Cuba est à court d’argent. Cuba va payer en rhum !
Pourquoi pas !
Si le rhum est accepté comme monnaie d’échange, alors sachez que votre or, lui, trouvera toujours preneur.
Plus sérieusement, quand il n’y a plus de monnaie, l’or retrouve tout son intérêt : celui d’être une valeur refuge comme il l’a toujours été. Quand il n’y a plus de monnaie, il ne reste plus que les actifs tangibles c’est-à-dire ce qui a une existence réelle et une valeur intrinsèque.
Quand il n’y a plus de monnaie, il reste les choses.
Charles SANNAT
Il est tout à fait normal que La Havane veuille payer ses dettes envers Prague sous forme de rhum. Et non, cela n’augmenterait pas le taux d’alcoolisme dans le pays, estime un expert russe. La Havane propose de rembourser sa dette à la République tchèque, qui date de la « guerre froide » et se monte à 276 millions de dollars, sous forme de rhum. « On dirait une parodie, mais ce n’est pas drôle du tout.
Les Tchèques doivent soit augmenter leur consommation de rhum, soit commencer à revendre », a indiqué à Sputnik l’expert russe en économie Evgueni Nadorchine.
Selon lui, si le contrat est bien rédigé, la République tchèque pourra organiser des livraisons de rhum à ses partenaires à des conditions aussi bonnes que Cuba lui-même. On peut également le consacrer à la consommation interne, en remplaçant une partie des boissons fortes, telles que le whisky, le brandy ou la vodka.
Cependant, la deuxième variante serait moins préférable. Le mécanisme proposé par Cuba n’a rien d’original, d’extraordinaire ou de ridicule, souligne l’expert. À court d’argent, les Cubains peuvent très bien payer en rhum, qu’ils possèdent en quantités.
Il est toujours difficile de recouvrer de vieilles dettes, souligne M. Nadorchine. Par exemple, la Russie n’a pas réussi, pendant 20 ans, à régler le problème de la dette de Cuba et a fini par lui retrancher 30 milliards de dollars, a-t-il rappelé.
L’apparition du rhum cubain sur le marché tchèque ne devrait pas avoir d’impact sur la croissance de l’alcoolisme dans le pays, estime l’expert. Selon des calculs, en cas de réalisation du scénario en question, les Cubains pourraient livrer à la République tchèque plus de 23 millions de bouteilles de rhum.
