Ne prenez pas ces modestes lignes pour une critique ou une leçon de morale à l’égard de nos concitoyens montagnards qui ont transformé leurs montagnes souvent dures et la neige en or-blanc.

Comme beaucoup, j’aime la montagne, j’aime y aller quand les finances le permettent car, la montagne c’est cher. C’est normal. Pensez donc à tous ces canons à neige qui marchent à l’électricité et déversent des tonnes d’eau pour les transformer en neige, pensez à ces remontées mécaniques par milliers, sans oublier désormais la livraison de neige fraîche par hélicoptères entiers ou par camions des cimes enneigées.

« Le bilan carbone de la France ne se joue pas ici » : la station de ski de Superbagnères dépassée par la polémique de la neige livrée par hélicoptère
L’héliportage de neige pour entretenir deux téléskis de la station de Superbagnères a déclenché un tollé national et entrainé la convocation, jeudi 20 février, du président du département au ministère de la Transition écologique et solidaire. Franceinfo s’est rendu sur place pour interroger commerçants et vacanciers »

Le problème du tourisme de masse en général, pas uniquement celui de la neige par hélico !

Cela peut sembler totalement absurde d’aller chercher 50 tonnes de neige plus haut en altitude, mais ce n’est effectivement que l’écume des choses. Je ne justifie pas, je constate que chaque jour, à chaque heure, des milliers d’avions transportent des millions d’individus partout dans le monde.

La crise du coronavirus montre à quel point les échanges et flux de personnes sont considérables. Un hélico de plus ou de moins ne changera effectivement rien au bilan carbone de notre pays ou à celui de nos bobos des grandes villes qui vont se faire bronzer à Bali, ou à Puket.

Le véritable sujet de la protection de l’environnement c’est en fond, celui du tourisme de masse, de la montagne à la plage en passant par ces immenses palaces flottants sur lesquels je suis allé une fois et qui sont des monstres de pollution; logique puisque l’on parle pour certains d’entres eux de 8 000 personnes à bord entre les passagers et l’équipage. Une véritable ville flottante.

Nous sommes tous des « agents » économiques à qui l’on offre des possibilités de prendre l’avion, le bateau, d’aller à la plage ou à la montagne, il ne faut pas s’étonner que cette possibilité soit utilisée. Il serait d’ailleurs à ce titre très éclairant de comparer le bilan carbone de celui qui fait une croisière sur le Princess diamond, à celui qui va à la montagne en France, à celui qui va faire bronzette à Bali dans un club « all inclusive » (avec pailles en plastique).

C’est donc tout un modèle économique, tout un modèle de consommation, toute l’industrie des vacances, des loisirs et du transport qu’il faut revoir.

Vaste sujet.

Charles SANNAT

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