Même quand cela va bien, rien ne va bien ! Vous ne le saviez sans doute pas, car on aime à se gargariser de notre capacité à construire de beaux bateaux à Saint-Nazaire (et c’est vrai que l’on sait bâtir de beaux navires !!) et pourtant, même quand les carnets de commandes sont pleins, rien ne va plus.
Rien ne va plus car en Corée, c’est la crise du maritime. Effondrement du fret, effondrement des commandes de navires neufs, du coup le propriétaire actuel le coréen STX cherche de l’argent. Et qu’est-ce qui vaut encore un peu de sous dans son portefeuille ? Nos chantiers de Saint-Nazaire qui n’y sont pour rien, travaillent bien et qui pourtant… risquent de faire les frais de cette situation, tant trouver des repreneurs et de nouveaux actionnaires cela peut destabiliser une entreprise qui marche.
L’État français, lui, reste propriétaire de 33 % des parts et serait bien inspiré de laisser la BPI (ou la caisse des dépôts) par exemple tout reprendre même temporairement plutôt que d’aller opter pour une mauvaise solution.
On a appris par cette dépêche que “deux groupes sont intéressés par la reprise des chantiers navals de Saint-Nazaire, spécialiste de la construction de paquebots. Selon les informations du Monde, le néerlandais Damen et l’italien Fincantieri auraient fait une proposition à leur maison-mère coréenne STX, qui souhaite vendre. Quelque 6 000 emplois sont en jeu…
“Selon le journal, le consortium en négociation avec l’État est conduit par Damen, un groupe familial néerlandais spécialisé dans la construction de navires de guerre, porte-conteneurs et yachts peu présent dans l’activité croisière.
Plus petit que Fincantieri, il bénéficie néanmoins du soutien des grands clients des chantiers de Saint-Nazaire, dont l’armateur MSC Croisières, écrit encore le journal.
MSC et Royal Caribbean, un autre grand client, “pourraient même entrer à titre minoritaire dans le groupement monté autour de Damen pour reprendre les chantiers, peut-être avec l’appui de la région Pays de la Loire”.
Gestion médiocre ?
“Toujours selon Le Monde, “ces clients, comme certains cadres de STX, s’inquiètent à la fois de la gestion jugée médiocre de Fincantieri et de ses récents accords avec les chantiers navals chinois”. Damen est déjà présent en France dans l’activité réparation navale avec les chantiers de Brest et Dunkerque.”
C’est donc un nouveau dossier épineux qui s’ouvre et qui pourrait à nouveau venir polluer une campagne présidentielle qui s’annonce déjà difficile en remettant au cœur de l’actualité le patriotisme économique et le démantèlement industriel continu de la France.
Charles SANNAT