Je vous propose aujourd’hui la traduction de cet article de ZeroHedge en anglais. On voit bien que la croissance américaine ou la reprise économique ont fait long feu. Nous rentrons dans une nouvelle période de récession qui ira jusqu’à la dépression profonde et la déflation totale car nous sommes dans un cycle déflationniste que nous avons pu contrarier depuis 8 ans par des politiques monétaires expansionnistes d’une ampleur jamais vue dans l’histoire économique mondiale.
Il faudra soit accepter une récession massive et l’insolvabilité généralisée au bout du chemin, soit opter pour encore plus d’impression monétaire et un immense feu de joie hyper-inflationniste.
Charles SANNAT
Article de
Zero Hedge, publié le 17 octobre 2016 :
« Pour le 13e mois de rang, la production industrielle américaine a connu une contraction mensuelle par rapport au même mois de l’année dernière. La dernière baisse annuelle d’un pourcent prolonge la faiblesse de la production industrielle en cours pour en faire la plus longue série de contractions mensuelles de l’histoire américaine en dehors d’une récession. Aerospace et Home Electronics ont enregistré la plus grosse chute de leur production alors que les véhicules à moteur ont connu une augmentation modérée… Ce n’est probablement rien… »
C’est probablement significatif, mais peut-être aussi pas aussi grave que cela en a l’air. Cela pourrait être, comme Rick Rieder l’affirme sur ce post publié sur le blog de BlackRock, le résultat de ce qu’il appelle « l’économie américaine à 2 vitesses ». Nous avons d’un côté un secteur manufacturier qui est inexorablement en perte de vitesse depuis la fin des années 70, mais un secteur des services qui, lui, se porte plutôt bien :
« De nombreux observateurs des marchés ont interprété les chiffres de l’emploi américain de septembre avec un brin de déception alors que les créations d’emplois furent inférieures aux attentes. Mais je pense qu’il s’agit d’un rapport décent, assez en phase avec ce que j’attends de l’économie américaine qui est à 2 vitesses. Qu’est-ce que j’entends par là ? Nous voyons actuellement une économie américaine dont la consommation et l’emploi dans le secteur des services est étonnamment robuste tandis que les dépenses et l’emploi dans les secteurs de la production restent mous. Le rapport de septembre a montré que les tendances lourdes que nous connaissons se poursuivent avec une croissance importante dans le secteur des services, comme la santé (note : Obamacare ?) et l’éducation (note : la bulle des crédits étudiants ?), mais surtout dans les services professionnels aux entreprises (en hausse d’un solide 67 000 unités le mois dernier). Au contraire, le secteur manufacturier a perdu 13 000 emplois supplémentaires, poursuivant les tendances à court et à long terme. En fait, l’emploi industriel a connu son pic en juin 1979, grosso modo il y a 4 décennies, lorsque le secteur employait environ 20 millions d’Américains, soit 1/5 de la population active. En dépression en 2010, il n’y avait plus que 11,4 millions d’emplois manufacturiers aux États-Unis (soit moins d’un salarié sur 10).
Il y a des explications à la fois démographiques et technologiques à cette économie à 2 vitesses alors que le vieillissement de la population et les innovations technologiques dopent l’emploi dans l’industrie des services, dans laquelle le besoin de main-d’œuvre est plus important. Le taux de participation à la population active de septembre est un autre signe de cette tendance indiquant la forte demande en capital humain de la nouvelle économie d’aujourd’hui qui renvoie plus de gens dans la population active.
En effet, le taux de participation a rebondi depuis son plus bas de 2015 pour se situer aujourd’hui autour des 63 %, voir le graphique ci-dessous. Ce rebond est d’autant plus impressionnant vu le contexte de vieillissement de la population qui fait que de plus en plus de gens quittent la population active (prennent leur retraite) par rapport aux décennies précédentes.
L’économie américaine dispose également de 2 voies séparées, mais dans un autre registre. Nous avons connu une forte croissance de l’emploi durant ces dernières années, pour simplement en contrepartie une croissance décente. Certains disent que ces chiffres de l’emploi incroyables sont le reflet d’une économie à la productivité pauvre. Ces arguments suggèrent que nous avons besoin d’engager beaucoup de gens pour produire une quantité relativement peu élevée de biens. (…) Je pense qu’il s’agit d’une erreur d’interprétation du paysage économique en raison du fait que la productivité traditionnelle ne prend pas en compte l’influence à la baisse des nouvelles technologies sur les prix. » (…)