Comme prévu, et j’attire régulièrement votre attention sur cette idée, les Allemands commencent à trouver nettement moins drôle la mondialisation et le libre-échange depuis que les Chinois rachètent des industries allemandes, évidemment pour s’accaparer le savoir-faire qu’il leur manque encore et qu’ils sont capables d’acquérir seuls, mais cette stratégie de rachat leur permet de gagner un temps précieux en plus de changer des dollars papiers contre des actifs tangibles et bien réels.
L’Allemagne donc a cessé de rire et va se réveiller avec la gueule de bois. Elle commence juste à se rendre compte que son industrie haut de gamme était certes la dernière et la plus dure à copier pour les Chinois, mais que ce n’était qu’un répit, un délai supplémentaire par rapport aux autres pays comme la France.
Le péché d’orgeuil allemand va s’avérer redoutable pour nos voisins les Germains.
Charles SANNAT
Les autorités allemandes prônent l’établissement de nouvelles règles qui permettraient aux pays membres de l’Union européenne de défendre les compagnies des secteurs stratégiques face à l’absorption par les investisseurs chinois.
C’est ce qu’a déclaré Matthias Machnig, vice-ministre allemand de l’Économie et de l’Énergie.
D’après ce dernier, le gouvernement allemand est préoccupé par l’augmentation du nombre de transactions avec la participation d’investisseurs chinois associés aux autorités de Pékin, ainsi que par les absorptions dont l’objectif consiste à accéder aux technologies allemandes et non à investir en Allemagne.
Le vice-ministre s’est également exprimé sur le changement de position du gouvernement allemand concernant la transaction avec le fabricant de puces électroniques Aixtron.
L’Allemagne ne veut pas céder ses robots à la Chine « Nous avons besoin de pouvoirs pour une appréciation détaillée des transactions lorsqu’elles ont lieu clairement à des fins de politique industrielle ou pour s’approprier des technologies.
Dans des cas particuliers, quand c’est nécessaire, nous devrions même déclarer que nous ne permettrons pas la réalisation de certaines transactions.
La compagnie Aixtron possède des technologies qui se rapportent à la sécurité nationale. La décision concernant cette entreprise a été prise sur la base de nouvelles informations dont les autorités allemandes ne disposaient pas jusque-là, et aujourd’hui nous devons évaluer cette situation de manière plus scrupuleuse. »
Cette proposition de créer des règles paneuropéennes s’inscrit dans une série de blocages de plusieurs grands investissements chinois par les autorités allemandes ces derniers temps.
En particulier, Berlin avait retiré son autorisation de vendre la compagnie Aixtron après avoir été averti par les services américains de l’usage potentiel des technologies de la compagnie à des fins militaires. Fin octobre 2016 avait également été bloquée la transaction pour la vente de la compagnie Ledvance.