Y a-t-il anguille sous roche ? Un article récent de Forbes suggère que l’administration Trump dispose de trois options concernant l’avenir du système monétaire international.
La première consiste à poursuivre avec le dollar en tant que première monnaie de réserve. La plupart de nos lecteurs sont familiers avec les défis posés par cette option.
Les déséquilibres grandissants du système existant imposent des changements structurels, une telle continuation n’est donc pas envisageable.
La seconde option suggérée par Forbes est l’utilisation des droits de tirages spéciaux (DTS) du FMI en tant qu’actif de réserve mondial. Nous avons déjà parlé de ce concept et des éventuelles solutions à adopter pour contourner les craintes concernant la perte de souveraineté.
La troisième option de Forbes est le retour du standard or, dont nous avons discuté ici et qui a également été débattu sur le site des républicains du Canada (article « Retour progressif à des monnaies nationales adossées à l’or, et pourquoi les DTS supranationaux pourraient marcher »).
Ces deux articles détaillent une solution qui serait faite à la fois de monnaies nationales adossées à l’or et des DTS afin de rééquilibrer le système monétaire international.
Certains profils clés de l’administration Trump proposent des politiques qui faciliteraient la transition vers un adossement partiel du dollar à l’or. On pourrait parler de nouveau standard or, peu importe le poids du métal jaune garantissant la valeur du dollar.
Il est intéressant de noter que les dernières déclarations du FMI n’en appellent plus à résister au protectionnisme. En fait, le Fonds monétaire international est en train de s’aligner avec les idées de « nouveau nationalisme moderne » de la plate-forme Trump, qui sera utilisé pour vendre les transformations du système monétaire international et pour construire le support domestique pour de tels changements aux États-Unis.
Ces changements incluent de nombreuses mesures, comme la dévaluation du dollar et la hausse forcée de la valeur du renminbi chinois. (…)
Pour en revenir aux options deux et trois de Forbes, je pense que nous aurons droit en fait à une combinaison des deux. Le nouveau nationalisme qui se répand comme une traînée de poudre aux quatre coins du globe poussera en faveur de la renégociation des accords commerciaux internationaux et encouragera les changements fondamentaux des arrangements existants sur le taux de change entre le dollar et les autres devises. Ces changements entraîneront une énorme redistribution de la richesse et de grosses modifications dans l’accès aux ressources à travers le monde. C’est cette raison, plus que toute autre, qui est la source des tensions géopolitiques actuelles. (…)
La crainte principale concernant l’avènement des DTS en tant que monnaie de réserve concerne la perte de souveraineté qui en découlerait. Les DTS, dans leur forme la plus extrême, signifieraient que les nations n’auraient plus le contrôle de leur masse monétaire (note : soit la réalité actuelle des pays de la zone euro…). Il s’agit d’un scénario possible, mais pas obligatoire. (…) Cela dépendra également de la réaction des populations de chaque pays. Certains seront plus enclins à les adopter vu qu’ils sont susceptibles d’en profiter.
Mais certains pays, comme les États-Unis, où les DTS pourraient être considérés comme négatifs vu qu’ils détrôneraient un dollar qui règne en maître depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, pourraient résister. Cette « perte de pouvoir et d’influence » est empaquetée et vendue via le nouveau nationalisme de Trump et le Brexit. (…) »
Article de JC Collins, publié le 23 avril 2017 sur pom.com