Au Japon, la “culture” du travail est devenue entièrement folle au fil des décennies.
Ne sont “estimés” que les collaborateurs présents de tôt le matin à tard dans la nuit, corvéables, obéissants, soumis, et finalement totalement endoctrinés.
Gare à celles et ceux qui ne suivent pas ! C’est, pour eux, l’humiliation.
Alors qu’en France on débat sur l’éventuelle fin des 35 heures, au Japon c’est 40 heures par semaine, mais surtout des heures supplémentaires à n’en plus finir.
Une nouvelle loi pour limiter les heures supplémentaires à 100 heures par mois
« «Je pensais que le gouvernement allait enfin s’attaquer au problème. Mais au final, il a fait un pas en arrière, plutôt qu’en avant», soupire la veuve d’un travailleur qui, épuisé, s’est suicidé. Pour la première fois, le Japon projette de limiter le nombre d’heures supplémentaires des travailleurs qui triment sans compter. Le plafond est cependant fixé à… 100 heures, ce qui ne résoudra rien au problème, clament ses détracteurs.
Pire, dénoncent ceux-ci, ce plafond scelle dans le marbre des pratiques nées dans l’après-guerre, où la valeur attribuée aux «salarymen» dépend de leur endurance, une situation responsable du décès de centaines de personnes par an.
Une durée excessive de labeur freine la productivité
Le mois dernier, en présentant les conclusions d’un comité spécial mis en place en septembre 2016 pour lutter contre les risques de mort par excès de travail (karoshi), le Premier ministre Shinzo Abe s’est pourtant félicité d’«une étape historique pour réformer la façon de travailler au Japon».
Surmenage : «Ne vous tuez plus au travail», alerte un chercheur
Car la durée excessive de labeur est souvent contre-productive : elle freine la productivité (certains ralentissent le rythme pour gagner plus d’argent grâce aux heures sup payées) et dissuade les mères de travailler alors que le Japon manque cruellement de main-d’œuvre.”
Combien faut-il travailler pour être compétitif ?
Je travaille beaucoup, mais j’aime ce que je fais, donc mon cas est très spécifique. Pour avoir “travaillé” pendant des années, disons-le, c’est souvent très difficile.
Alors combien d’heures faut-il travailler pour rester compétitif dans ce bas monde, ce bas monde mondialisé où nous sommes tous les concurrents impitoyables de l’autre ?
Combien d’heures, et évidemment, autre donnée du problème, à quel prix ?
Voilà les deux questions essentielles qui sont en réalité les deux seules questions pertinentes auxquelles nous devons répondre et qui vont totalement définir le projet sociétal et économique que nous voudrons collectivement mettre en place.
Ce débat est indispensable.
Il n’a évidemment pas lieu.
Charles SANNAT