L’Europe devient plus vulnérable aux crises économiques, selon Moody’s… Sauf que même le titre est erroné.
L’Europe a toujours été vulnérable pour la simple et bonne raison que notre banque centrale et nos institutions ne sont pas celles d’un État plein et entier.
Les échelons nationaux ont été démantelés, nos monnaies et nos banques centrales ont disparu.
Mais les structures européennes sont loin d’être fonctionnelles.
C’est pour cette raison que depuis le départ, la zone euro ne peut pas supporter de crises importantes. Pour que cela marche, il faut soit beaucoup plus d’Europe, soit beaucoup moins.
C’est un choix politique à faire.
En attendant, les taux montent, le pétrole aussi, et le ralentissement économique se profile à l’horizon. Quand la crise frappera effectivement, toutes les fragilités européennes ressortiront.
Charles SANNAT
Une Europe vulnérable.
Ayant considérablement dépensé pour surmonter les conséquences de la crise économique de 2008, l’Europe reste vulnérable face aux nouveaux défis financiers et risques technologiques, indique l’agence Moody’s.
Bien que le secteur bancaire européen ait renforcé ses positions après la dernière crise économique, l’Union européenne n’est pas prête à un nouveau bouleversement de son système financier, annonce l’agence Moody’s dans un rapport.
Selon ses experts, les mesures prises par les autorités nationales et la Banque centrale européenne (BCE) pour restaurer l’économie après la dernière crise économique ont limité leurs moyens nécessaires pour résister aux nouveaux défis.
« Malgré quelques changements positifs après 2008, l’Europe reste toujours vulnérable du point de vue économique, parce que le fardeau de la dette grandit et la région dispose de moins d’instruments pour soutenir l’économie.
Les prix des actifs augmentent, les risques politiques et réglementaires sont plus grands, alors que les innovations touchent un plus important nombre de domaines.
De manière générale, la marge de manœuvre pour atténuer un nouveau bouleversement diminue », indique le vice-président de Moody’s Paolo Leschiutta.
De plus, cette dernière décennie, les dettes des personnes morales et physiques restent historiquement hautes, constate le rapport.
Ainsi, les risques liés à l’augmentation du taux d’intérêt sont plus sérieux. Cela étant, les dettes publiques de certains pays peuvent provoquer une récession économique.
Dans ces conditions, les hauts prix des actifs risquent de subir une correction soudaine.
Les changements technologiques rapides font également pression sur certains secteurs et créent de nouvelles sources de concurrence.
« Les domaines liés à de grandes quantités de données personnelles sont exposés à de plus forts risques de vol de données à grande échelle et à de sérieux dégâts de réputation et financiers », conclut Moody’s.
En septembre 2008, la banque Lehman Brothers, quatrième banque d’investissement américaine, s’est déclarée en faillite, ce qui a donné le coup d’envoi à la crise financière mondiale qui a dégénéré plus tard en récession globale.
D’habitude, on lie son origine à une série de facteurs, dont la crise hypothécaire américaine de 2007.
Agence Sputnik.com ici