Quelqu’un a-t-il expliqué au Gouverneur de la Banque de France que quand les banques sont “too big to fail” (trop grosses pour faire faillite) c’est qu’elles sont… trop grosses !
Elles sont trop grosses et il ne fallait pas les laisser grossir.
Généralement quand elles sont “too big to fail”, elles sont également “too big too save” c’est-à-dire qu’elles sont trop grosses pour être sauvées !
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau n’est rien d’autre que l’ancien patron de BNP Paribas et quand il avait été nommé à ce poste nous avions été nombreux à le dénoncer et à dire que cela poserait inévitablement des problèmes… nous y voilà. Voici deux articles que j’avais écrits à l’époque à ce sujet.
Après les crises que nous avons traversées, après les risques que nous avons pu mesurer et que le système bancaire fait peser sur la stabilité de nos nations, plaider pour des banques encore plus grosses n’est-il pas économiquement un tantinet criminel ?
“François Villeroy de Galhau, qui la juge nécessaire pour faire mieux circuler l’épargne et affronter les coûts de transformation numérique. “Le secteur financier européen a besoin à la fois de concurrence et de concentration”, car il “est aujourd’hui beaucoup trop éclaté” et “reste trop à l’intérieur de ses frontières nationales”, a estimé le banquier central lors d’une conférence organisée par l’Autorité de la concurrence.
“Si je prends les cinq premières banques commerciales américaines, elles ont aujourd’hui une part de marché de plus de 40% sur le marché américain. Si je prends les cinq premières banques européennes, alors même que nous avons la monnaie unique, que nous avons fait l’union bancaire, que nous avons le marché unique, elles font moins de 20% de part de marché (en Europe) et restent largement domestiques”, a-t-il argumenté.
Je vois donc très bien dans ces déclarations l’intérêt des grandes banques.
Je vois nettement moins celui de notre pays.
Le bilan à l’actif de la BNP au moment de la crise des Subprimes était de 2 300 milliards d’euros ce qui était supérieur à une année entière de PIB de notre pays.
Des grosses banques, ce ne sont pas champions nationaux, ce sont des bombes ambulantes, encore plus dangereuses quand on ne dispose pas de notre propre monnaie et que nous sommes sans autonomie ni souveraineté pour imprimer en cas de besoin.
Comment fait-on pour sauver une banque dont le bilan est supérieur à notre PIB ? Hein la vedette ? Comment fait-on ? Peut-être pourrions commencer par ne pas aller se mettre dans une telle situation et faire en sorte qu’une banque française ne puisse pas avoir un bilan supérieur à un certain pourcentage de notre PIB…
Bref, dans l’intitulé de poste de Monsieur François Villeroy de Galhau nous avons “Gouverneur de la Banque de France”…
On doit y servir la France. Pas la finance.
Charles SANNAT
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Source Capital.fr ici