrée a subi une chute spectaculaire. Les seuls moments où nous avons vu d’aussi mauvais chiffres, ce fut lors des précédentes récessions. Ce qui suit provient de Bloomberg…
Pour le transport ferroviaire aux États-Unis, l’année 2015 est la plus forte baisse enregistrée en six ans, et les choses ne semblent pas s’améliorer pour l’année 2016.
“Nous croyons que les données ferroviaires peuvent être le signe d’un avertissement pour l’économie en général, selon la récente note de Bank of America”.
«Les chargements de wagons ont baissé de plus de 5 % sur chacune des 11 dernières semaines par rapport à l’année précédente. Alors que la baisse des volumes peut survenir ponctuellement, elle est généralement suivie par une reprise peu de temps après. Or la période actuelle de faiblesse substantielle et soutenue comprend également une chute de -10,1 % la semaine dernière ce qui n’a pas eu lieu depuis 2009.”
Les analystes de Bank Of America dirigés par Ken Hoexter étudient les 30 dernières années pour analyser ce que ce type de forte baisse signifie généralement pour l’économie américaine. Ce qu’ils ont trouvé n’était pas particulièrement encourageant: Toutes les baisses précédentes du fret ferroviaire, ont été accompagnées par un ralentissement économique (Note: Ils avaient exclu 1996 en raison d’un hiver extrêmement rigoureux).
Le “prochain ralentissement économique” est déjà là, et il commence à s’accélérer.
Oui, les marchés financiers commencent à rattraper la réalité économique, mais ils ont encore un long, long chemin à parcourir. Cela se matérialisera par une baisse de 30 % voire plus afin de revenir à des niveaux “conformes” par rapport aux normes historiques.
Et les marchés sont si fragiles actuellement que n’importe quel événement majeur pourrait provoquer une implosion soudaine du marché qui serait différente de tout ce que nous avons déjà vu auparavant.
Alors souhaitons-nous le meilleur, mais écoutons aussi les conseils de la Royal Bank Of Scotland et préparons-nous à une année “cataclysmique”.