Voilà un rapport de l’OIT qui amène un éclairage et une confirmation sur une partie du mal-être français.
Les salaires n’augmentent pas vraiment, et la pression fiscale et autres dépenses contraintes, elles, augmentent considérablement.
Du coup, les fins de mois sont très difficiles. La croissance des salaires n’a jamais été aussi faible depuis dix ans.
“Le rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) consacré aux salaires résonne d’une manière particulière, après un week-end marqué par les mobilisations sociales des «gilets jaunes» et les manifestations contre les violences et les discriminations à l’encontre des femmes.
Deux constats majeurs dominent en effet l’édition 2018-2019, publiée lundi 26 novembre. La croissance mondiale des salaires n’a jamais été aussi faible depuis dix ans, «bien en dessous des niveaux d’avant la crise financière mondiale» de 2008, souligne l’OIT. Et les différences salariales entre femmes et hommes restent à un niveau «inacceptable», soit environ 20 % de moins pour les femmes.”
Le salaire, qui est le “revenu”, n’est qu’une variable de la “richesse” réelle ou ressentie. Il y a en gros deux paramètres. Les rentrées et les sorties. Si les rentrées n’augmentent pas, mais que les sorties diminuent, alors le pouvoir d’achat s’accroît ainsi que le sentiment de “richesse”. Quand c’est l’inverse, cela devient vite compliqué. Dans les sorties, vous avez les dépenses de consommation, mais aussi ce que l’on appelle les dépenses dites contraintes ou dit autrement obligatoires, comme le loyer, les impôts… ou l’essence pour aller travailler.
Les causes sont connues. Mondialisation/délocalisations, informatisation/robotisation, et immigration forment un cocktail terrible pour les salaires qui ne peuvent pas augmenter, car le marché du travail reste un marché… régi par l’offre et la demande. Trop d’offres et pas assez de travail = des salaires bas.
Lors des 30 glorieuses, le salaire augmentait plus vite que toutes les dépenses contraintes… d’où les merveilleux souvenirs que cette époque peut laisser.
Charles SANNAT
Source Le Monde ici