Je concluais mon billet de samedi dernier sur la prédiction d’une « démission » de François Bayrou du gouvernement et d’une opération « mains propres » à géométrie « contrôlée » : “Sans même attendre les résultats électoraux de demain 18 juin, j’anticipe le fais qu’Emmanuel Macron va rapidement «démissionner» François Bayrou, vraisemblablement, dans le cadre plus large d’une « opération manipulite  lors d’un remaniement du gouvernement, suite à l’élection des nouveaux députés. Cela aurait deux avantages pour lui :

  • se séparer d’un «ami encombrant» dont il n’a politiquement «plus besoin» ayant une majorité absolue à la chambre des députés;
  • montrer qu’il est intraitable en matière de «probité morale», tout en «protégeant» des personnalités «plus utiles».

Quand est-il une semaine plus tard ? Trois « hautes personnalités » du Modem ont quitté le gouvernement, dont François BAYROU. Si la nouvelle équipe, conformément à la vision du président Macron, semble maintenant « être vierge de toute affaire potentielle », on ne peut que déplorer le fait qu’il n’en soit pas de même pour les députés. En effet, trois groupes politiques de parlementaires de l’Assemblée nationale vont vraisemblablement se retrouver avec des présidents visés par une ou plusieurs enquêtes de la justice : Richard Ferrand pour le groupe « La république en marche », Marielle de Sarnez pour le groupe « Modem » et Thierry Solère pour le groupe « Les républicains ».

Comme j’ai eu l’occasion de l’écrire, notamment dans mes billets du 14 juillet 2013 et plus récemment le 15 avril 2017, la politique est une activité coûteuse, très coûteuse . Il est donc très important pour les candidats de « trouver des sponsors généreux » et ce n’est pas une mince affaire, mais plutôt un « job de spécialiste ». Le « candidat MACRON » n’a-t-il pas réussi la prouesse de mobiliser près de 13 millions d’euros en un temps record ? Il est vrai qu’il n’est pas à une prouesse près.

Par ailleurs… Quoique… Une enquête préliminaire a été ouverte mi-mars 2017 par le parquet de Paris au sujet de « dysfonctionnements » dans l’attribution à l’agence HAVAS de l’organisation d’un déplacement du ministre de l’Économie de l’époque… Emmanuel Macron, au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas. Dirigé à l’époque par l’actuelle ministre du Travail Muriel Penicaud, BUSINESS FRANCE, établissement public placé sous la tutelle de 3 ministères, dont celui de l’économie, a attribué la mission à HAVAS, sans faire d’appel d’offres, en totale infraction avec la réglementation en vigueur.

Laissons précieusement dans un coin de notre mémoire ces « affaires » qui, au passage, concernent une grande partie du monde politique de notre pays et ce, depuis de très nombreuses années. Puisse le renouveau impulsé par le président MACRON faire disparaître ces pratiques totalement intolérables mais, curieusement, presque toujours « pardonnées » par les électeurs. Le Français a la mémoire courte…très courte.

Phénomène politique totalement inédit : un renouvellement des parlementaires, de grande ampleur, en termes d’origine (la société civile et la quasi-parité hommes/femmes) et aussi de parti politique (le mouvement « En marche ! » était inconnu il y a seulement quelques mois). Attaque en règle de la part des « merdias » qui s’empressent de clouer au pilori les « petits nouveaux » en les taxant d’incompétence.

Tous ces journaleux, observateurs, politologues et autres chroniqueurs oublient un peu vite qu’eux aussi ont été un jour des débutants. Qu’est-il le plus noble ? D’avoir envie de s’impliquer au service des autres sans hésiter à se remettre en question, quitte à « essuyer les plâtres » lors des premiers contacts avec les grands médias et leurs manières convenues, ou bien de chercher systématiquement la polémique en prenant bien garde de rester à l’écart et surtout de profiter du système ? Je n’hésite pas à dire bravo et chapeau pour avoir le courage d’aller « dans la cage aux fauves » affronter ceux qui se pensent au-dessus des autres et qui pourtant apportent si peu à notre société.

Oui, BRAVO à vous Anissa Khedher, infirmière en psychiatrie et maintenant députée. L’incompétence, lors de votre première interview télévisée n’était pas du côté qui a été si largement et lâchement évoqué sur les réseaux sociaux.

BRAVO à toi, Christine Hennion, ma voisine dont j’ai pu juger la pugnacité et la maîtrise des échanges d’idées lors d’une réunion « café débat » entre les deux tours des élections qui a vu ta victoire. Ton parcours représente tout ce que je trouve de positif dans cette « vague de députés de la société civile ».

Messieurs les commentateurs de « chiens écrasés », lisez et méditez : cadre supérieure dans les télécoms et le numérique, Christine mène une carrière internationale chez Alcatel-Lucent. Elle quitte son emploi en 2012 dans le cadre d’un plan social d’entreprise. À 61 ans, c’est pour elle l’occasion de reprendre des études. Pardonnez du peu : sa thèse intitulée « Guide pour la protection des données personnelles externalisées » reçoit le prix de la meilleure thèse professionnelle de sa promotion du Mastère spécialisé Management et Protection des données à caractère personnel. Cette expertise lui permet de conseiller de jeunes sociétés et des groupes de presse. Elle met aussi ses compétences bénévolement à disposition d’associations de la circonscription.

Je vous engage, chers lecteurs, à lire l’analyse du phénomène « apport de la société civile » que fait Donatien Huet de Médiapart, tout autant que celle de François-Bernard Huyghe de l’IRIS, afin de compléter votre information sur le sujet.

Notre nouveau président a fait émerger une ÉNORME vague d’envies de faire concrètement « bouger les choses » au service de notre pays. Il n’a pas le droit de décevoir ou de se tromper et il nous dit en être parfaitement conscient. Il a même précisé, lors du premier conseil des ministres, que « ce quinquennat n’avait pas le droit à l’échec ».

Comme à l’habitude, selon les sondeurs, les préoccupations des Français sont un peu différentes. Selon Opinion Way, le « trio gagnant » est l’emploi, la protection sociale et le pouvoir d’achat. Selon le magazine Capital, c’est la sécurité, le chômage et la protection sociale. Selon l’institut Harris interactive, c’est la lutte contre le terrorisme, le chômage et le système social (santé, retraite).

Les chantiers qui attendent le nouveau gouvernement et les « jeunes députés » sont nombreux, à commencer par l’irrationnel l’endettement de la France. Dans mon billet du 11 novembre 2014, j’expliquais quel était l’endettement réel de la France, pas celui « officiel », calculé selon les critères de Maastricht. Rien n’a changé, si ce n’est en pire. Écoutez la démonstration (à 15 minutes 40 secondes de l’interview) de l’analyste financier Olivier Delamarche, maintenant privé d’accès aux grands médias, car il dit à l’antenne ou sur les plateaux de télévision « trop de choses à ne pas dire ». Pour le résumer, il nous faut une crôôôôassance de 4,2 % l’an pour… simplement pouvoir payer les intérêts de la dette !! J’expliquais dans mon billet du 11 septembre 2014 que la croissance serait durablement faible. Me serais-je trompé ? Hélas, un tweet du 20 juin 2017 de l’institut national des études économiques et des statistiques (INSEE) me « rassure » ☹ ☹ ☹.

J’assume parfaitement le fait que certains de mes lecteurs cessent de me lire pour cause de « billets trop pessimistes », alors même que de nouveaux, partageant mes analyses, me rejoignent… Pour les mêmes raisons !! Mon propos consiste à recouper des faits, j’ai dit des faits, pas la propagande pour le « bon peuple » débitée par des médias serviles, puis d’en tirer des enseignements sur le plan patrimonial personnel et de vous le faire partager, avec votre propre « filtre », tant je suis conscient de la relativité de « l’impartialité ».

Oui, je pense que les choses vont évoluer vers plus de bon sens, de spiritualité, d’amour et de sérénité, mais les détenteurs actuels de la puissance financière, qu’ils soient dirigeants de sociétés multinationales, de grandes banques, de courants religieux… n’ont pas envie de perdre leur emprise sur le monde politique et in fine, sur nos sociétés. J’aime à citer dans mes cours cette phrase de Mayer Amschel Bauer, fondateur de « la dynastie » de Rothschild, qui résume bien la situation absurde dans laquelle nous nous trouvons actuellement : « Donnez-moi le contrôle sur la monnaie d’une nation et je n’aurai pas à me soucier de ceux qui font ses lois. » Je reviendrai dans un prochain billet sur cet intéressant personnage.

Je suis très optimiste sur le devenir qui est le nôtre, mais… avant, il faudra purger « l’abracadabrantesque situation financière actuelle ». Croyez bien que cela se fera dans la douleur pour « ceux qui n’y auront pas cru ». Profitons du temps, il est compté, qui est devant nous pour nous préparer à affronter « l’impossible » afin d’être en capacité de profiter pleinement du « monde de demain ».

Tout comme la « figure impossible » qui illustre ce billet, Emmanuel Macron se trouve actuellement dans une situation « très compliquée ». Soit il « contente » ceux qui ont fait en sorte qu’il soit président de la République française, soit il répond pleinement aux aspirations des personnes qui l’ont élu à cette fonction. À l’évidence, ce sont des routes opposées. Exercice de funambule car, s’il satisfait ses électeurs, ses « accoucheurs » chercheront par tous les moyens à le lui faire payer. S’il satisfait ses accoucheurs, la déception et l’amertume de ses partisans d’aujourd’hui, amplifiera l’opposition existante et cela pourrait bien finir « violemment dans la rue ». Je me contenterais, pour aujourd’hui, de citer l’écrivain et économiste Jacques Attali qui nous explique comment « les politiques » n’ont plus de pouvoir et que celui-ci est entre les mains des « marchés ».  Va-t-il avoir raison ? Nous avons encore la faculté d’en décider, individuellement d’abord, puis collectivement. Ne ratons pas cette occasion. Ouvrons les yeux et agissons.

La semaine prochaine, nous verrons ensemble les conséquences pour nos patrimoines de « la feuille de route » que suivra… ou pas le président Macron.

Chers lecteurs, je vous aime et vous salue.