Je suis, vous le savez, totalement opposé à la privatisation des autoroutes pour la simple et bonne raison que c’est évidemment un moyen particulièrement simple de lever un impôt indirect susceptible de financer l’État qui en a cruellement besoin.
Les autoroutes sont une marge captive. Rien de plus simple, de plus facile, et de moins “industriel” que d’encaisser des passages aux péages.
Mais comme nous privatisons tout, que les États se soumettent aux desiderata du totalitarisme marchand, alors nous allons assister à l’émergence de géants des autoroutes qui se chargeront tout simplement de taxer tous les automobilistes du monde… C’est effrayant, et pourtant rien ne se passe.
Demain, on vous privatisera l’air que vous respirez pour vous le vendre et le faire payer.
Charles SANNAT
L’espagnol Albertis et l’italien Atlantia ont confirmé mercredi leur possible rapprochement. Ce dernier pourrait prendre la forme d’une offre publique d’achat (OPA) amicale. Ni la date, ni le prix de l’opération ne sont encore fixés.
Face à l’opposition du gouvernement italien, les deux groupes avaient renoncé à un projet de mariage de 14 milliards d’euros en 2006.
Les dirigeants des deux groupes ont évoqué au cours d’une réunion “la possibilité de structurer l’opération comme une offre publique d’achat d’actions sur Abertis (…) sans parvenir à une proposition concrète” pour l’instant, explique Abertis dans un communiqué publié dans la nuit de mardi à mercredi. “À ce jour, les valorisations possibles de Abertis et/ou Atlantia n’ont pas été fixées, ni les prix d’une éventuelle opération, ni aucune autre condition”, précise le communiqué.
Abertis précise que son conseil d’administration ne s’est pas réuni pour débattre du projet, et souligne ne pas savoir “si une éventuelle opération se concrétisera”. Mardi, le groupe autoroutier espagnol, gestionnaire des autoroutes françaises Sanef, avait annoncé avoir reçu une offre de rapprochement de la part d’Atlantia. La cotation du titre d’Abertis, suspendue mardi après-midi après avoir pris plus de 6 %, a été rétablie mercredi à la Bourse de Madrid. Vers 12h (10h GMT), le titre perdait 1,87 % à 15,9 euros dans un marché en hausse de 0,77 %.
Les deux groupes avaient déjà failli fusionner en 2006, mais l’opération avait échoué à cause de l’opposition du gouvernement italien. Le chiffre d’affaires cumulé des deux groupes dépasserait celui de la branche concessions du français Vinci, leur grand concurrent, qui a facturé environ 6,3 milliards d’euros en 2016.
Atlantia a publié un chiffre d’affaires de près de 5,5 milliards d’euros en 2016. La société italienne, cotée en Bourse, exploite 5 000 kilomètres d’autoroutes en Italie, au Brésil, au Chili, en Inde et en Pologne. Elle gère également les aéroports de Fiumicino et Ciampino à Rome, ainsi que ceux de Nice, Cannes-Mandelieu et Saint-Tropez en France. Son premier actionnaire est la famille Benetton via le groupe Edizione, qui détient 30,25 % du capital.
Abertis se présente comme le premier gestionnaire mondial d’autoroutes, avec plus de 8 600 kilomètres dans 14 pays en Europe, Amérique et Asie. Son chiffre d’affaires a atteint 4,9 milliards d’euros en 2016. Le premier marché d’Abertis est la France, via le concessionnaire Sanef, dont il détient près de 90 % du capital après plusieurs rachats de participations depuis janvier.