Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Pour information, n’oubliez pas que la Lettre Stratégies du mois de février est en ligne depuis hier, le 28 février (à télécharger dans votre espace lecteur) !! Oui, je sais, c’était vraiment au dernier moment !! Cette lettre est un dossier Spécial Placements 2017 avec plusieurs pages consacrées en particulier à l’investissement en or et argent ainsi que tous les pièges qu’il faut éviter, une partie consacrée également aux CFD et aux arnaques récurrentes dans ce secteur et enfin autre nouveauté, le “crowfunding”, ou financement participatif en bon français, où là encore vous aurez de très nombreux pièges à déjouer. Bref, c’est presque 90 pages consacrées à tous les types de placements existants et les risques associés à chacun. Une vraie boussole pour y voir plus clair et de manière totalement indépendante !!
C’est un article du très sérieux quotidien suisse La Tribune de Genève qui revient sur la dernière idée en vogue aux États-Unis pour le financement de la dette de l’État fédéral, à savoir des emprunts à … 100 ans, ou à un siècle si vous préférez !
Bon, les USA ne sont pas les premiers à avoir cette idée géniale, il y a déjà eu l’Irlande, la Belgique et… le Mexique !!
Bon, prêter de l’argent au Mexique sur plus d’un siècle, je ne suis pas vraiment partant, et aux autres non plus d’ailleurs !
Avez-vous vu la baisse de valeur du dollar sur le dernier siècle ? Un dollar de 2017 vaut 99 % de moins que le même dollar de 1917 !
Placer son argent dans une monnaie fiduciaire sur 100 ans non seulement n’a aucun sens, mais va à l’encontre des 6 000 dernières années d’histoire économique de la Terre et de l’humanité.
Ce n’est donc pas une bonne idée pour l’épargnant évidemment.
La bonne affaire est pour les États bien sûr. Mais lorsqu’un État veut s’endetter sur un siècle, nous atteignons bien entendu des sommets dans l’absurdité économique. Jamais d’ailleurs le système économique n’a été aussi fou.
C’est cela aussi que démontrent des emprunts à un siècle dont seuls vos petits-enfants verront la couleur si tant est que la faillite n’advienne pas avant, et sous réserve que la monnaie ait encore un peu de valeur, sans oublier… les droits de succession dont personne ne connaît la réalité dans 100 ans ! Bref, une absurdité totale.
Les États-Unis lorgnent un bon du Trésor à 100 ans
Les États-Unis ont relancé l’idée d’émettre un bon du Trésor de très longue durée, à 50 ou 100 ans : une façon d’emprunter plus et à moindre coût, comme l’ont fait de nombreux pays européens en profitant des faibles taux d’intérêts.
Le nouveau secrétaire au Trésor américain Steven Mnuchin a révélé jeudi avoir demandé à ses équipes d’explorer la faisabilité de l’émission de titres d’emprunt avec une maturité d’un demi-siècle et voire d’un siècle. « Je pense que c’est une sérieuse question que nous devrions explorer. Savoir si lever de l’argent sur 50 ou 100 ans avec une prime faible est une possibilité qu’il est intéressant d’examiner », a-t-il dit.
Cela constituerait un changement historique sur le marché des bons du Trésor américains, fort de 14 000 milliards de dollars, et dont la durée maximale est actuellement de 30 ans. De nombreux pays empruntent à 50 ans comme l’Italie, la France, l’Espagne, la Grande-Bretagne et le Canada. Le Mexique mais aussi l’Irlande et la Belgique ont émis des bons à 100 ans.
Aux États-Unis, l’idée d’un bon de très longue durée a déjà été évoquée sous l’administration Obama mais n’a jamais dépassé le stade de projet, du fait surtout de considérations politiques, affirment des experts.
Peu de soutien à Washington
« L’idée (…) n’a jamais eu beaucoup de soutien à Washington », explique à l’AFP Jim Vogel, vice-président de FTN Financial. « Les responsables politiques préfèrent donner l’impression qu’ils vont diminuer la dette » et non pas emprunter plus en créant de nouveaux instruments.
« D’habitude, on émet ce genre de bons quand on veut emprunter beaucoup », a renchéri Diana Swonk, de DS Economics, sur la radio NPR, se demandant si c’était vraiment « le signal que le gouvernement voulait envoyer ».
Vulnérabilité à l’inflation
Les bons à 50 ou 100 ans permettraient ainsi d’emprunter davantage sans exercer de pression à la hausse sur les rendements des autres titres populaires, émis à 30, 10 ou 5 ans. Ces rendements ont d’ailleurs baissé jeudi au moment de l’annonce de cet éventuel nouveau produit par M. Mnuchin.
L’introduction d’un tel titre est néanmoins délicate, certains économistes soulèvent des objections sur l’attrait d’un bon à 50 ou 100 ans qui peut être très vulnérable à l’inflation sur une période aussi longue. Si la hausse des prix est loin d’être une inquiétude pour l’instant aux Etats-Unis, le pays a aussi connu des périodes d’hyper-inflation au cours d’une histoire pas si lointaine.
«Il faut que ces bons soient indexés sur l’inflation autrement, en tant qu’épargnant, vous prenez un sérieux pari sur le cours de l’inflation dans 50 ou 100 ans», relève Laurence Kotlikoff, économiste et professeur à l’Université de Boston. La Grande-Bretagne a déjà émis des titres de longue durée indexés sur la hausse des prix.
Illusion monétaire
“Si M. Mnuchin «parle d’un bon indexé sur l’inflation, il est mon héros. S’il parle d’un bon non indexé, cela s’apparente à une malversation» !”
Voilà sans doute la phrase la plus importante de cet article et qui est également la dernière, à savoir :
“S’il parle d’un bon non indexé, cela s’apparente à une malversation”!
Évidemment que si vous n’indexez pas votre obligation sur l’inflation, c’est ni plus ni moins du vol et c’est ce que j’expliquais au début de cet article.
L’ultime question à se poser est qui va acheter un tel placement absurde pour ne pas dire totalement stupide ?
Vraisemblablement VOUS ! Vous tous, nous tous à travers nos placements collectifs et tous les beaux et mignons OPCVM, FCP Sicav et autres produits financiers que l’on nous bourrera de produits mauvais par petites doses mais pour tout le monde.
Ils ont déjà fait cela avec les subprimes et cela portait le joli nom de “titrisation”.
Vous aurez la même chose. Votre épargne sera effacée, supprimée. La réalité c’est que les dettes ne seront jamais remboursées. La seule question que se posent les autorités c’est comment faire pour ruiner les gens sans qu’ils le voient, et sans déclencher de révolution. Ils achoppent donc juste, pour le moment encore, sur le choix de la méthode.
Mais vous serez ruinés.
Il est déjà trop tard. Préparez-vous !
Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
Pour m’écrire [email protected]
Pour écrire à ma femme [email protected]
Vous pouvez également vous abonner à ma lettre mensuelle « STRATÉGIES » qui vous permettra d’aller plus loin et dans laquelle je partage avec vous les solutions concrètes à mettre en œuvre pour vous préparer au monde d’après. Ces solutions sont articulées autour de l’approche PEL – patrimoine, emploi, localisation. L’idée c’est de partager avec vous les moyens et les méthodes pour mettre en place votre résilience personnelle et familiale.
« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »