La richesse de l’Amérique repose sur sa capacité d’emprunter des sommes importantes … c’est le titre de cet article de l’agence d’informations financières américaine Bloomberg.

J’espère que vous apprécierez le niveau exquis de contradiction dès le titre !

La richesse de l’Amérique repose sur sa capacité d’emprunter…

Ce qui pourrait se traduire par la richesse repose sur la dette…

Si votre économie est capable de créer plus de richesses chaque année qu’elle n’a de dettes à rembourser alors effectivement, l’on peut dire que la richesse repose sur la dette, mais lorsque votre nation n’est plus capable collectivement de créer plus de dollars de croissance que de dollars à rembourser chaque année, alors il n’y a aucune création de richesse, mais bien une paupérisation massive.

C’est le cas des Etats-Unis et de façon générale de presque toutes les économies dites développées qui doivent faire chaque année plus de dettes que l’année d’avant !

Je vous ai souvent parlé de ce phénomène et de la nécessité d’étudier la croissance économique que l’on nous présente sous la forme « nette de dettes » ce qui nous donnerait une image fort différente de la réalité.

Je ne boude pas mon plaisir en lisant cet article de Bloomberg en anglais dans le texte !

Résumé et traduction pour vous.

« L’économie américaine est constamment classée parmi les plus fortes au monde. Mais, en mettant fin à sa dépendance à l’endettement et en épuisant ses réserves d’or et de devises, on obtiendrait une image très différente.

Selon les données compilées par Bloomberg, la santé de la nation, mesurée par le produit intérieur brut par habitant, tomberait en territoire négatif si elle ne dépendait pas de l’argent emprunté.

En fait, les États-Unis se classeraient presque au bas du classement des 114 économies selon le PIB par habitant. Seuls l’Italie, la Grèce et le Japon s’en sortiraient moins bien. Il s’agit d’un changement monumental par rapport à la confortable cinquième place de l’Amérique sur une liste basée sur des mesures conventionnelles.

Pour obtenir cette mesure quelque peu dystopique, Bloomberg a pris comme point de départ le PIB de chaque économie en 2020, tel que prévu par le Fonds monétaire international. Nous avons ensuite ajusté le chiffre en supprimant la possibilité d’emprunter, tout en ajoutant des réserves pour créer une autre mesure de la richesse.

Le revenu par habitant des États-Unis de 66 900 $ serait ramené à un montant négatif de 4 857 $ à l’aide de cette mesure. C’est une perte totale de près de 72 000 $ pour chaque homme, femme et enfant.

Les États-Unis ne sont pas les seuls, cependant c’est plutôt sinistre à tous les niveaux.

Parmi les 114 économies figurant sur la liste finale, 102 verraient leur richesse par habitant diminuer si elles perdaient soudainement la capacité d’emprunter.

Le Japon se classe au dernier rang, avec plus de 93 000 $ de revenu effacé par personne. Son revenu par habitant de 43 701 $ en 2020 passerait à un montant négatif de 50 000 $ et son rang sur la liste chuterait de 96 places, du 18e au dernier rang.

Le Royaume-Uni n’est pas non plus à l’abri dans l’univers alternatif, sans emprunt. Avec une dette et des réserves de 83 % et 5 % du PIB, respectivement, son économie verrait sa richesse par habitant chuter de 10 places à la 29e place dans cette mesure – de 43 522 $ à 9 779 $.

La Chine verrait son classement relatif gagner quelques places, puisque ses avoirs en or et en devises étrangères sont les plus importants au monde avec 3,36 billions de dollars, soit environ 22 % du PIB. C’est le Japon, qui occupe la deuxième place, avec 2,1 billions de dollars ».

Mais ne tremblez pas mes chers amis, car Bloomberg a tout de même une bonne nouvelle pour vous !!

« Heureusement pour les Américains, il est peu probable qu’une économie sans dette se produise de sitôt. Malgré l’intensification des guerres commerciales contre la Chine et d’autres pays et le déficit budgétaire de 1 000 milliards de dollars prévu par l’administration Trump au cours de l’exercice 2020, le marché américain de la dette permet d’obtenir des liquidités suffisantes et le dollar américain est considéré comme la monnaie de réserve mondiale ».

Vu la situation économique, il est évident, que nos autorités aussi bien monétaires que politiques vont poursuivre la fuite en avant dans le toujours plus de dettes, dans une création monétaire de plus en plus en forte.

Le problème c’est qu’au bout du compte, lorsque l’on crée trop de monnaie sans lien direct avec la création de richesses, on finit inexorablement par créer un problème sur la valeur même des monnaies.

C’est parce que nous sommes dépendants collectivement de la dette, c’est parce que chaque année il nous faut de plus en plus de dettes nouvelles pour maintenir l’illusion d’une croissance et donc de plus en plus de création de monnaie, que nous allons vers une crise monétaire historique.

Charles SANNAT

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Source agence financière américaine Bloomberg via Yahoo ici

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