Les agences de notation Standard and Poor’s et Fitch ont dégradé lundi la note de la dette du Royaume-Uni, prenant acte du choix des électeurs britanniques de voir leur pays quitter l’Union européenne.
La note de la dette britannique passe de “AAA”, la meilleure possible, à “AA”, deux crans en-dessous, selon un communique de S&P. L’agence cite “l’incertitude” qu’a générée l’issue du référendum et anticipe “un contexte politique moins prévisible, moins stable et moins efficace” dans les mois à venir. La nouvelle note est assortie d’une perspective négative, c’est-à-dire qu’elle pourrait être abaissée à nouveau, informe l’AFP.
La décision de S&P, l’une des trois grandes agences de notation mondiales aux côtés de Moody’s et Fitch, “renvoie aussi aux risques de détérioration des conditions d’accès au marché” financier du Royaume-Uni, explique l’agence, ainsi qu’aux “problèmes constitutionnels” qui vont se poser, alors que l’Écosse pro-européenne envisage d’organiser un nouveau référendum sur son indépendance. Fitch a elle aussi abaissé la note britannique, en prédisant un “ralentissement brutal” de la croissance dans le pays.
La note de la dette britannique passe de AA+ à AA avec perspective négative, impliquant là encore qu’elle pourrait être encore abaissée dans les prochains mois.
“Fitch estime que l’incertitude qui suit le résultat du référendum va provoquer un ralentissement brutal à court terme de la croissance”, a indiqué l’agence.
Fitch cite également la possibilité d’un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Écosse comme un risque sérieux pour l’avenir. Dès vendredi Moody’s avait abaissé sa perspective sur la dette britannique, passée à “négative”, prélude là aussi à un possible abaissement.
Les notes délivrées par les agences de notation, sortes de certificats de solvabilité, dictent les conditions auxquelles les entreprises ou les pays peuvent s’endetter sur les marchés financiers. Plus la note est basse, plus les taux d’intérêts exigés par les créanciers seront élevés.
Les électeurs britanniques ont voté, lors d’un référendum, à près de 52 % jeudi pour une sortie de l’UE.