“Extraction du pétrole. Prochain retrait de la Russie du marché pétrolier ? Le «doux rêve du prince» saoudien”. C’est sous ce titre que l’agence Sputnik soulève un sujet digne d’intérêt.
Et si les États-Unis et leurs alliés, dont évidemment l’Arabie saoudite et son nouveau prince Ben Salmane, réussissaient à bouter la Russie hors du marché pétrolier et gazier ?
C’est évidemment un rêve pour les Saoudiens.
Ce serait un cauchemar pour toutes les nations dépendantes des importations énergétiques, à commencer par l’Europe en général et l’Allemagne en particulier.
Toutes les guerres actuelles et menées depuis 30 ans sont des guerres pour l’énergie. C’est ce que j’ai expliqué dans l’une des mes lettres STRATÉGIES intitulée “Comprendre les guerres pour l’énergie” accessible pour tous les abonnés(ainsi que 35 autres dossiers).
L’évolution de nos économies est indissociable de l’évolution des guerres pour l’énergie. Beaucoup veulent “sortir” la Russie du marché. Cela aurait pour conséquence une envolée des prix pour les pays occidentaux.
Charles SANNAT
Les prévisions livrées par le prince héritier saoudien et augurant un possible retrait de la Russie du marché pétrolier ne sont pas restées sans réponse à Moscou. Un rêve fantaisiste, ne reflétant que la volonté de Mohammed ben Salmane Al Saoud, c’est ainsi qu’a qualifié ces propos un parlementaire russe.
Commentant les propos du prince héritier saoudien qui a prédit dans une récente interview à l’agence Bloomberg le retrait de la Russie du marché pétrolier dans 19 ans, le premier adjoint au président du comité de la Douma (chambre basse du parlement russe) en charge de l’énergie, Igor Ananskikh, a pointé qu’il n’y avait aucune prémisse d’un tel scénario.
« C’est un doux rêve du prince, car il n’y a aucune prémisse au retrait de la Fédération de Russie du marché pétrolier. Les réserves le permettent, les compagnies investissent elles aussi activement des moyens dans le développement. Donc ici, on ne peut rien dire hormis que c’est une manifestation fantaisiste de sa volonté de voir une telle chose se produire », a souligné le parlementaire.
Pour rappel, Mohammed ben Salmane Al Saoud avait prédit une prochaine disparition d’une partie des pays exportateurs de pétrole et le retrait du marché pétrolier de la Chine et de la Russie. Comme il l’avait suggéré, « dans 19 ans, la production de la Russie avec ses 10 millions de barils diminuera considérablement ou cessera ».
Ses prévisions vont en outre à l’encontre avec d’autres pronostics concernant la Russie. Ainsi, l’OPEP a évalué en septembre dernier, dans son pronostic annuel World Oil Outlook (WOO) 2040, l’extraction russe à 10,3 millions de barils par jour entre 2017 et 2019, à 10,2 millions barils par jour en 2035 et à 10,1 millions de barils par jour en 2040.
Source Agence russe Sputnik.com ici