Comme nous l’apprend cet article de Reuters, le territoire américain doit rembourser 1,9 milliard de dollars ce 1er juillet 2016, dont 780 millions de dollars d’obligations générales (obligations locales américaines, qui sont en principe garanties par la levée de taxes foncières additionnelles si le gouvernement local ne parvient pas à honorer ses obligations). Ce qu’il ne fera pas. De l’article de Reuters :
« L’ordre exécutif du gouverneur de Porto Rico, Alejandro Garcia Padilla, a été paraphé quelque minutes après que le président Obama ait signé une loi entérinant la création d’une entité de supervision sur Porto Rico, lui conférant l’autorité de restructurer la dette de 70 milliards de dollars de l’île.
« Dans ces circonstances, ces ordres exécutifs protègent les ressources limitées des organismes publics concernées par ces ordres en empêchant la saisie par les créditeurs, ce qui priverait les habitants de Porto Rico de services de base, » a déclaré l’administration de Garcia Padilla dans un communiqué.
Garcia Padilla a autorisé la suspension des paiements des obligations générales dans le cadre d’une loi préalable instaurant un moratoire de sa dette, moratoire qui a déjà été remis en question par une plainte déposée par les créditeurs devant la Cour de District de Manhattan.
Dans la foulée, Garcia Padilla a également décrété l’état d’urgence pour la caisse de retraite la plus importante de l’île, le Commonwealth’s Employee Retirement System, ainsi que pour l’université de Porto Rico et d’autres organismes publics. » (…)
Selon Nathan McDonald de Sprott Money, le cas de Porto Rico est emblématique :
« L’histoire du défaut de Porto Rico est un nouvel exemple du système en déliquescence des élites. L’establishment tente désespérément de maintenir en vie aussi longtemps que possible son système cassé basé sur le papier, en engrangeant un maximum de profit avant son implosion.
Le Sénat américain a joué son rôle dans cette farce alors qu’il a voté un plan de sauvetage à une écrasante majorité hier, s’assurant que Porto Rico, comme la Grèce, n’ait pas à faire immédiatement face aux conséquences d’avoir trop dépensé pour continuer de stagner. »