Comme chaque année, la rémunération du patron de Renault, qui ayant une très haute opinion de lui-même pense valoir chaque année beaucoup plus que l’année précédente, pose problème, défraie la chronique, que dis-je, fait scandale.
En face, c’est l’impuissance organisée des autorités qui ne veulent surtout pas se mêler de la rémunération de ce grand patron.
Faut-il légiférer ou pas ?
Combien peut gagner un patron tout en sachant que Ghosn, aussi brillant soit-il, reste seulement un salarié presque comme les autres ?
D’ailleurs, son ex-numéro 2, qui vivait difficilement dans l’ombre du grand chef, s’épanouit pleinement à la tête de PSA dont il vient de redresser tout de même la barre et d’une fort belle manière, tout en sachant que tout cela s’est accompagné de nombreuses aides de l’État.
D’ailleurs, Ghosn, aux qualités tant vantées, a dû recourir aux aides de l’État lors des années noires post-crise des subprimes. Renault ne s’en est pas mieux sorti que les autres.
Un patron génial méritant une rémunération géniale aurait donc réussi à anticiper cette crise et à y préparer son entreprise qui l’aurait affrontée bien mieux que tous les autres constructeurs…
Bref, de quoi relativiser le génie… Être génial sur mer d’huile est une chose, dans une tempête c’est autre chose.
Mais désormais, on se gave, on se gave, et on se gave encore.
Tout le monde ne pense plus qu’à se gaver, de certains professeurs en médecine à certains grands patrons.
Alors l’année prochaine, on reparlera encore de la rémunération de Ghosn, des salaires des ouvriers qui ne sont pas assez compétitifs et des montants empochés par le patron exprimé en nombre de smics car cela fait bien prolo comme il faut.
Et on recommencera, encore et encore…
Charles SANNAT