Côté européen, les banques ne vont pas très bien, mais aux États-Unis également : la FED met en place des outils juridiques qui permettent là-bas aussi de bloquer l’ensemble des fonds et de geler les avoirs des clients.
Dans tous les cas, la logique à l’œuvre est la même : en cas de problème, on bloque tout et les retraits ne seront plus possibles.
Au bout du compte, et cela a toujours été le cas dans l’histoire de l’humanité, ce sont les épargnants qui payent le coût des crises en étant ruinés.
Charles SANNAT
Article de Dave Kranzler, publié sur IRD.com le 5 mai 2016 :
« Tout comme le parrain d’une mafia protège sa famille, la FED est en train de mettre en place un nouveau niveau de « protection » pour éviter l’effondrement des banques « Too Big To Fail ». La dernière mesure en date empêche les contreparties de récupérer leur collatéral auprès d’une banque en phase d’implosion. La mise en place de cette loi est un signal d’alarme indiquant que le système bancaire mondial se dirige tout droit vers un effondrement dévastateur.
Le prétexte de cette mesure est qu’elle empêchera un nouvel événement de type Lehman, qui a failli emporter avec lui l’intégralité du système financier. Mais ce ne fut pas Lehman en tant que tel qui a provoqué l’effondrement de 2008. Bear Stearns a mis le feu aux poudres, Lehman fut choisi pour être jeté dans ce mélange explosif et AIG/Goldman ont injecté du napalm dans l’explosion.
La source de cet article provient de Bloomberg (un papier intitulé : plus de protection de la FED pour les grosses banques). J’ai dû lire l’article à plusieurs reprises pour bien lire entre les lignes alors que Bloomberg ne cessait de parler de la nouvelle règle en tant que proposition tout en dissimulant ou en déformant les faits.
L’implémentation de cette nouvelle régulation étend le concept de « renflouement interne » (bail-in) aux contreparties des grosses banques Too Big To Fail comme les hedge funds, les sociétés d’assurances et les caisses de retraite. L’architecte de cette nouvelle règle bancaire est le Financial Standards Board, la branche « politiques » de la BRI. C’est cette entité qui a couché sur papier les règles du renflouement interne largement adoptées en Europe. Ces mêmes règles de bail-in sont désormais méthodiquement appliquées au système bancaire américain. (…) En bref, cette règle va de facto transférer la richesse des contreparties des banques aux banques. (…) Elle les encourage également apprendre toujours plus de risques vu que les probabilités de naufrage sont réduites davantage.
Très curieusement, cette nouvelle loi est « asymétrique ». Si la banque fait faillite, elle s’adjuge le collatéral des contreparties. Mais si les contreparties font faillite, elles ne disposent pas de ce droit, la banque peut récupérer son collatéral. C’est exactement ce qui s’est passé avec l’effondrement de MG Global, lorsque JPMorgan a récupéré tout son collatéral au détriment des clients de MF Global. À l’époque, une telle pratique était illégale, mais le système judiciaire avait détourné le regard.
Si de gros dégâts seront occasionnés aux entités qui font affaire avec ces banques, en bout de course ce sont les investisseurs de ces entités, donc les gens qui ont de l’argent dans un hedge fund, dans une assurance-vie ou une caisse de retraite, qui payeront principalement les pots cassés. Soit vous, les citoyens. Une fois de plus, le peuple se fera voler par le système financier avec la complicité du gouvernement. (…)
La seule façon de vous protéger consiste à mettre un maximum de votre patrimoine à l’abri de ces entités. Non seulement ces nouvelles règles sont un avertissement clair quant au prochain effondrement financier, mais la FED et le gouvernement viennent de faciliter la confiscation de votre patrimoine. (…) »