Je reste particulièrement fasciné par les évolutions de la réalité. Lorsque j’étais enfant, parler de la “Pravda” c’était parler d’un média qui ne disait rien, où tout était contrôlé, ou aucune liberté de parole n’était ne serait-ce qu’envisageable en dehors de la ligne du parti.

Et puis l’ex-URSS s’est effondrée, la toute puissance américaine s’est exprimée sans plus de retenue, et j’ai vu ce lent glissement d’une liberté totale ou presque dans le monde “libre” vers de plus en plus de censure ou d’autocensure.

Dans le même temps, la “Pravda”, elle, s’ouvrait et faisait sa révolution. Les attentats du 11 septembre ont sonné le glas des droits civiques, des libertés fondamentales ou de l’absence de fichage. J’ai grandi dans un monde post-Seconde Guerre mondiale, traumatisé encore par les massacres nazis. Dans un tel monde, le fichage donnait des boutons.

Désormais, les opposants ne partent plus à l’Ouest mais vers l’Est, où ils sont accueillis à Moscou. De façon moins grave, vous avez plus de liberté de ton aujourd’hui sur la Pravda que n’importe quel média français, pour peu qu’il vous donne la parole…

Un renversement surprenant des choses que nous devrions collectivement analyser et méditer.

Charles SANNAT

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