Quoi que l’on vous dise, il n’y a évidemment aucune raison que le système bancaire mondial en général et européen en particulier soit devenu plus sûr alors que strictement rien n’a été fait pour que les choses changent.

Alors oui, le système bancaire est toujours aussi énorme, aussi risqué et tenu à bout de bras par les banques centrales qui sont obligées de maintenir la solvabilité de l’ensemble du système à coup d’immenses injections monétaires.

Mais un jour, tout cela va finir par ne plus fonctionner, et l’on voit déjà les limites d’une telle politique.

Charles SANNAT

Les banques ne sont pas toujours associées à une stabilité financière, et les pays de l’Union européenne ont aujourd’hui beaucoup à reprocher à leurs secteurs bancaires. Cela doit-il faire craindre une nouvelle crise européenne?

Il semble que les banques européennes constituent une vraie source d’inquiétude pour la population et pour les autorités des pays de l’UE. Le secteur bancaire allemand en est un exemple frappant.

“Le secteur bancaire européen est actuellement peu capitalisé (…) les banques italiennes sont dans un état relativement mauvais comparé aux banques d’autres pays. Clairement, toutes ces banques font encore les frais de la crise des dettes souveraines. Très peu ont réussi à atteindre des niveaux de capitalisation suffisants pour assurer leur solidité sur le long terme”, explique Guillaume Vuillemey, professeur d’économie à HEC, dans un entretien accordé à Sputnik. Selon l’expert, les banques sont actuellement confrontées à deux questions principales. D’abord, elles ont besoin de fonds propres. Mais qui devrait apporter ces fonds propres aux banques? Soit l’Union européenne ou les gouvernements, soit les marchés, souligne l’économiste.

“Clairement, ce qui est aujourd’hui préférable, ce ne sont pas des recapitalisations publiques, mais des recapitalisations par le marché. Il faut donner des incitations pour que les actionnaires détiennent davantage et supportent les risques des banques, et non les contribuables”, poursuit l’interlocuteur de Sputnik. La politique financière actuelle de la Banque centrale européenne (BCE) a un caractère d’assouplissement quantitatif, ce qui a des effets sur le système des obligations souveraines et sur les dettes. La fragilité financière ? C’est ce qui caractérise aujourd’hui le secteur bancaire allemand, déclare l’économiste. Et si le secteur industriel de l’économie allemande et les autres secteurs représentant le côté réel fonctionnent bien, les banques du pays, et en particulier les grandes banques, manifestent un niveau très élevé de fragilité, conclut l’interlocuteur de Sputnik.

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