Pour tout vous dire, il y a plusieurs mois, c’est-à-dire en janvier-février 2015 donc en début d’année, j’avais vu passer plusieurs rapports concernant les armements chimiques de l’Isis, c’est-à-dire de l’État islamique.
Bon, comme vous le savez, Bachar a officiellement gazé toute sa population, mais après enquête c’était nettement moins évidemment, tellement moins qu’en réalité, le gros problème, c’est que les « gentils djihadistes » sont entrés en possession de stocks suffisamment importants pour faire suffoquer quelques milliers de Français. Ils se sont servis dans une usine chimique de Mossoul lorsque la ville est tombée entre leurs mains. Je ne vous parle même pas des quelques 40 kilos d’uranium radioactif de l’université de la même ville qui se promènent toujours dans la nature…(Ces prochaines semaines buvez plutôt de l’eau en bouteille.)
Rassurez-vous, ils devraient avoir quelques difficultés d’acheminement pour des quantités monstrueuses, mais pourraient avoir de quoi mettre encore une fois une joyeuse pagaille et provoquer encore un nouveau traumatisme national.
Arrêté du 14 novembre 2015 autorisant l’utilisation de sulfate d’atropine, solution injectable 40 mg/20 mL PCA antidote des neurotoxiques organophosphorés
Comme vous pourrez le voir sur ce lien vers le site Légifrance.gouv qui regroupe tous les textes officiels, l’État prend la menace au sérieux puisqu’un décret vient d’être passé dans l’urgence concernant “l’utilisation de sulfate d’atropine, solution injectable 40 mg/20 mL PCA antidote des neurotoxiques organophosphorés” … Tout un programme, très lourd de sens.
Alors s’il ne faut en aucun cas céder à une quelconque forme de psychose, la peur, elle, est naturelle sinon vous êtes inconscients. J’ai peur. Encore plus pour les miens que pour moi, mais je n’ai aucune honte à dire que j’ai peur. La seule façon rationnelle que je trouve – et je pense que c’est saint d’esprit – pour lutter contre les peurs, c’est de me préparer et d’être concret !
C’est pour cette raison que je pense qu’il est indispensable de faire le travail qui aujourd’hui devrait être fait par notre sécurité civile, à savoir comment réagir, quels sont les bons réflexes, ceux qui sauvent.
Comment faire face à une attaque au gaz chloré ?
L’un des plus grands dangers encourus par le retour des djihadistes passés par l’État Islamique en Syrie ou en Irak, c’est le risque d’une attaque au gaz de chlore dans le métro par exemple, ou le RER et par extension dans tout endroit avec une forte affluence.
D’après un expert britannique, « presque tous les djihadistes qui retournent dans leur pays ont reçu une formation suffisante et savent très bien comment utiliser le chlore et d’autres toxines comme une arme de terreur ».
Alors comment faire dans pareille situation ?
Encore une fois, comme vous pourrez le lire plus bas, vous devez être en « alerte » et maintenir un état de vigilance en permanence dès que vous êtes dans des lieux publics. Si vous voyez des gens tomber devant vous, faites demi-tour et fuyez, même si vous ne comprenez pas.
Si vous voyez un nuage qui pourrait vous faire penser à de la pollution, ne vous approchez pas, fuyez dans le sens opposé au vent… sinon vous risquez de ne pas courir assez vite.
En cas d’une attaque au chlore gazeux (l’ISIS en aurait un paquet de flacons), évitez le nuage qui sera jaune-vert. Mais sachez qu’un gaz peut aussi être inodore et incolore.
Essayez de monter et dirigez-vous vers un endroit plus élevé. Généralement, les gaz toxiques sont plus lourds que l’air et dans un cas d’attaque chimique, il ne faut pas s’enfoncer sous terre, mais s’élever dans les airs ! On vous bombarde il faut descendre ; on vous gaze, il faut monter !
Si vous avez de l’eau et un tissu, mouillez-le et respirez à travers. Ce n’est pas un masque à gaz mais c’est mieux que rien. Si vous n’avez pas d’eau… urinez et respirez. Ma femme me regarde ébahie d’un tel conseil. Désolé ma chérie, mais c’est de cette façon-là que les soldats des tranchées survivaient. D’ailleurs, mon arrière-grand-père téléphoniste à Verdun en savait quelque chose !
Encore une fois, en cas d’attaque chimique, de gens qui suffoquent ou qui tombent alors qu’il semble ne rien se passer (pas de tir de kalach par exemple), vous avez probablement un neurotoxique dans l’air.
J’en profite pour vous remettre le texte d’hier concernant les conseils pour améliorer ses chances de survie à une attaque terroriste.
L’hyperterrorisme c’est maintenant !
Nous risquons de devoir vivre de plus en plus souvent dans une sorte de schizophrénie permanente.
D’un côté, nous vivons dans un calme et une tranquillité apparente. Puis dans notre normalité quotidienne, parfois, nous aurons à faire face à une irruption de violence extrême. C’était le cas il y a quelques jours à Paris.
La normalité a été brisée pour laisser place à l’horreur la plus abjecte. Certains ont pu survivre, d’autres ont été blessés, enfin, beaucoup trop de nos concitoyens ont été tués et y ont laissé la vie.
Cet article aurait dû être écrit par des professionnels de la sécurité, de l’armée, de la police ou de la gendarmerie. D’ailleurs, il n’est pas trop tard et je rajouterai tous les éléments qui semblent pertinents pour que ce document, accessible à tous et que je vous invite à partager avec le plus grand nombre, puisse tout simplement sauver le maximum de vies. Il aurait dû… mais comme il ne l’est pas, nous allons le faire nous-mêmes, et je vais commencer.
Soyez préparés ! C’est votre responsabilité !!
Avant de vous donner cette liste de conseils pratiques, je vous invite à vous former aux gestes de premiers secours. J’ai eu l’occasion de suivre les cours de secourisme de la protection civile de Paris. Non seulement j’ai trouvé cela passionnant intellectuellement, mais surtout, cela a amélioré ma culture du risque et m’a appris les gestes essentiels qui peuvent sauver les autres. La formation est excellente, les mises en situation assez stressantes et vous permettent de mieux vous connaître.
Je vous invite également à garder à l’esprit la devise scoute qui, au-delà de l’expression, est en réalité tout un programme de responsabilisation personnelle. Soyez toujours prêts ! Pour vous, comme pour les autres.
Être prêt, c’est savoir quand on rentre dans un lieu… par où on peut en sortir en cas de problème.
Être prêt c’est avoir toujours un plan quoi qu’il se passe.
Être prêt c’est avoir envie d’aider les autres et lors de l’attaque du Bataclan, j’ai vu une femme, sous les coups de feu ennemis passer d’une fenêtre à l’autre pour remonter une autre jeune femme pendue et tenant plus qu’à un fil, suppliant et disant qu’elle était enceinte. Être prêt, c’est comme cette femme, faire preuve de cet immense courage. C’est comme tous ces gens, anonymes, qui ont tiré leur proche, leur copain ou des inconnus blessés hors de l’enfer.
Dans cette attaque, les secours ne peuvent pas intervenir tant que les terroristes ne sont pas neutralisés par les forces d’intervention. Cela prendra quelques heures comme ce fut le cas le 13 novembre. Vous serez seuls pour assurer les premiers soins. En contactant les secours, un médecin régulateur pourra vous assister pour les premiers gestes, les poses de garrot, ou encore les points de compression pour endiguer une hémorragie. Dans de tels cas, concentrez-vous sur ceux que vous pouvez sauver. Pour les autres, il est déjà trop tard. C’est pour cette raison de délai d’intervention que vous devez passer votre brevet de secourisme. Mettez des bougies si vous voulez et si cela vous fait du bien, mais concrètement, devenez secouristes ! On aura besoin de plus en plus de secouristes et les accidents de deux-roues, à Paris, c’est tous les jours. À titre personnel, je suis déjà intervenu à 3 reprises pour des deux-roues au sol.
Être prêt c’est aussi ne pas être coupé de son environnement, c’est observer. Si la nature nous a dotés d’oreilles pour entendre et des yeux pour voir, c’est que ces organes ont permis la survie de notre espèce. Être prêt c’est donc lever la tête des écrans pour observer ce qui se passe, garder ses sens en alerte comme le fait d’écouter ce qu’il se passe. Écouteurs, musique et portable font de vous des cibles plus que faciles.
Être prêt c’est anticiper. Je vais vous donner deux exemples concrets. Ma femme dit, oui mais « si on avait été sur l’une des terrasses, on se serait fait surprendre ». C’est une mauvaise remarque. La bonne question à se poser est, maintenant que l’on sait ce que l’on risque, quelle est la meilleure place à occuper pour ne pas être surpris. Lors des attaques de Charlie Hebdo, nos policiers ont été surpris. Ils ont payé un lourd tribut. Hier, aucun mort dans les rangs des policiers. Ils ne se sont pas laissés surprendre. Vous devez donc avoir une place qui vous permette l’observation, qui vous permette de fuir, ET de vous protéger en vous cachant d’éventuels assaillants.
Être prêt c’est savoir comment traverser une rue… et aussi comment attendre pour traverser une rue. En Israël, il y a de plus en plus d’attentats où les terroristes utilisent tout simplement une voiture qu’ils précipitent dans une foule (nous avons déjà eu un cas en France de la part d’un « déséquilibré isolé » qui avait foncé dans une foule dans un marché). Généralement à un carrefour ou sur un abribus. Soit les gens attendent leur bus, soit ils attendent de traverser. C’est donc ce regroupement qui sera visé et permettra de semer la mort et la panique. Vous avez intérêt à attendre un peu plus loin que sous l’abribus. De la même façon, pour traverser, ne vous agglutinez pas avec tout le monde… Soyez en retrait ou protégé par le pilier du feu tricolore (assez solide en cas de choc avec une voiture), un platane fait aussi un excellent rempart.
Être prêt c’est tout cela. Alors le bobo cucul-gnangnan qui pose sa bougie en disant « même pas peur » m’expliquera sans doute que je suis « parano ». Mais au moment où j’écris ces lignes, j’ai 132 raisons d’être parano, et 132 raisons de partager ces informations avec le plus grand nombre.
En cas d’attaque, vous avez 3 options qui s’offrent à vous. Pas une de plus. Il va falloir choisir et vite.
Retenez le “CCC” !
Cela veut dire “Courir, se Cacher ou Combattre”. Ce sont vos trois options. Bien souvent, vous n’aurez pas vraiment le choix.
Face à une attaque, vous allez devoir réagir vite, réagir bien. Vous allez devoir affronter deux problèmes de base de la psychologie humaine. La sidération (ou la tétanie) et l’affolement du « je ne sais pas quoi faire… ». Ces deux phénomènes sont tout simplement mortels.
Courir (ou la fuite)
Votre priorité absolue est de fuir. C’est la meilleure de toutes les options. Dans tous les cas, vous devez évacuer la zone d’attaque par tous les moyens possibles. Vous aurez préalablement, lorsque vous êtes arrivés dans un lieu public, salle de concert, de cinéma ou même musée, repéré les issues de secours. À tout moment, vous devez savoir par où partir. Lorsque vous êtes dans une salle de spectacle, soyez situés toujours à proximité d’une issue de secours. Dans votre fuite, tentez de prendre le maximum de gens avec vous, vous les sauverez sans doute. Soyez autoritaires et ne laissez pas le choix.
Lorsque vous courez et que ça tire dans votre dos, ne courez pas en ligne droite. Faites des zigzags (dans un couloir de faible longueur, largeur, prenez vos jambes à votre cou, vous ferez les zigzags plus tard, y’a pas la place). La raison est simple. Celui qui n’a jamais fait de tir ou n’a pas d’instruction militaire n’a pas idée du fait que bien viser, ce n’est pas si facile : une cible qui bouge et qui change rapidement d’endroit est difficile à toucher car il est difficile pour le tireur d’ajuster avec précision ses coups.
Courez le plus vite et le plus loin possible. Ceux qui veulent s’abriter derrière une voiture peuvent le faire… mais une carrosserie de voiture n’arrête aucune balle… encore moins de kalach car ce sont des calibres puissants. Donc pour s’abriter derrière une voiture, on se met derrière la roue… à l’avant avec le moteur qui fait obstacle car un moteur, lui, arrête une balle… pas le reste d’une voiture qui sera troué comme une passoire.
J’ai aussi vu des gens s’abriter de manière super pertinente derrière une… poubelle verte « mairie de Paris » en plastique… Le plastique, c’est fantastique, mais ça ne stoppe pas les balles de kalach… Réfléchissez, même si c’est dur. Pensez, pensez, pensez !
Quand il n’y aucun endroit où se cacher… allongez-vous par terre pour offrir le moins de prise possible aux balles perdues ou pas.
Cachez-vous !
Si vous ne pouvez pas fuir, cachez-vous, planquez-vous ! C’est la deuxième des moins mauvaises solutions. N’oubliez pas d’éteindre la sonnerie de votre téléphone portable, parce que sinon, le copain qui veut savoir si vous allez bien et qui a la brillante idée de vous téléphoner à ce moment-là va vous faire trouer la peau !
Cachez-vous ça veut dire barricadez-vous, planquez-vous, fermez à clef si vous pouvez, sinon improvisez un système de fermeture. Une cale placée sous la porte peut bloquer son ouverture, un tuyau de lance à incendie aussi en servant de corde pour attacher une poignée par exemple…
Éteignez la lumière. Tentez de rentrer en contact avec les secours ou avec un proche par sms silencieux qui communiquera avec les services de secours. Ne faites aucun bruit pour ne pas attirer l’attention des méchants. Le premier qui pleure, qui tremblotte ou qui gémit, vous pouvez l’assommer !
Si vous ne pouvez ni fuir, ni vous cacher, alors battez-vous !
Combattre !
La plus mauvaise des plus mauvaises solutions, mais il n’y a pas le choix. Beaucoup parmi vous ne se battront pas ou seront tués avant de pouvoir le faire. Lorsque ça tire, couchez-vous ou accroupissez-vous au sol.
Vous ne pourrez intervenir avec une chance raisonnable de succès (c’est-à-dire supérieure à zéro) qu’au moment où le ou les tireurs rechargeront leurs armes. C’est valable quand il y a un tireur. En cas de tireurs multiples, jouez le tout pour le tout si vous en avez la force morale (je ne sais pas si j’y arriverais) mais c’est le scénario le pire et c’était celui du Bataclan. Impossible de neutraliser plusieurs tireurs en même temps.
Dans un tel cas, « recommandez votre âme à Dieu”. Puis faites le mort… Je rappelle qu’un mort a les yeux souvent ouverts et immobiles… Un mort ne fait pas semblant de dormir (vous pouvez aussi tourner la tête vers le sol). Trempez-vous dans le sang du voisin si vous n’êtes pas suffisamment blessé pour faire un mort crédible. Je sais, c’est immonde, mais il faut survivre à un moment de guerre et la survie est souvent à ce prix.
Dans tous les cas, tentez d’agir en groupe. Si homo sapiens a pu survivre et se hisser tout en haut de la chaîne alimentaire ce n’est pas parce que l’homme est le plus fort mais parce que nous sommes l’espèce animale qui a su développer les stratégies de groupe les plus puissantes. À plusieurs, vous pouvez neutraliser un tireur. Souvenez-vous de l’attentat raté du Thalys. Ils ont failli y laisser leur peau mais ils ont sauvé la leur et celles des 500 autres passagers par leur action… de groupe.
Enfin, improvisez des armes. Un pied de chaise ou de table, un magazine enroulé et serré très fort est aussi solide qu’une matraque par exemple, un extincteur, ou encore un stylo planté dans l’œil (faudra bien viser et vous aurez qu’un essai donc ce n’est pas gagné du tout), montez à l’assaut avec votre groupe lorsque le tireur recharge.
Lorsque les forces d’intervention arrivent…
Ils viennent sans doute de se faire tirer dessus, ils ne savent pas si vous êtes hostiles ou victimes. Montrez vos mains… Toujours ! Ne tenez rien, ne dissimulez pas vos mains, tenez les bien en évidence, signalez votre statut, blessé, pas blessé, civil, votre nombre. Indiquez toujours ce que vous allez faire… et obéissez aux ordres. Ce serait dommage d’avoir survécu à tout ça pour vous faire neutraliser par un policier trop nerveux.
Vous pouvez penser que c’est improbable, mais lors de l’assaut au Bataclan, la situation était extrême et inconnue… donc tout est possible dans un tel contexte.
Conclusion :
Soyez toujours prêts et préparez-vous au pire.
Soyez vigilants et observez votre environnement.
Quand quelqu’un vous semble suspect (et au diable les délits de sale-gueule, laissez ça aux débats stériles entre bobos des plateaux télé), surveillez toujours les mains. Les mains et les mains. Le danger vient toujours des mains.
Quand vous rentrez quelque part, soyez toujours en mesure de savoir par où en sortir en cas de problème.
Quand vous entendez des gros “boum” et des pétards, arrêtez de faire vos bisounours socialos bien-pensants ! Pensez d’abord que c’est une kalach, tant mieux si ce n’était que des pétards et pas l’inverse du genre “tiens des pétards… ho merde alors une kalach” !
Les CCC, courir, se cacher ou combattre.
Enfin, au moment où j’écris ces lignes, nous avons plusieurs dizaines de nos compatriotes soit morts soit blessés que l’on est incapable d’identifier. On ne vous le dit pas trop mais au Bataclan, la réalité c’est que vous avez trois kamikazes qui se sont fait sauter… il ne reste pas grand-chose.
On ne vous le dit pas trop mais une balle de calibre militaire dans la tête cela donne une « gueule cassée ». Alors les militaires, depuis bien longtemps, ont réglé le problème avec des plaques d’identification… Vous pouvez parfaitement vous équiper de telles plaques d’identification.
Cela peut même être un cadeau pour noël… Bon, ma femme me dit que c’est morbide comme idée. Je le concède mais je ne suis pas non plus d’humeur très joyeuse.
Nom, prénom, groupe sanguin numéro de sécu ou encore un ICE (in case of emergency) qui est le numéro de téléphone auquel on peut joindre l’un de vos proches. En fait, s’il m’arrive quelque chose, je ne voudrais pas que mes proches restent dans l’incertitude. Et puis que les services de santé connaissent votre groupe sanguin et vos antécédents médicaux ce n’est pas une mauvaise idée.
N’hésitez pas à partager le plus largement possible ces conseils.
Préparez-vous, il est déjà trop tard !
Charles SANNAT
“Insolentiae” signifie “impertinence” en latin
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