À l’occasion de la Journée mondiale de l’épargne, Ymanci (source ici) dévoile les résultats de sa 5ème étude statistique sur le sujet de la gestion des finances des Français, et répond à la question suivante : comment et par qui avons-nous appris à gérer notre argent ? Cette question qui peut sembler anodine est en réalité cruciale et centrale pour comprendre la capacité qu’auraient les riches à devenir ou rester riches, et les pauvres à ne pas réussir à devenir riche ce qui équivaut à rester pauvre! Je vous partage d’abord l’essentiel de l’étude avant de partager avec vous quelques considérations dans cette période de recherche de « justice fiscale ».
Cette étude réalisée par l’institut FLASHS auprès de 2 006 personnes met en lumière les ressorts d’un héritage familial particulier, entre prudence transmise et nouvelles sources d’apprentissage en ligne.
L’argent, un sujet familial encore tabou ?
Le silence autour de l’argent reste très présent dans les familles françaises.
Parler d’argent reste en effet un sujet sensible : 63 % des Français ne connaissaient pas les revenus de leurs parents durant leur enfance. Ils sont encore 24 % à ne toujours pas le connaître.
En revanche, la valeur de la propriété est clairement transmise : 46 % déclarent que leurs parents leur ont inculqué l’importance de devenir propriétaires tôt, signe d’un attachement toujours fort à la sécurité patrimoniale.
Une éducation financière à parfaire ?
Une éducation financière jugée suffisante… mais inégalement transmise
Près de sept Français sur dix (69 %) estiment avoir reçu une éducation financière suffisante pour bien gérer leur argent adultes.
Si cette perception s’améliore avec le niveau de revenus, elle masque néanmoins des différences générationnelles et sociales :
79 % des Français gagnant plus de 5 000 € par mois déclarent avoir reçu une éducation financière suffisante contre 64 % pour les Français avec un salaire compris entre 900 € et 1 300 €.
Ce sont les jeunes (18-25 ans) qui semblent les plus satisfaits de leur éducation pour bien gérer leur argent (75 %), suivis des 50-64 ans (73 %). Fait surprenant les 25-34 ans ne sont que 66 % à penser avoir reçu suffisamment des conseils pour la gestion de leur argent, au même niveau que les 65 ans et +.
76 % des cadres disent également avoir reçu une éducation financière suffisante, un chiffre qui descend à 68 % lorsqu’il s’agit d’employés et d’ouvriers.
29 % des Français pensent tout de même ne pas avoir reçu de conseils particuliers en matière de gestion de finances durant leur enfance.
L’argent, une affaire encore genrée
Si 62 % des participants estiment que l’argent était abordé de la même façon pour les hommes et les femmes, 17 % rappellent qu’il s’agissait d’un “domaine réservé aux hommes”.
Les femmes interrogées sont toutefois 68 % à affirmer qu’on leur a appris l’importance d’être financièrement indépendantes — un message qui n’a pourtant pas touché toutes les générations.
Les jeunes générations, en particulier les 18-25 ans (82 %), sont plus facilement sensibilisées à l’importance de l’indépendance financière, comparativement aux autres générations. Les femmes interrogées de plus de 65 ans ne sont que 61 % à dire que cette indépendance leur a été inculquée.
Les comportements majeurs face à la gestion de ses finances
La prudence comme héritage majeur
La moitié des Français (50 %) se définissent comme prudents dans leur rapport à l’argent, privilégiant la sécurité et l’anticipation. Seuls 6 % se reconnaissent imprudents.
Ce réflexe de prudence se transmet largement : 67 % des Français affirment que leurs habitudes financières actuelles reprennent, au moins en partie, celles de leurs parents.
Notons toutefois que 13 % des Français considèrent l’argent comme source d’inquiétude et d’anxiété. Un sentiment qui touche plus facilement les femmes et qui évolue en fonction du niveau de salaires (plus on gagne, moins on est anxieux !).
Nouveaux apprentissages : entre autonomie et contenus en ligne
Si 39 % déclarent s’appuyer avant tout sur leur propre expérience pour gérer leur argent, 34 % font confiance à un professionnel, et 21 % à leurs parents — une proportion qui bondit à 51 % chez les 18-24 ans.
Les influenceurs financiers, ou “finfluenceurs”, gagnent du terrain : 42 % des Français ont déjà consulté du contenu en ligne pour apprendre à gérer leur argent, et un quart (25 %) disent avoir pris une décision financière à la suite d’une vidéo ou publication.
Ce phénomène est particulièrement marqué chez les moins de 35 ans, confirmant la place croissante du numérique dans la culture financière des nouvelles générations.
De la prudence héritée des parents à la curiosité connectée des jeunes adultes, la culture financière française se renouvelle sans se renier. Les chiffres de cette enquête illustrent une transition douce : si la stabilité et la gestion raisonnée restent des valeurs dominantes, l’envie d’autonomie et la recherche de nouvelles sources d’information façonnent désormais les comportements financiers de demain.
Que retenir de tout cela et quelques considérations !
Tout d’abord une grande règle que personne ne veut comprendre ou généralement entendre. Les « riches » ne sont pas riches par hasard, disons qu’ils savent mieux « capter de la richesse » que les autres. Ce n’est ni bien ni mal, ni une qualité , ni un défaut c’est comme une compétence, une capacité si vous voulez. La bonne question à ce niveau c’est donc de savoir s’il existe des méthodes reproductibles. La réponse est oui. Sans aucun problème.
Devenir riche, cela s’apprend aussi, mais certainement pas auprès de la CGT ou d’un encarté à LFI, car si l’on n’aime pas les maths, on est rarement. Si l’on déteste l’argent, on se met fatalement à l’abris d’en avoir.
Le rôle de l’éducation financière est donc essentielle dans la capacité future à capter de la richesse, à créer de la richesse et à conserver et faire prospérer cette richesse. Plus vous éduquerez vos enfants aux intérêts composés, à l’effet cumulé du savoir, des connaissances, des compétences, de l’expérience et de l’effort plus vous les doterez d’atouts considérables par rapport aux autres.
Je ne suis pas en train de vous dire que l’argent est une fin en soi. C’est une conséquence.
Si Picasso avait de l’argent ce n’est pas parce qu’il recherchait l’argent ! C’est parce qu’il voulait peindre et exprimer sa vision du monde. C’est la même chose pour Dali. L’argent n’est pas une fin. C’est une conséquence du travail et de la passion.
Enfin, vous l’aurez compris aussi il y a d’évidentes inégalités en fonction de l’éducation financière que vous recevrez de la part de vos parents ce qui est également le cas pour la culture par exemple, les étudiants de Normale Sup étant majoritairement des fils de… non pas de riches mais de profs !
Dernière réflexion, méfiez-vous des influenceurs qui vous disent comment gagner pleins de sous facilement, sans effort, sans travailler, en restant chez vous etc. Les conseilleurs ne sont jamais les payeurs, gérer son argent est une affaire de responsabilité individuelle. Il n’y a que vous pour être suffisamment motivé pour protéger VOS propres intérêts. C’est pour cela qu’il faut vous former, (vous avez la lettre STRATEGIES ici pour le faire) pour comprendre de manière éclairée les choix que vous serez amenés à faire pour VOUS.
Il n’y a aucune fatalité.
Même si l’Etat fait tout ce qu’il peut pour nous prendre de l’argent, l’épargne des Français, montre que nous sommes malins et résilients. C’est une bonne nouvelle. Vous êtes généralement bien plus forts que ce que vous pensez et que ceux qui nous dirigent veulent nous faire croire !
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
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Pour info sur l’origine des étudiants aux Ecoles Normales Supérieures (et donc une pique contre le détesté Zucmann):
64 % issus de cadres et professions intellectuelles et supérieures, avec le plus souvent le papa cadre et la maman prof du secondaire. Les instituteurs (prof des écoles) font partie des professions dites intermédiaires…
Du coup, l’éducation financière de nos gouvernants est proche de zéro vu l’état des finances publiques…
Normal que les français soient prudents et très averses au risque dans leurs placements : ils sont taxés à 50% ! Quand la moitié de vos revenus / salaires / rémunérations est ponctionnée par l’Etat, l’autre moitié, vous n’avez pas vraiment envie de la risquer en bourse !
Que l’on ramène les prélèvements à un niveau raisonnable, et vous verrez les gens se tourner plus naturellement vers la bourse, le capital risque et des placements plus volatiles.