Voilà encore une pierre de plus dans le jardin de Washington ! En effet, la Chine et la Russie désaméricanisent volontairement et massivement leurs économies respectives.
L’idée, pour ces deux grands pays, est évidemment d’être en mesure de dépasser non pas le dollar américain en tant que monnaie, mais de s’extraire de leur dépendance à l’hégémonie monétaire américaine.
Il s’agit donc d’une volonté forte d’indépendance nationale au moment même où l’Europe, vassalisée et affaiblie, se range sous protectorat américain en acceptant rien de moins qu’une soumission totale aux intérêts américains.
Charles SANNAT
La Russie s’apprête à lancer son propre contrat à terme s’agissant de son principal produit d’exportation, le pétrole Urals, afin d’augmenter ses profits et de mettre fin au calcul des prix du brut en dollar.
L’objectif consiste à créer un système où le pétrole est évalué et vendu d’une manière juste et ouverte, a déclaré le président de la bourse Alexeï Rybnikov.
La création de son propre marché à terme permettra à Moscou d’améliorer le mécanisme de formations des prix du pétrole Urals et aux compagnies nationales d’obtenir des profits supplémentaires.
Aujourd’hui, le pétrole Urals de la catégorie inférieure se vend avec une décote par rapport au pétrole Brent.
Au cours des deux premiers mois de 2016, le coût du pétrole Urals a été estimé à 29,69 dollars le baril, ce qui est 1,7 fois moins qu’à la même période l’année passée. À l’époque, l’Urals se vendait 51,81 dollars.
Le pétrole Urals est une sorte de brut extrait en Russie et destiné à l’export. Les gisements se trouvent dans la région de la Volga, dans l’Oural, dans les districts autonomes des Khantys-Mansis — Iougra et de Iamalo-Nénétsie. Les revenus provenant des ventes du pétrole à l’étranger occupent environ 40 % du budget russe.