Le groupe industriel français spécialisé dans la construction de navires de guerre a signé un protocole d’accord pour créer une coentreprise avec les Industries militaires d’État d’Arabie saoudite (Sami).

Alors que l’Union européenne vient de rajouter l’Arabie saoudite sur sa liste noire des pays qui ne luttent pas assez contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, et que la France est très critiquée pour ses ventes d’arme à l’Arabie saoudite en guerre contre le Yémen, Naval Group n’a pas souhaité commenter cette information.

Évidemment, opacité = inquiétudes et rumeurs, y compris les plus folles. La meilleure des garanties est évidemment la transparence.

Côté saoudien, qui est l’un des meilleurs clients (pour ne pas dire le meilleur) de l’industrie de l’armement française, on explique que l’on souhaite “localiser les compétences et les capacités industrielles”, et créer en Arabie saoudite des emplois “hautement qualifiés”.

On peut donc raisonnablement penser qu’il puisse y avoir quelques transferts de technologies et de savoir-faire, mais aussi de capacité de production !

Comme disait mon pépé, “quand c’est flou, souvent cela cache un loup” (ou plusieurs).

Plusieurs questions se posent donc avec ce type de contrat.

Peut-on faire d’éventuels transferts de technologie ?

Combien ce contrat va rapporter à nos industriels et que risquent-ils de perdre ?

Peut-on commercer avec un pays sur liste noire de l’Union européenne pour blanchiment ?

Peut-on également poursuivre la collaboration à périmètre identique avec un pays qui “découpe ses journalistes” et qui est en guerre contre le Yémen sans que cela ne puisse avoir de conséquences à un moment ou à un autre sur notre pays ?

Les réponses sont, dans le cadre de nos institutions notamment, à apporter par la représentation nationale et par les différentes commissions notamment celle de la défense de nos deux assemblées que sont le Sénat et l’Assemblée nationale.

Charles SANNAT

Naval Group signe un accord de coentreprise avec l’Arabie saoudite

Le français Naval Group a signé un accord de coentreprise avec les Industries militaires d’État d’Arabie saoudite (SAMI) portant sur la production conjointe de systèmes navals, d’après un communiqué de SAMI.

Le groupe industriel français Naval Group a signé dimanche un accord en vue de créer une coentreprise avec les Industries militaires d’État d’Arabie saoudite (SAMI) sur le sol saoudien, a annoncé SAMI dans un communiqué.

La cérémonie de signature de l’accord, qui prévoit le développement de frégates et de corvettes, s’est déroulée dans le cadre du salon international de la sécurité publique et de l’armement IDEX 2019 à Abou Dhabi.
« La coentreprise développera, construira et assurera la maintenance de navires de guerre ce qui renforcera le potentiel militaire de la Marine saoudienne », a déclaré aux journalistes le directeur de SAMI Andreas Schwer.

Naval Group est détenu à plus de 62 % par l’État français et à 35 % par le groupe Thales.

SAMI, créé par le fonds public d’investissement saoudien en 2017 pour promouvoir l’industrie de défense du pays, détiendra 51 % de la nouvelle coentreprise. Sa mission consiste à assurer qu’au moins la moitié des armements requis par l’armée nationale soient produits en Arabie saoudite d’ici 2030.

Après l’assassinat en octobre 2018 du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien à Istanbul, plusieurs pays européens ont suspendu les fournitures militaires au royaume, considérant que ses dirigeants seraient impliqués dans ce crime. Le Sénat américain a en outre adopté en décembre une résolution préconisant que Washington cesse de soutenir la coalition conduite par Riyad au Yémen contre les Houthis.

Source Agence Russe Sputnik.com ici

Source complémentaire et française La Tribune ici

Source montrant que l’Union européenne veut, contre l’avis de la France, intégrer l’Arabie saoudite dans sa liste noire Euractiv ici

Please complete the required fields.