Voici le dernier papier de notre camarade andalou Hubert qui vient nous reparler du Bancor, cette nouvelle monnaie qui viendrait après le “jour d’après” l’effondrement.
Le Bancor est un peu comme une légende, ou le monstre du Loch Ness. On en entend régulièrement parler mais pour le moment personne ne l’a véritablement vu.
Il n’y a là rien de surprenant. Comme je l’explique dans l’édito du jour consacré aux 239 000 milliards de dollars de dettes et autres engagements hors bilan des Etats-Unis, les montants dont on parle sont tellement considérables, que seule une réforme monétaire profonde permettra d’en venir à bout et de remettre le système sur des trajectoires plus soutenables.
Le Bancor c’est quoi? C’est “l’invention” de John Maynard Keynes qui, milite à la fin de la guerre pour un système financier qui s’articule autour d’une monnaie internationale : le Bancor. Celui-ci est indexé de manière évolutive sur les monnaies des différents pays, dont le cours est déterminé en Bancor. Chaque pays reçoit un montant en Bancor en fonction de sa part dans le commerce international. La régulation du système est assurée par une « union internationale de compensation ».
Actuellement c’est les DTS du FMI qui se rapprochent le plus de ce concept.
Charles SANNAT
C’était en ce doux mois d’avril de l’an 2019… En l’espace de 15 jours, je publiais deux billets relatifs à un changement de politique financière de la banque des règlements internationaux (BRI), autrement dit la banque des banques centrales. Le 3 avril, je vous faisais part de l’échéance du 29 mars 2019 qui consacrait, sur instruction de la BRI, la « vraie valeur » de l’or dans le bilan des institutions financières mondiales. Je vous indiquais que les banques centrales de Chine et de Russie allaient profiter pleinement de ce changement de règles de la BRI du fait de leurs importantes autant que continuelles acquisitions d’or physique depuis ces derniers mois. Ces deux « courts billets » se concluaient par la réitération de mon conseil d’inclure et/ou de renforcer le poste « or physique » de votre patrimoine.
Maintenant que « j’ai fait mon devoir » en vous prodiguant ce conseil, je juge naturel autant qu’amusant, de situer cette décision de la BRI dans le cadre plus général de la réalisation des objectifs de « l’oligarchie mondialiste » et de son bras armé qu’est « l’état profond ». C’est vraiment peut dire et répéter à quel point je vous aime .
Cela étant, je suis parfaitement conscient que le seul fait d’avoir osé écrire les mots « oligarchie mondialiste » et « état profond », va potentiellement inspirer à quelques nouveaux lecteurs de mes billets, les trois mots de condamnation, traditionnellement employés en la circonstance : « théorie du complot ». Ce qui « m’amuse » toujours beaucoup, c’est qu’une fois prononcé cette condamnation sans appel… Celui qui a proféré cette injure, estime aussitôt que le sujet est clos. Bien évidemment, sans faire l’effort d’entamer un débat qui serait pourtant constructif et de nature à « éclairer » les deux positions en présence.
Mais revenons à « notre chère BRI ». Voilà que maintenant, je suis très, mais alors très beaucoup tout plein, tenté de faire un rapprochement, qu’écris-je ?… DES rapprochements… Peut-être Z’osés, mais je vais quand même les faires, car qui n’ose point, ne risque pas d’avancer dans la vie, ne croyez-vous pas ? Allez, osons ensembles, je me sentirais moins seul !!!
Rapprochons, chers lecteurs, rapprochons les décisions de la BRI relatives à la « nouvelle » valeur de l’or physique dans le bilan des banques. Rapprochons la frénésie compulsive d’achat d’or physique de nos « duettistes préférés » les banquiers centraux Russes et Chinois. Rapprochons la possibilité que les coffres de la FED n’abritent pas la quantité d’or qu’ils sont sensés contenir. Rapprochons aussi la récente mise en place du « siphonage » des réserves d’or de notre banque de France par une banque privée américaine. Mettons tous ces éléments dont je vous ai déjà informé dans un shaker, secouons-le comme il se doit et nous pourrons bâtir une théorie plausible sur le proche avenir de la finance mondiale. Fichtre, voilà qui devient intéressant, n’est-ce pas ? Mais avant de conclure trop hâââtivement, il est nécessaire de bien « articuler » tous ces faits entre eux.
Chers lecteurs qui me connaisez maintenant depuis longtemps, vous savez combien, pour comprendre le présent et être en capacité de réaliser des « anticipations réalistes », je considère qu’il est nécessaire de nous pencher sur le passé.
Pour ce qui est des différentes pièces de notre puzzle, commençons par la BRI. Dans mon billet de mars 2018, j’écrivais :
- Les puissants du capitalisme financier avaient un but à long terme, rien de moins que de créer un système mondial de contrôle financier, dans des mains privées, capables de dominer le système politique de chaque pays et l’économie du monde dans son ensemble.
- Ce système devait être contrôlé de manière féodale par les banques centrales du monde agissant de concert, par des accords secrets négociés lors de fréquentes réunions et des conférences. Le sommet de ces systèmes devait être la Banque des règlements internationaux à Bâle, Suisse ; une banque privée détenue et contrôlée par les banques centrales du monde, qui étaient elles-mêmes des sociétés privées.
- Chaque banque centrale […] devait chercher à dominer son gouvernement par sa capacité à contrôler les prêts du Trésor, manipuler les bourses, influer sur le niveau de l’activité économique dans le pays, et influencer les politiciens assouplis par des récompenses économiques ultérieures dans le monde des affaires ».
Poursuivons avec l’oligarchie mondialiste anglo-américaine. Je concluais l’un de mes billets consacrés à l’histoire de l’impérialisme américain : « À la lueur de tous ces éléments, il est aisé de comprendre que tôt ou tard, entre la City et Wall Street, c’est l’oligarchie et la finance britannique qui « va gagner la partie ».
Je « rajoutais une couche » en ces termes : « Nous sommes en présence d’une lutte entre deux Z’élites : l’historique, Anglaise, mondialistes et sa finance (ROTHSCHILD…) symbolisée par la place financière de la CITY et l’establishment américain, avec sa finance (JP MORGAN, ROCKEFELLER…), ses multinationales (GAFAM, Boeing, Lockheed Martin …), autrement dit « l’état profond », dont je vous ai déja entretenu dans mon billet du 6 janvier dernier, symbolisé par la place financière de Wall Street et la réserve fédérale des États-Unis ( FED) […] c’est dès la semaine prochaine, que nous allons voir ensemble, quelques épisodes suuurprenants autant qu’innnnattendus, de la lutte à mort que se livrent (déjà depuis longtemps) ces deux blocs d’influence. Vous pourrez alors « prédire » tout aussi bien que moi, quel sera le vainqueur ».
Je concluais ainsi ce même billet : « je vous livre dès à présent la couverture de The Economist du …. 1er septembre 1988 !!! Qui annonçait une nouvelle monnaie mondiale « le Phénix », pour …2018 ».
Abordons maintenant une monnaie qui n’a duré que le temps d’un projet : Le Bancor. Je demande par avance pardon aux économistes, historiens et autres « spécialistes », mais mon propos consiste à être clair et accessible sur un sujet qui n’est pas particulièrement « sexy ». Je vais donc « simplifier ».
À la fin de la 2è guerre mondiale, les américains étaient les « grands vainqueurs » sur le plan militaire et financier. Il ne faut pas oublier que si beaucoup de soldats américains sont morts en débarquant sur nos plages normandes, pour « libérer l’Europe du nazisme », en même temps… Les officiers de l’AMGOT étaient là pour une tout autre mission. Vous en aurez une idée claire en apprenant qu’AMGOT est l’acronyme de « Allied Military Government of Occupied Territories », ce qui signifie, en bon français : « gouvernement militaire allié des territoires occupés ». Tout est dit, ne trouvez-vous pas ? voici quelques brefs rappels :
- C’est un plan défini par les États-Unis qui visait à imposer dans les pays « libérés de l’occupant nazi » (Belgique, France, Norvège, Danemark…), un « gouvernement militaire allié » afin d’assurer une transition pour « un retour à la démocratie »
- L’AMGOT est constitué par un corps d’officiers anglo-saxons, préalablement formé à l’administration des affaires civiles dans des écoles spécialisées (principalement à Charlottesville et à Yale). C’est une organisation qui dépend des états-majors alliés.
- Pour ce faire, L’AMGOT frappera une monnaie d’occupation dans chaque pays où elle doit œuvrer.
- Quand L’AMGOT fait imprimer à Washington la « monnaie française » (quarante milliards de « francs »), le Président ROOSEVELT fait supprimer sur les billets la mention : république française, arguant le fait qu’après la guerre personne ne peut préjuger du type de gouvernement qui sera mis en place en France, Roosevelt envisage même un moment le retour de la royauté.
- Les normands auront peu confiance en ces billets qu’ils appelaient « les drôles de dollar ». Ils seront reversés en grande partie au trésor public de Bayeux, qui les acceptera mais ne les remettra pas en circulation.
- Le maréchal Bernard MONTGOMERY, dit « Monty » fera la remarque suivante : « Qu’est-ce que c’est que cette histoire concernant les billets de banque que nous avons apportés ? On me dit que la population n’en veut pas ? Il faut qu’ils acceptent. Il faut les forcer. C’est du bon argent ; c’est notre argent »
Les voici ces fameux billets :
A la fin de la guerre, la « conférence de Bretton Woods » fixe les règles et les institutions du système financier mondial qui est, en grande partie encore en vigueur aujourd’hui. Ces « accords » consacrent la « vision américaine » de l’économie mondiale et de ses instances (FMI et Banque mondiale) défendue par un membre important du département du trésor américain (l’équivalent de notre ministre du budget et des finances), Harry Dexter White. Son idée est simple. Le dollar est « LA monnaie du monde ». Seul celui-ci est convertible en or. À cette époque, il faut 35 dollars pour une once d’or. Toutes les autres monnaies du monde sont convertibles seulement en dollar.
L’autre protagoniste de ces « accords » est un économiste britannique du nom de John Maynard Keynes qui lui, milite pour un système financier totalement différent. Il s’articule autour d’une monnaie internationale : le Bancor. Celui-ci est indexé de manière évolutive sur les monnaies des différents pays, dont le cours est déterminé en Bancor. Chaque pays reçoit un montant en Bancor en fonction de sa part dans le commerce international. La régulation du système est assurée par une « union internationale de compensation ».
D’ores et déjà apparaît une « différence sensible » entre les deux visions de l’organisation financière du monde qui sera forcément source de tension du fait que les britanniques souhaitent un Bancor indépendant des monnaies étatiques alors que les américains « obtiennent », c’est le privilège du vainqueur, que LEUR dollar soit la « monnaie mondiale ». C’est, à mon sens le point de départ de « la guerre à mort » entre la City de Londres et la place financière américaine de « Wall Street » que j’évoque en début de ce billet.
Maintenant, tous les éléments sont en place. Nous allons pouvoir observer comment les différentes forces financières en présence s’y prennent pour « gagner la partie ». À mes yeux, le plus important, nous allons découvrir ensemble, quelles seront nos possibilités d’agir au mieux de nos intérêts personnels car… Dans cette guerre sans merci, il y aura des morts, n’en doutez pas. Que pèse la fortune ou la vie d’un homme pour ceux qui ont décidé de « faire un monde » qui leur soit entièrement dévoué ?
Sauf que… Nous sommes les plus nombreux. Il nous suffit d’être déterminés, de faire preuve de réalisme puis de courage, afin de faire efficacement obstacle à leurs noirs desseins. Rendez-vous le 1er juin pour « entrer dans le vif du sujet ». Vous verrez comme nous allons nous régaler.
D’ici là, chers amis lecteurs, prenez bien soin de vous. Je vous aime et vous salue.