C’est George Soros qui, sans le dire, évoque ici de façon masquée le risque systémique dont je parle dans l’édito du jour. Une Europe en panne c’est une Europe dans l’incapacité de gérer une crise et de faire face aux forces du marché. Une Europe en désintégration c’est une Europe sans banque centrale inspirant la confiance alors que l’Euro est tout de même la deuxième devise mondiale. Nous avons créé un monstre que l’on ne maîtrise plus. Les conséquences vont être dantesques !
“Désormais, le scénario catastrophe que beaucoup redoutaient s’est concrétisé.” Le Brexit rend “la désintégration” de l’Union européenne “pratiquement irréversible”. Voilà l’analyse faite par le financier George Soros sur le site Internet Project Syndicate, samedi 25 juin, après le vote d’une majorité des électeurs britanniques en faveur d’une sortie du Royaume-Uni de l’UE.
Une Union européenne en panne
Le magnat estime également qu’à court et moyen terme au moins, la Grande-Bretagne va pâtir sensiblement de la décision prise. “En quittant l’UE, la Grande-Bretagne se retrouvera peut-être au bout du compte, sans que cela soit sûr, plutôt dans une meilleure situation que d’autres pays ; mais son économie et ses habitants vont beaucoup souffrir, à court et moyen terme”, avertit-il.
L’UE, continue Soros, est en panne et ne répond plus aux besoins et aspirations de ses habitants. Le financier appelle à une reconstruction complète de l’Union européenne, afin de la sauver. “Après le Brexit, nous tous qui croyons aux valeurs et aux principes que l’UE est censée porter doivent s’unir pour la sauver, en la reconstruisant complètement.” Et il prophétise : “Je suis convaincu qu’à mesure que les conséquences du Brexit se manifesteront dans les semaines et les mois à venir, un nombre de plus en plus grand de gens nous rejoindront.”
On voit poindre ici ce que Naomi Klein a théorisé sous l’appellation de stratégie du “choc” où l’on crée un problème, où on utilise un événement à son profit en apportant une solution que tous les désespérés sont prêts à signer même si cela est mauvais pour eux à long terme.
Je pense qu’en dehors des aspects de communication, il y a peu de chance que l’on construise une “autre” Europe tant les grands malades qui nous dirigent sont prisonniers de leur logique mondialiste au service du totalitarisme marchand.
Charles SANNAT