Sauvez-nous des Américains… Ce n’est, hélas, pas la première fois, ni la dernière que nous entendons cela.
Le problème de fond c’est que nos élites et nos dirigeants, au mieux sans courage, sont beaucoup plus aux ordres de Washington que les dignes représentants de nos intérêts nationaux et européens.
Au bout du compte, les banques européennes et françaises seront les dindons de la farce de la même manière que nous fûmes mis à l’amende et pas qu’un peu en particulier pour la BNP.
Là encore, l’indépendance et la liberté, cela ne se négocie pas. La grandeur non plus.
Vive la France.
Charles SANNAT
Le secteur bancaire européen lance une campagne de lobbying à grande échelle qui vise à convaincre les politiciens et les fonctionnaires européens de se dresser contre la mise en œuvre finale des règles des accords de Bâle III.
La troisième partie de l’accord de Bâle, le soi-disant Bâle III, est un document contenant de nouvelles règles, qui sont plus strictes dans le domaine de la réglementation bancaire, adoptées après la crise financière de 2008. En particulier, la nouvelle version comprend des exigences plus strictes concernant le capital des banques et de nouveaux règlements sur les liquidités.
Selon le journal Politico, les banquiers européens estiment que les principaux régulateurs mondiaux, dont l’auteur de Bâle III, le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, sont sous une “énorme influence” des États-Unis et que les nouveaux règlements sont dirigés contre les intérêts des banques européennes et, par conséquent, saperont l’économie de l’Europe. Les dirigeants des banques européennes et leurs lobbyistes, souligne le journal, essayent désespérément de transmettre à Bruxelles la position suivante: si les règlements ne changent pas ou si leur mise en œuvre n’est pas retardée, les concurrents américains dévoreront simplement les banques européennes en utilisant leur influence mondiale.
Il convient de noter que les lobbyistes sont limités dans le temps, car la mise en œuvre des normes Bâle-III sera réglée à la fin de cette année.
Selon différentes données, pour les trois premiers mois de 2016, les banques américaines ont reçu 57 % du total des revenus de banque d’investissement en Europe, alors qu’il y a quatre ans, les banques européennes étaient les leaders sur le marché. Wim Mijs, chef de la Fédération bancaire européenne, fait valoir que l’économie européenne est toujours largement financée par les banques, c’est pourquoi toute décision du Comité de Bâle aura un impact sérieux sur l’économie du continent.