Mes chères impertinentes, chers impertinents,
Nous sommes face à une crise sans précédent.
Ce n’est pas une crise financière, ce n’est pas un problème de banque ou de vilains spéculateurs qui auraient fait n’importe quoi en prêtant des sous à des gens insolvables pour qu’ils achètent de l’immobilier hors de prix comme c’était le cas lors de la crise des subprimes de 2007/2008.
Non, nous sommes dans une crise sanitaire, liée à une pandémie, et le coronavirus est tout sauf une grippette. Et la France éberluée va le découvrir à partir de la semaine prochaine pour ceux qui n’ont toujours rien compris et qui sont ce que j’appelle les “penseurs ligne Maginot”.
Pour gagner la guerre contre le virus il n’y a pas 36 solutions. Il faut ralentir les échanges, que les gens restent chez eux, et nous pouvons ainsi limiter les contaminations. C’est ce qui a été fait avec succès (et une terrible violence) en Chine. Lorsque la poussière retombera nous compterons les cadavres par dizaines de milliers en Chine. Et c’est ce qui commence à fonctionner en Italie. Ainsi aujourd’hui Codono, l’épicentre du départ de l’épidémie en Italie, n’a enregistré aucun nouveau cas. Cela fait presque un mois de confinement, mais la victoire est à portée de main.
Éteindre l’économie pendant deux mois n’est pas grave. Mais il va falloir sauver le potentiel de reprise.
Nous sommes dans un monde de changes flottants. Si tout le monde fait la même chose, comme tout est relatif, cela n’aura pas de conséquence.
Sauver le potentiel de reprise cela signifie quoi ?
Simple.
Il faut qu’aucune entreprise ne fasse faillite parce qu’elle est fermée pour cause de coronavirus.
Comment faire ?
Très simple. Cela n’a même jamais été aussi simple !
L’Etat, via le déficit budgétaire, donne directement le manque de chiffre d’affaires par rapport au chiffre de l’année N-1. A charge pour l’entreprise de payer les salaires comme d’habitude même si les gens sont chez eux. A charge pour les gens de continuer à payer les loyers comme d’habitude. A charge pour les propriétaires de continuer à rembourser les crédits comme d’habitude.
Combien cela va-t-il coûter ?
Environ 100 milliards d’euros par mois en France.
Est-ce grave ?
Pas du tout car tout le monde fera la même chose et il faut le faire.
Quel est l’objectif ?
Sauver l’économie réelle cette fois. Et pour sauver l’économie réelle, ce n’est pas de l’argent qu’il faut donner aux gens puisqu’ils sont confinés chez eux ou le seront et ne vont ni le dépenser au restaurant ni au cinéma.
Il faut sauver toutes les entreprises pour sauver le potentiel de reprise, car si nous laissons les entreprises tomber, les gens ne pourront plus ni vivre, ni payer les crédits et les factures. Et vous aurez d’une part des émeutes, et d’autres part une crise financière mortelle pour tout notre pays avec une cascade de faillites.
Il faut, et c’est la seule solution, créer un immense plan de sauvegarde de l’entreprise allant de l’auto-entrepreneur qui sera payé sur sa dernière moyenne trimestrielle à la TPE sans oublier également les grands groupes. Toutes les entreprises doivent être arrosées et irriguées en argent sans limite.
Cela nous coûtera environ 200 milliards pour une crise de 2 mois.
C’est peu cher payé car cela équivaut à quoi, 10 % du PIB annuel pour sauver le PIB et le potentiel PIB des années suivantes.
Il ne s’agit pas de justice, d’équité, ou d’égalité. Il s’agit de sauver les entreprises pour sauver le potentiel de reprise économique. Il s’agit de pragmatisme et d’efficacité.
Si nous ne sauvons pas les entreprises maintenant par des mesures non conventionnelles terriblement agressives, alors nous tuerons notre potentiel de reprise. Il n’y aura pas de reprise, il y aura une crise économique profonde, durable, et dont nous mettrons 10 ans à sortir.
Nos mamamouchis doivent comprendre cela et le comprendre vite.
Pour sauver l’économie, il faut concentrer l’effort sur le potentiel productif donc sauver le soldat entreprise. Il en va de l’intérêt supérieur de la nation, et c’est très facile à faire. Il faut juste en prendre conscience, le décréter… et le faire.
L’économie est de l’intendance. Nous sommes en guerre, et l’intendance suivra !
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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