Pourquoi Aix-la-Chapelle est-elle une ville à connaître ?… C’est sous ce titre d’article “politiquement” correct que le camarade Hubert va nous parler du très controversé traité d’Aix-la-Chapelle, qui évidemment est un nouvel accord qui s’intègre dans une démarche plus vaste de dissolution des nations européennes pour permettre la naissance d’une véritable, mais hypothétique pour le moment, Europe fédérale.
Pour faire émerger l’Europe, il faut tuer les nations qui la composent. La France (et la république) ne s’est pas créée autrement qu’en éradiquant les identités régionales, parfois dans le sang ̶ demandez aux Vendéens.
Nous sommes désormais un peu tous des Vendéens.
Charles SANNAT
Bonne lecture.
UN SUJET D’ACTUALITÉ
Aix-la-Chapelle : cela rappelle à certains d’entre nous le temps où il fallait apprendre et retenir les personnages historiques et les dates importantes de l’histoire. Le nom de cette ville d’Allemagne évoquait immédiatement pour nous Charlemagne, empereur du Saint Empire romain germanique. Vous savez bien, celui qui, selon France GALL, « a inventé l’école ». Aix-la-Chapelle a marqué l’histoire de l’Europe à de multiples occasions. Outre le fait d’avoir été le lieu choisi par l’empereur Charlemagne pour y établir son lieu de résidence et en faire la capitale de son empire, elle est la ville où furent signés trois traités restés célèbres dans l’histoire de l’Europe. Le 2 mai 1668 est signé, entre la France et l’Espagne, le traité de paix qui met fin à la guerre opposant depuis deux ans ces deux pays. Le 18 octobre 1748 est signé un autre traité de paix, qui met fin à la guerre de succession d’Autriche. Le 21 novembre 1818 est signé le traité qui « allège » l’occupation infligée à la France par la « Sainte-Alliance », composée de l’Empire russe, l’empire d’Autriche et le royaume de Prusse, suite à la défaite de Waterloo et à l’abdication de Napoléon 1er le 22 juin 1815. C’est le mardi 22 de ce mois de janvier 2019 que cette ville d’Aix-la-Chapelle a de nouveau été le lieu de la signature d’un traité. Celui de « coopération et d’intégration » entre la France et l’Allemagne. Restera-t-il dans l’histoire ?
Il est « amusant » de noter le parallèle entre le traité de 1818 et celui de 2019. En effet, le traité du 21 novembre 1818 fait suite à celui du 20 novembre 1815, signé à Paris dans le cadre du « concert européen ». Non non, chers amis, il ne s’agit pas de musique, mais de stratégie géopolitique. Le concert européen, également appelé système du congrès de Vienne, est l’organisation de l’équilibre des puissances européennes entre le royaume de France, l’empire d’Autriche, le royaume de Prusse, l’empire de Russie et le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande, après la défaite française de Waterloo. Ce traité de 1818 a donc pour effet d’alléger les contraintes imposées à la France, notamment par le royaume de Prusse.
Pour ce qui est du traité du 22 janvier 2019, il vient, 56 ans après, jour pour jour, renforcer le traité de coopération destiné à sceller la réconciliation entre la France et l’Allemagne. Il a en effet été signé à Paris le 22 janvier 1963 par le général de Gaulle et le Chancelier Adenauer. J’attire votre attention, chers lecteurs, sur un « détail de cette histoire » à bien garder en mémoire. Le Bundestag, autrement dit le parlement allemand, a ajouté un préambule avant de ratifier le traité. Ce préambule est totalement contraire aux aspirations du général de Gaulle. En effet, celui-ci souhaite une Europe libre et indépendante des USA, alors que le préambule allemand stipule expressément le rattachement à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et « une étroite association entre l’Europe et les États-Unis d’Amérique ».
Nous pouvons observer que si le traité de 1818 acte un éloignement de ces deux pays, celui de 2019, au contraire, semble amplifier leur rapprochement. Oui, mais… En cette période « agitée » de notre histoire nationale, ce texte « fait polémique ».
- Pour ses défenseurs, il recèle des « vertus cachées » telles que la réaffirmation de l’utilité du couple franco-allemand pour le bien de l’Europe, le rapprochement des armées des deux pays et la défense commune des frontières.
- Pour plusieurs détracteurs, il amplifie la prééminence de l’Allemagne au détriment de la France. Comme toujours en France, il y a les « pour », les « contre » et bien évidemment, les « indécis ».
- Pour ceux-ci, s’agissant du traité d’Aix-la-Chapelle, il n’y a « rien de neuf à l’horizon », car pour eux, ce traité « ne propose aucune initiative nouvelle, aucune vision de l’Europe et de sa relance impérative, aucune ambition commune aux citoyens des deux États et à tous ceux de l’Union ».
À mon sens, nous devons légitimement nous interroger sur « le grand silence » du gouvernement et encore plus de celui du président de la République, concernant cet acte engageant ces deux pays. Serions-nous « insuffisamment intelligents » pour comprendre ce qu’il en est exactement, comme le laisse entendre clairement le député Gilles LEGENDRE, président du groupe LREM, à l’Assemblée nationale?
Ce n’est que le 8 janvier 2019 qu’apparaît sur le site Internet de l’Élysée, à la rubrique « Actualités », l’annonce de la signature du fameux traité pour le 22.
En cliquant sur l’événement annoncé, le texte est, pour le moins… lapidaire :
« Le 22 janvier 2019, le Président de la République française, Emmanuel MACRON, et la Chancelière de la République fédérale d’Allemagne, Angela MERKEL, signeront un nouveau traité de coopération et d’intégration franco-allemand. La cérémonie de signature aura lieu dans la salle du couronnement de l’hôtel de ville d’Aix-la-Chapelle.
Le traité d’Aix-la-Chapelle s’appuiera sur le socle fondateur du Traité de l’Élysée de 1963, qui a largement contribué à la réconciliation historique entre la France et l’Allemagne, pour viser un nouvel objectif de convergence accrue entre la France et l’Allemagne et préparer les deux pays aux défis auxquels ils sont confrontés au XXIe siècle.
Le traité d’Aix-la-Chapelle renforcera les liens déjà étroits entre l’Allemagne et la France, notamment dans les domaines de la politique économique, de la politique étrangère et de sécurité, de l’éducation et de la culture, de la recherche et de la technologie, du climat et de l’environnement, ainsi qu’en matière de coopération entre les régions frontalières et entre les sociétés civiles. Les deux pays visent ainsi à approfondir leur engagement commun en faveur de la sécurité et de la prospérité de leurs citoyens, dans le cadre d’une Europe plus souveraine, unie et démocratique. »
Aucune annonce ou consultation préalable ni des citoyens ni des parlementaires comme s’en indigne Jean-Luc Mélenchon. C’est le 15 janvier que le site alternatif Contexte.com met en ligne le texte du fameux traité. Aussitôt diffusé sur les réseaux sociaux, il fait l’objet d’interprétations plus ou moins délirantes sur le Net, au point que l’Élysée se fend… le 21 janvier, soit la veille de la signature du traité… d’un communiqué « anti fausses nouvelles ». Oui, je sais, ON dit « fake news » pour montrer qu’ON maîtrise la novlangue… Eh bien pas moi. Na !!!
Comme d’habitude, les merdias, Le Monde en tête, de reprendre l’argumentaire élyséen. Tout cela est pour le moins bizarre, ne trouvez-vous pas ? Pourquoi tant de « discrétion élyséenne » sur un texte aussi important ?
LE DESSOUS DES CARTES
Tout à l’inverse du déferlement merdiatique qui ne se nourrit que de polémiques, toutes aussi stériles les unes que les autres, soyons factuel, comme il est de tradition dans mes billets. Intéressons-nous à la réelle portée de ce texte en compagnie d’un spécialiste. Olivier GOHIN est enseignant-chercheur à l’université Panthéon-Assas de Paris II. Docteur d’état en droit, agrégé de droit public. Il est enseignant responsable du « Master 2 recherche Sécurité et défense », c’est dire si son avis est digne d’intérêt, aussi bien en matière de droit constitutionnel que dans les domaines de la sécurité et de la défense. Je vous résume son analyse de ce déjà fameux fumeux traité, en date du 21 janvier. Plusieurs clauses ne sont pas conformes à notre constitution et il demande en conséquence « l’indispensable » saisine du Conseil constitutionnel « au plus tard » avant l’autorisation de sa ratification, autrement dit, l’approbation du peuple de France pour l’application du traité dans les termes où il a été signé. Le professeur GOHIN estime qu’« il est grand temps de mettre une question européenne, telle que ce traité d’Aix-la-Chapelle, dans la campagne des élections européennes […] Ce n’est que sur une base juridiquement solide et politiquement légitime que la construction européenne pourra se poursuivre et même reprendre, certainement pas contre la souveraineté intangible des États et sans l’accord exprès des peuples ».
Partant de faits différents, j’arrive à une conclusion identique dans l’analyse que je fais. En attendant, voici les six motifs qui sont, selon « l’ami Olivier », contraires à notre constitution :
- Le préambule du traité fait référence à une Union européenne « souveraine » alors qu’en droit, seul un État peut être souverain ;
- L’article 4 rend « obligatoires » l’aide et l’assistance mutuelle y compris avec l’armée, ce qui est une atteinte grave à notre souveraineté, surtout quand on sait que seule la France possède la dissuasion nucléaire ;
- L’article 5 prévoit des représentations permanentes franco-allemandes, y compris au conseil de sécurité de l’ONU. Là aussi, atteinte à notre souveraineté, car seule la France est membre permanent avec un droit de veto, contrairement à l’Allemagne ;
- L’article 14 institue des « collectivités territoriales transfrontalières » qui bafouent le caractère constitutionnel unitaire de notre république ;
- L’article 15 revendique le bilinguisme pour les territoires frontaliers alors que l’exclusivité de la langue française vaut dans toute la sphère publique ;
- L’article 24 prévoit qu’« un membre du gouvernement d’un des deux États prend part, une fois par trimestre au moins et en alternance, au Conseil des ministres de l’autre État ». C’est là une autre atteinte aux conditions essentielles d’exercice de la souveraineté nationale.
Restons dans les faits. Grâce une fois de plus à l’excellent travail d’Olivier BERRUYER… Tiens, un autre Olivier !!! Ils sont fertiles ces Olivier . Dans son billet du 22 janvier 2019 sur son site Internet « Les crises », il nous apprend qu’en marge du traité d’Aix-la-Chapelle, il y a un second texte qui n’est autre qu’un « projet d’accord parlementaire franco-allemand » relatif à la coopération des deux assemblées. Bizarre, bizarre, comme c’est bizarre… Ce texte, qu’il me semble IMPORTANT de porter à la connaissance des « citoyens-électeurs » français et allemands, n’est accessible que sur 3 sites Internet : celui du parlement allemand, le Bundestag, celui de l’Assemblée nationale et celui d’un site privé allemand, Docplayer, depuis le… 6 novembre 2018 !!! Nos grands merdias étaient sans doute trop occupés à discréditer le mouvement de révolte d’une partie du peuple français, dit des « gilets jaunes », pour s’intéresser à ce « détail anecdotique » de la création d’une assemblée parlementaire franco-allemande. N’oublions pas qu’il existe déjà un parlement français, un parlement allemand et un parlement européen !!!
Résumons : dans une discrétion qui ne peut qu’intriguer, le pouvoir exécutif signe avec l’Allemagne un traité qui modifie profondément le fonctionnement de nos institutions, sans que les grands médias nationaux ne s’emparent du sujet pour informer les Français sur le sens de cette démarche et ses conséquences potentielles, bonnes et mauvaises. « En même temps », le pouvoir législatif est saisi d’un texte qui modifie son champ de compétence dans un égal « silence assssourdissant » des services politiques de nos merdias et bien sûr, de nos « brillants chroniqueurs politiques télévisuels » favoris !!!
Prenons ensemble, cher lecteur, un peu de recul. Vous connaissez maintenant depuis longtemps mon appétence à détecter les « signaux faibles » qui, reliés entre eux, finissent par créer une tendance qui nous permet d’élaborer des prévisions et des anticipations politiques autant que financières. Je suis toujours étonné de constater que la formation des conseils en gestion de patrimoine ne comporte pas l’étude de la géopolitique. Alors qu’ils sont censés conseiller leurs clients sur le moyen et long terme, comment peuvent-ils être pertinents en n’ayant pas de connaissance dans ce domaine ? Fin de mes états d’âme personnels. Maintenant que je me suis « lâché », je reprends le développement du sujet d’aujourd’hui.
Et si cette « affaire de détricotage » de nos institutions nationales se situait dans une série d’actions en vue d’accomplir de plus grands bouleversements dans un objectif bien précis ? Bingo !!! Le projet de gouvernance mondialiste initié par l’oligarchie anglo-saxonne, autrement dit « les banquiers de la City » sous la houlette du clan Rothschild. Ce ne sont pas moins de 17 de mes billets qui traitent de « cette famille peu ordinaire ». Celui de février 2018 titré « L’impérialisme américain : Qui est derrière tout cela ? » se conclut ainsi : « À la lueur de tous ces éléments, il est aisé de comprendre que tôt ou tard, entre la City et Wall Street, c’est l’oligarchie et la finance britannique qui va gagner la partie ». Dans un autre, je vous explique la lutte à mort auxquels se livrent l’oligarchie mondialiste anglo-saxonne et l’oligarchie américaine. Les attaques contre le dollar en sont la preuve.
N’y aurait-il pas un lien entre le traité d’Aix-la-Chapelle et le Brexit ? Je pense que oui, car le « traité d’Aix » va clairement dans le sens de l’affaiblissement politique dont je vous ai expliqué à quel point elle a été voulue et organisée par les mondialistes. Quant au Brexit, il s’inscrit lui aussi dans cette stratégie mondialiste. Comme le décrit fort justement Valérie BUGAULT, contrairement au discours dominant des médias, l’Angleterre n’est pas un pays économiquement homogène. Le premier cercle de pouvoir qu’est la City, formé des financiers et de multinationales apatrides, ne souffre et ne souffrira pas du Brexit puisqu’il en est l’investigateur. Les PME britanniques, si elles vont davantage souffrir du Brexit, ont aussi, ne l’oublions pas, le marché du Commonwealth comme débouché commercial. Quant au peuple, comme dans les autres États, c’est le grand perdant, mais cela est à relativiser du fait que le pays dispose de sa monnaie, la livre, dont il est maître de l’apprécier ou pas en cas de besoin. Cette possibilité, les autres pays de l’Europe ne l’ont plus et cela est un atout majeur.
COMMENT CELA PEUT M’ENRICHIR
Maintenant, passée la phase IN-DIS-PEN-SA-BLE pour acquérir une « pensée suffisamment construite », nous pouvons en tirer des conséquences pour nos patrimoines. Comme je l’écrivais déjà dans mon billet de juin 2017, « J’assume parfaitement le fait que certains lecteurs cessent de me suivre, pour cause de «billets trop pessimistes», alors même que de nouveaux, partageant mes analyses, me rejoignent… Pour les mêmes raisons !!! Mon propos consiste à recouper des faits, j’ai dit des faits, pas la propagande pour le «bon peuple» débité par des médias serviles, puis d’en tirer des enseignements sur le plan patrimonial personnel et de vous le faire partager, avec votre propre «filtre», tant je suis conscient de la relativité de «l’impartialité».” C’est la raison de la présence des nombreux liens hypertextes de chacun de mes billets.
Si le Brexit est voulu et organisé par les mondialistes britanniques, il n’en est pas de même pour l’Irlande qui, elle, souhaite rester dans l’Europe. Conséquence, comme j’ai pu le constater sur place lors de mon escapade de fin d’année à Dublin, beaucoup d’Irlandais achètent d’autant plus d’or que la date du Brexit approche. Comme le rapporte Le Point : « Ils craignent une dévaluation importante de la livre sterling en cas de Brexit dur », explique Seamus Fahy, cofondateur de MERRION VAULTS, société de courtage qui propose aussi une salle des coffres où stocker le précieux métal jaune, dans le centre de la capitale irlandaise ». N’y aurait-il pas là « exemple à prendre » ? Je vous rappelle que cet hiver, le jaune est à la mode .
Chers amis lecteurs, prenez bien soin de vous. Je vous aime et vous salue.
Hubert